Par Frédéric ThoosDans la bagarre du sprint sur ce Tour,
les jeunes partaient avec la faveur des
favoris. Et si chacun a été servi, c’est
finalement Peter Sagan qui a rapporté
sa tunique préférée à Paris. La 7e.
« J’aimerais rapporter ce maillot vert à
Paris. J’aimerais détenir ce record »
disait-il à Bruxelles. Le voici dans
l’histoire du Tour. C’était écrit...- C’est un fou pour une course de fous
Le Tour est la plus grosse course, celle où on veut être et gagner ou se montrer. Peter Sagan la vit à fond. Quand il
l’a quittée trop tôt, une seule fois exclu en 2017, et que d’autres auraient dit après coup “basta, je reviendrai plus”,
lui a tenu à vite y revenir, dès 2018. Cela montre son amour pour elle qu’il prend par tous les bouts. Quand c’est une
journée pour lui, il bosse à 200 %. Sinon, il amuse la galerie. Toujours avenant pour un selfie, une discussion, un
autographe, il n’en loupe pas une. Cette année, on l’a vu faire un wheeling en arrivant au Tourmalet, alors que dans
la montée, il avait dédicacé en roulant son livre à un jeune spectateur courant à ses côtés. Sagan est un fou sur une
course de fous. C’est sa conception du cyclisme.« On dit que je suis hyper actif. J’aime faire des choses, c’est tout.
Julian est un peu comme moi. »« Sagan et Alaphilippe font du bien au cyclisme. C’est le cyclisme qu’on aime »
nous disait un coureur sur le Tour. Julian se retrouve dans la façon de courir de Sagan, spécialiste nulle part et bon
partout. Ces deux hommes représentent tout sauf l’hyper spécialisation en vogue aujourd’hui. Et quand on voit leur
plaisir sur la course, on se dit qu’ils sont dans le vrai. « J’aime vraiment ce mec »nous dit Sagan de Julian!- Il est fait pour l’histoire!
Le palmarès du champion est éloquant. Cependant, il est risqué aussi. Car quand on
l’entend dire qu’il ne restera pas encore longtemps dans ce milieu en plein hiver der-
nier, on se dit que la démotivation est proche. Puis d’un coup, il prolonge avec son
équipe, revient dans le jeu, regagne et revient sur le devant de la scène. Peter Sagan
est fait pour écrire l’histoire. 7 Maillot vert sur le Tour, c’est pour lui. 3 Maillot arc-en-
ciel aussi. Ses records au Tour de Suisse et de Californie montrent sa façon de courir.
En écrivant l’histoire de son sport! Vainqueur d’un septième maillot à vert, on peut se
demander ce qu’il lui reste à faire sur la course, alors qu’il n’a jamais couru le Giro et
qu’il pourrait devenir un vainqueur d’étapes sur les trois Grand Tour. Pareillement, une
victoire au Mondial du Yorkshire en ferait le recordman sur l’épreuve. C’est pour ce
genre de records qu’il court et pour ceux-ci qu’il se battra jusqu’en 2021 pour les Bora-
Hansgrohe et la Slovaquie. Après, il verra. Il aura alors 31 ans en fin de sa saison.
- Il est fait pour l’histoire!
- Il n’a pas besoin d’une équipe!
Quand on voit les trains embrayer dans les derniers kilomètres des étapes de plat, on
admire les Deceuninck-Quick•Step, les Jumbo-Visma ou les Lotto-Soudal notamment.
Mais pas de Bora-Hansgrohe ou très peu. En fait, majoritairement, c’est le grand Da-
niel Oss qui l’aide dans les emballages. Quand deux-trois coureurs sont encore au-
tour des Viviani, Ewan, Groenewegen, Sagan n’a pas besoin d’un gros train pour l’aider
à remonter et se faufiler... Oss lui prépare le terrain et lui joue de malice et passe.
L’AFTER
Et maintenant? Heureux et fatigué, le Slo-
vaque n’en avait pas fini à Paris avec sa sai-
son! Son programme est encore copieux
jusqu’au Mondial, qui en pourrait faire un
quadruple vainqueur : « Je vais me reposer
un peu. Puis je pars au Panama pour une
Grandfondo. Puis je vais faire de l’altitude, la
classique de Hambourg, encore de l’altitude,
les G.P. Québec-Montréal et je serai dans la
3 ÉTAPES- 10 TOP 10 3 ÉTAPES- 12 TOP10 1 ÉTAPE- 10 TOP 10 phase finale de ma prépa pour le Yorkshire. »
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