INSIDE THE RACE
D
es traits tirés, les yeux hagards, des
visages noircis par la sueur et la
poussière, les coureurs sortaient de
l'apocalypse au sommet de la
Planche des Belles Filles. « Une étape réus-
sie »pour Thierry Gouvenou, l'architecte du
Tour, qui continue l'exploration de nou-
veaux territoires qui ont de la gueule dans le
nouveau concept de la Grande Boucle.
La côte de Mutigny du côté d'Epernay
avait permis à Julian Alaphilippe de faire un
show en début de course. L'étape Mulhouse-
La Planche des Belles Filles validait les choix
d'A.S.O. de rendre le parcours plus dur avec
des choix atypiques. Warren Barguil, à l'at-
taque dans le final en pente en Haute-Saône,
avait apprécié : « C'était une belle étape. »
160 bornes au départ du Haut-Rhin à
Mulhouse avant de rejoindre les Vosges par
les cols du Markstein, le Grand Ballon, le
Hundsruck avant l'escalade du Ballon d'Al-
sace, le col des Croix en territoire de Bel-
fort, le terrain de jeu était miné. « Mon seulregret, c'est de ne pas avoir eu de bagarre
plus tôt avec les leaders »notait Thierry
Gouvenou, qui s'interrogeait : « Comment
les équipes de leaders ont pu laisser plus de
8 minutes d'avance à l'échappée où il y
avait des coureurs aussi chevronnés! Je n'ai
pas compris. Mais on a eu du spectacle
dans cette étape, ce que l'on recherche. »
Impossible de débrancher avec Tim Wellems,
porteur du maillot à pois. Ou Dylan Teuns,
le protégé de Rik Verbrugghe à la Bahrain
Merida! Un groupe de 14 avait trouvé l'ou-
verture autour de Giulio Ciccone, le grim-
peur des Abruzzes et maillot azzurro du
dernier Giro, Xandro Meurisse, vrai talent
chez Wanty-Gobert, alors que Serge Pauwels,
Julien Bernard, Nils Politt, Thomas de Gendt,
Natnaël Berhane impulsaient les relais.
Dans des paysages splendides et sauvages
au-dessus du Grand Ballon, point culminant
des Vosges, la course avait pris de l'ampleur et
attiré des milliers de fans sur le bord des
routes et des lacs. Un décor de carte postale,
qu’Hugo Hofstetter, en route vers Israel Cy-
cling Academy en 2020 (non retenu dans la
sélection Cofidis), ne se lasse jamais de dé-
couvrir. « Toutes ces routes sont mes cir-
cuits d'entrainement »note le coureur alsa-
cien. « Elles offrent des pourcentages pour
du travail de qualité et en course. Elles per-
mettent de faire du spectacle. C'est vrai-
ment beau aussi. On a même des pavés. »
Il fait référence à la descente du Hundstruck
assez courte, mais relevée d'un passage pavé.
Les fans se demandent toujours pourquoi
le Tour n'adopte pas les chemins des Vosges
aussi souvent! Thierry Gouvenou rappelle
qu'il a besoin de points de chute avec beau-
coup plus de villes candidates. Le président
Presse-Sports du Conseil Départemental de Haute-Saône,lA.S.O.68-71 Planche des Belles filles OK R.qxp_maquette 30/07/2019 12:57 Page70