Planète Cyclisme N°90 – Août-Septembre 2019

(Sean Pound) #1
Par Armel Le Bescon

L'été des Français a été productif. La France tient le haut du
pavé dans le Top 3 au classement UCI. Dans un climat
réchauffé, Thomas Voeckler va étrenner ses nouvelles
fonctions de manager des Equipe de France. Tout d'abord
aux Championnats d'Europe aux Pays-Bas et ensuite en
septembre lors des Mondiaux au Yorkshire. Objectif, être
champion du monde avec Julian Alaphilippe!

L


a Fédération Française de
Cyclisme voulait un sélec-
tionneur “star et média-
tique”. Elle est servie avec
Thomas Voeckler, qui devient ma-
nager des Equipe de France. Cyrille Gui-
mard avait obtenu des résultats probants avec
la sélection sur route à Bergen et surtout à
Innsbruck - Bardet vice-champion du
monde - mais il n'entrait plus dans les plans
de la Fédération, à partir du moment où il
souhaitait une mainmise totale et des pou-
voirs accrus sur la Direction Technique. Un
point de désaccord fondamental pour le pré-
sident de la F.F.C., Michel Callot qui loue le
travail de son D.T.N., Christophe Manin, et
de son équipe. « Nous étions dans une im-
passe avec Cyrille »commente sobrement le
président Callot.
On sait désormais que Thomas Voeckler
était candidat au poste de manager depuis
plusieurs mois et que le président n'a pas mis
longtemps à prendre sa décision, à partir du
moment où il était en désaccord avec Gui-
mard. « Thomas m'a séduit par son discours
et ses convictions »nous dit Michel Callot.
« Et à partir du moment où une transition
avec Cyrille Guimard n'était pas possible,
Thomas a eu les pleins pouvoirs. »
Si la sélection pour le Test Event de Tokyo
en juillet (Clément Chevrier, Romain
Combaud, Fabien Doubey, Valentin Ma-
douas et Nans Peters) a été établie par la Di-
rection Technique Nationale autour de
Christophe Manin et Pierre-Yves Chatelon,

l'entraineur des Espoirs, la première mission
de Voeckler était de conduire une sélection
ambitieuse aux Pays-Bas pour les Cham-
pionnats d'Europe. Un parcours plat et donc
une équipe noyautée de rouleurs et de sprin-
teurs dans cet Euro. L'Equipe de France est
partie en conquête avec Arnaud Démare
dans l'optique du maillot étoilé.

Alaphilippe leader
aux Championnats du monde

Pendant le Tour de France, Thomas Voeck-
ler et Michel Callot ont beaucoup échangé
en prévision des Championnats du monde
également, même si l'échéance est plus loin-
taine fin septembre. La Fédération connait le
circuit : « Il est difficile et clairement réalisé
pour favoriser les puncheurs »note Michel
Callot. « Quand on dit puncheurs, on voit
tout de suite quel leader on peut imaginer
pour l'équipe de France! Ça reste à tra-
vailler et c'est la mission de Thomas
(Voeckler) de voir avec Julian par rapport
à notre objectif. Mais il est certain que
dans la continuité de Bergen et Innsbruck,
on va au Yorkshire en visant le titre mon-
dial. »Une motivation fédérale que l'un des
héros de l'été appréciera. Il sait où il met les
pieds avec un discours commun entre les ca-
dres de la Fédération et son jeune manager.
Mais encore faut-il que la superstar du cy-
clisme français ait récupéré d'une saison aussi
éprouvante. Alaphilippe est sur la brèche de-

puis le 27 janvier! Il a couru en Amérique
du sud et aux 4 coins de l'Europe (58 jours
de courses et 9 000 km environ au sortir du
Tour), avec les victoires que l'on sait et une
pression sans relâche. Les plages de récupéra-
tion ont été courtes pour le Montluçonnais,
qui est passé du statut de star à celui de su-
perstar. Son envie de porter le maillot arc-
en-ciel après deux échecs en Norvège (10e)
et en Autriche (8e) est décuplée et c'est sans
doute dans ces expériences que Julian Ala-
philippe trouvera suffisamment d'énergie
pour conduire les Bleus et assumer son rang
de favori.
Romain Bardet est toujours friand des
Championnats du monde. L'hiver dernier,
alors qu'il reprenait l'entraînement avec
l'équipe savoyarde, il rappelait avec gour-
mandise : « Quel que soit les parcours, à
partir du moment où on parle des Cham-
pionnats du monde, je voudrais tous les
faire. Après, c'est la longueur de la saison
qui détermine la forme à ce moment-là.
On est obligé d'en tenir compte. »Thibaut
Pinot est plus réservé et surtout bien plus sé-
lectif par rapport à cette compétition. Extrê-
mement déçu par sa dernière expérience à
Innsbruck, il est d'ores et déjà orienté vers
2020 en Suisse où un parcours extrêmement
dur est déjà acté dans le Valais (Aigle-Marti-
gny).
Thomas Voeckler sera très attendu avec sa
première sélection pour les Championnats
du monde. On attend une Equipe de France
complémentaire, agressive et surtout unie
derrière son leader, Julian Alaphilippe. Un
discours que ne manquera sûrement pas de
justifier le nouveau manager des Bleus.

“Quel que soit les
parcours, à partir du
moment où on parle
des Championnats du
monde, je voudrais
tous les faire.”
ROMAINBARDET
Presse-Sports

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