Moto Revue Classic N°106 – Septembre-Octobre 2019

(Jeff_L) #1

(^122) / # 106
L
e chemin qui serpente en
bord de lac est vraiment
magnifi que. Il est limite
praticable pour nos trois motos
mais on ne peut pas résister à
faire un tour sur le rivage. Puis
on repart par une petite route
sinuant dans la campagne. Un
couple de vaches nous regarde
en ruminant. Après quelques
kilomètres, on s’arrête pour
observer au-delà de la mer.
La vue depuis Alekinta n’est
pas seulement splendide,
elle est aussi unique : ce genre
de lumière, on ne la voit
que là où le ciel et la mer se
rencontrent. Mais revenons
à nos moutons... ou plutôt
à nos motos! Nos trois
machines sont représentatives
des moyennes cylindrées
italiennes des années 60.
Et elles sont si belles que
le simple fait de les regarder
vous emplit de bonheur!
Les Marx
Brothers
Même que tous ceux que vous
croisez vous questionnent à
leur sujet pendant des heures.
Précisons les choses ; nous
sommes sur la petite île
d’Oland, au large de la Suède,
et l’on est venu avec une
Aermacchi, une Benelli et
une Ducati. Le point commun
entre ces motos? La cylindrée
de 250 mais ça s’arrête là
puisque ces trois marques
italiennes ont des histoires
bien différentes. Aermacchi
était un fabricant d’avions
de Varèse, contraint de se
reconvertir dans le civil après
la Seconde Guerre mondiale.
Du coup, l’usine s’est mise
à produire des scooters et
des petites motos. L’Ala Verde
de 1961 que nous utilisons
est typique de la production
de la marque avec son
mono quatre-temps culbuté
à cylindre horizontal.
Une mécanique produite
entre 1961 et 1974 et siglés
Harley-Davidson puisque
vous n’êtes pas sans savoir
que la compagnie américaine
AMF s’offrit la marque
en 1960 par le biais du
constructeur américain.
Cependant, les Américains
ne sont pour rien dans la
création du monocylindre :
c’est l’ingénieur Alfredo
Bianchi qui dessina ce
moteur en 1956 puis qui
proposa la Chimera, une
moto entièrement carénée
et plutôt étrange. La machine
de notre essai, propriété
de George Wessman, a été
achetée sur la bourse d’Imola
en 1997 et elle était en si
bon état qu’il n’a rien eu
à faire dessus. De retour en
Suède, il a tout de suite roulé
avec et n’a essuyé depuis
qu’une panne d’allumage.
Les frères Benelli, eux,
ont commencé à produire
à Pesaro en 1921, après
la Première Guerre mondiale.
On ne peut s’empêcher de
penser aux Marx Brothers
lorsqu’on égrène leurs
prénoms : Mimmo, Filippo,
Tonino, Giuseppe et Giovanni
Francesco. Pourtant, c’est
l’une des marques les plus
prestigieuses de l’histoire
qui a su se maintenir, malgré
un parcours chaotique et une
interruption de sa production
entre 1988 et 2002. Dans
les années 60, la fi rme a
produit des quatre-cylindres
de Grands Prix et dans les
années 70, lorsqu’elle était
dans le giron du groupe
De Tomaso, on a vu apparaître
les 750 et 900 six-cylindres.
Sans oublier la 250 quatre-
cylindres championne du
monde en 1969. Celle de
notre essai, une Sport Special,
trouve ses origines dans un
projet que le frère aîné initia
dans les années 50 pour son
propre compte. Avec ses fi ls
Luigi et Marco, il produisit une
machine baptisée Motobi. Elle
était propulsée par un moteur
deux-temps qui ressemblait
à un œuf. Lorsqu’il lança une
QU’IMPORTE
LE FLACON POURVU
QU’ON AIT L’IVRESSE
Trois italiennes sur une île



  1. Très joli, le saute-vent
    en plexiglas de la Ducati

  2. Sur la Benelli, le porte-clefs
    est assorti à l’autocollant du
    dosseret de selle : la classe
    italienne! 3. La Ducati est la
    plus sportive des trois. Normal.


Pas de méprise,
la distribution n’est
pas desmodromique
sur la Ducati.

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