Mercredi 31 juillet 2019
Sports
Voile
Sébastien Simon décrypte son Arkea-Paprec
IMOCA.
Le
Sablais
dispose
désormais
d’un
bateau neuf, mis à l’eau il y a 10 jours.
Il nous présente les spécificités d’Arkea-Paprec, taillé pour le Vendée Globe.
Le chantier
«Ce bateau, c’est entre 35 et 37 000
heures de travail. 1250 par semaine
dans l’atelier de Port-la-Forêt. 30
personnes sur le chantier. L’aven-
ture a déjà commencé pour moi. J’ai
déjà vécu la moitié de mon rêve. La
conception et la construction d’un
bateau me passionnaient autant
que la course du Vendée Globe. Il
en reste une autre moitié. J’ai hâte
de me lancer sur la première course
avec ce nouveau bateau. Il y a plein
de promesses autour de lui... »
Les foils
« Jusqu’à maintenant, un marin
avait un bateau sur lequel il adaptait
les foils. Aujourd’hui, le design du ba-
teau est totalement pensé autour des
foils. Ils sont imposants, plus grands
que ceux que l’on connaît jusqu’à
maintenant. Leurs poids restent se-
crets. Une deuxième version va être
à l’étude très vite. Soit totalement dif-
férents. Soit s’appuyant sur la même
base pour les optimiser. Les foils,
c’est ce qu’il y a de plus important
sur un bateau : c’est presque son
moteur. »
Le cockpit
« Sur les IMOCA actuels, il y a une
cloison dans le cockpit qui fait que
l’on n’a pas de vision vers l’avant. Ça
me perturbait : j’avais l’impression de
conduire une voiture les yeux fermés
en ville. Je ne voyais pas devant, no-
tamment les bateaux autour de moi,
et mal les voiles. Sur le nouveau,
j’ai choisi d’optimiser la vision vers
l’avant : un cockpit très vitré, sans
obstruction de la vue.»
La coque
« Elle n’est pas aussi large que l’on
peut l’imaginer. En tout cas pas plus
large que les autres. Je ne donnerai
pas de valeur, mais la jauge impose
une largeur maximale de 5,85m,
mais nous n’y sommes pas. Ce sont
les foils qui ont aussi conditionné la
largeur du bateau. Sur le dernier Ven-
dée Globe, tous les bateaux étaient
à 5,85m parce que les carènes
étaient très puissantes et les bateaux
sont devenus hybrides. Aujourd’hui,
la philosophie est différente : Juan
(Kouyoumdjian, l’architecte) a eu la
main à 100% pour la carène. On lui
a demandé un bateau polyvalent, il a
fait une carène autour des foils dessi-
nés et en ont découlé une largeur et
une forme. »
La carène
« Elle est plutôt planante. Puis-
sante. À l’opposé de Charal (le ba-
teau neuf de Jérémie Beyou) par
exemple. Nous, à faible angle de gîte,
on va traîner un peu plus d’eau, par
contre dès qu’il y aura un petit angle
de gîte, on en traînera moins. Chez
Charal, c’est l’inverse. Juan aurait
pu faire un choix plus extrême d’un
bateau qui marche très fort selon les
conditions de vent. Nous, on le vou-
lait facile à manier. Et ça donne ça...
Nous n’avons en tout cas pas poussé
les curseurs dans un coin complet. »
Le mât
« Le premier point sur lequel on
s’est mis d’accord tout de suite avec
Juan, c’était d’optimiser la position
du centre de gravité. Qu’il soit le plus
bas possible. Et aujourd’hui, dans la
flotte des IMOCA, on a sûrement le
mât qui est positionné le plus bas
dans le bateau par rapport à la ligne
de flottaison. Il fait 29 mètres, est en
carbone et pèse près de 400 kilos
équipé. Pour qu’il soit le plus bas, il
est donc plus « enfoncé » dans le ba-
teau. On a choisi cette option : mais
je ne suis pas le seul... »
Le planning
« Première course : la Fastnet, en
double avec Vincent, le 3 août. En-
suite, le Défi Azimut, en double, du
18 au 22 septembre et la Transat
Jacques Vabre, toujours en double,
le 27 octobre. En 2020 : trois courses
en solitaire : The Transat, la New York
- Vendée et le Vendée Globe. Soit
120 jours de course. Je ne me repo-
serai qu’en 2021, après le tour du
monde... »
Recueilli par Raphaël BONAMY.
Lire également sur ouestfrance.fr
A droite, le bateau neuf Arkea-Paprec. À gauche, l’ancien PRB de Vincent Riou,
aux couleurs du partenaire de Sébastien Simon ces derniers mois, avant l’arrivée
du nouvel IMOCA du Sablais.
© Yann Riou/polaRYSE
Handball
Aymeric Minne, heureux premier de cordée
HBC Nantes. Très attendu au poste de demi-centre, le champion du monde
jeune 2015, avec son prédécesseur Lagarde, découvre le H avec appétit.
Le jour n’était certainement pas le
mieux choisi pour rencontrer le néo-
Violet et lui vanter les atouts de cette
Cité des Ducs, hier, détrempée par
les averses à répétition. Le désor-
mais ex-Aixois préférait en plaisan-
ter, assurant que même si la météo
n’était que bien peu estivale, l’essen-
tiel était bien que « le baromètre soit
au beau fixe dans le groupe, sou-
riait-il dans un bon mot. Et puis de
toute façon, pour faire un test VMA,
autant ne pas avoir à souffrir de la
chaleur ».
Aymeric Minne vit avec bonheur
ses premières semaines nantaises et
ne camoufle pas sa hâte de goûter
aux joies du collectif. Surtout, il veut
attaquer dans le dur une saison où
il sait qu’il sera attendu au tournant.
« Il y a toujours un peu de pression
dans le sens où le HBC Nantes a
misé sur moi, dépensant de l’argent
pour me faire venir dès cet été »,
rappelle-t-il, croisant sur la route un
Nicolas Claire découvrant de son
côté le sud-est.
« Je n’ai pas peur de ce
nouveau challenge »
« À Aix, j’avais pas mal de temps
de jeu et donc en quatre ans, tu as
de quoi accumuler de l’expérience.
J’avais un certain statut, avec les
clés de l’attaque, Jérôme (Fernan-
dez) m’ayant très vite responsabi-
lisé, reconnaît le demi-centre fran-
çais de 22 ans. Je vais devoir tout
reprouver ici. Mais je n’ai pas peur
de ce nouveau challenge. J’ai juste
hâte ! Hâte de prouver que j’étais
bon dans un club qui jouait la 5e,
6 e place et que maintenant, je peux
être bon dans une équipe qui dis-
pute des places encore plus haut
dans le classement. »
« Évidemment que je pense
à l’équipe de France ! »
La déception de ne pouvoir prendre
part aux joutes de Ligue des cham-
pions n’altère toutefois pas son ex-
citation de se lancer, enfin, dans
le grand bain continental avec une
Coupe EHF qu’il place en bonne po-
sition sur sa to do liste. Il lui faudra
déjà trouver ses marques avec son
binôme slovène Rok Ovnicek, le fee-
ling s’étant vite installé avec Alberto
Entrerrios. « Ce dernier est très pa-
tient, il nous accompagne vraiment.
Nous sommes sur nos postes ga-
rants du projet de jeu du coach,
nous devons faire vivre le jeu offen-
sif. On prend le temps, ça va venir
petit à petit et les premiers matches
amicaux en Allemagne arrivant très
vite vont nous y aider (Sparkassen
Cup ce week-end). »
La tête est bien faite et la culture
hand bien ancrée, la pépite à l’accent
du Sud-Ouest ayant de qui de tenir,
à l’instar de son grand frère Nicolas
(24 ans, arrière-gauche) fraîchement
Sélestadien. Le passeport indique
pourtant une naissance à Melun,
souvenir d’une étape professionnelle
d’un papa lui aussi alors handbal-
leur – sous la houlette d’un certain
Thierry Anti à Pontault – mais l’en-
fance toulousaine rejaillit à chaque
mot. Formé au Fenix, où il avait tra-
vaillé auprès de Fernandez, partir
à Aix après un sacre mondial jeune
2015 avec les Richardson, Fabre-
gas, Mem et Lagarde restera la pre-
mière grande marche de sa carrière
minutieusement construite. « Évi-
demment que je pense à l’équipe
de France ! C’est toujours un objec-
tif. Cela peut paraître très présomp-
tueux de parler des JO de 2020,
mais je ferai tout pour. Et si je n’y
suis pas, je continuerai à me battre
pour avoir une sélection et prouver
que je peux amener. »
Aymeric Minne débarque au HBC Nantes avec l’ambition de rejoindre les Bleus.
Gaëlle Louis
Base-ball
Camille Foucher, entre ambition et fierté
Championnat d’Europe, à partir d’aujourd’hui à Rouen. La lanceuse caennaise
Camille Foucher dispute le premier championnat d’Europe féminin de l’histoire.
Aujourd’hui, sur les coups de midi,
un sentiment de fierté certainement
teinté d’une véritable émotion devrait
se faire ressentir chez la joueuse du
club des Phénix, Camille Foucher.
« Enfiler le maillot bleu de l’équipe
de France, entendre la Marseillaise,
ce devrait être des moments très
forts » assure la Caennaise.
C’est en janvier dernier que les an-
tennes de Camille Foucher ont com-
mencé de vibrer. « La Fédération
Française a décidé de constituer
une équipe tricolore dès le début
de l’année et d’organiser des ses-
sions de détection. J’ai fait acte de
candidature et tenter ma chance. Il
y a eu un premier rassemblement
à Montigny et un second au mois
de mai dernier. Trente-huit filles ont
été présélectionnées. L’attente a
été assez longue pour savoir si je
faisais partie des dix-huit retenues,
sourit la Calvadosienne, et en juin,
j’ai su que je disputerais cet Euro ».
Un soulagement.
« Il y a beaucoup de filles
qui jouent au base-ball »
Une équipe de France qui ressemble
à une pionnière. « C’est la première
formation nationale féminine à être
construite, explique Camille Fou-
cher. Le base-ball était jusque-là
uniquement masculin. Il y a pour-
tant beaucoup de filles qui jouent
au base-ball. Ce championnat d’Eu-
rope était une occasion de faire
évoluer les choses et la Fédération
a joué le jeu ».
Aux États-Unis, au Canada et dans
certains pays d’Asie, au Japon en
particulier, le base-ball se décline au
féminin, en Europe c’est encore un
peu balbutiant. Mais les choses sont
évidemment appelées à évoluer et
probablement assez rapidement.
Certes, seules trois équipes dis-
putent ce premier titre européen, la
France, les Pays-Bas et la République
tchèque mais là aussi la donne a
toutes les chances de changer lors
des prochaines éditions. « D’autant
que le vainqueur ira disputer la
Coupe du monde en 2020 ».
Justement, la France a-t-elle une
chance de décrocher la médaille ?
« Les Pays-Bas font un peu figure
de favorites. C’est une équipe qui
joue ensemble depuis plusieurs an-
nées et qui a déjà participé à une
Coupe du monde. La République
tchèque est comme nous, c’est une
équipe toute nouvelle ».
Pour autant, hors de question de
baisser les bras. « Nous allons tout
faire pour gagner. Ce devrait être
assez serré. Mais nous y allons
avec une certaine ambition », sou-
ligne la lanceuse caennaise.
Mais pourquoi avoir choisi de pra-
tiquer ce sport ? « J’ai commencé à
l’âge de sept ans à Cherbourg, ville
dont je suis originaire, j’y ai joué
jusqu’en minimes et cadets, rem-
bobine Camille Foucher. Venant à
Caen pour mes études, je me suis
inscrite au club de Caen ». Titulaire
dans l’équipe première mixte de la
formation caennaise, la Normande
n’a cessé de progresser. « Ce que
j’aime dans le base-ball, c’est l’al-
ternance de phases offensives et
défensives. C’est un sport très codi-
fié qui demande aussi une grande
force mentale ».
Une force qui ne semble pas man-
quer à la jeune normande de vingt-
sept ans. « Nous évoluons à Rouen,
un terrain que je connais très bien
et devant nos proches ». Un avan-
tage supplémentaire et une raison de
croire à l’exploit.
Programme
Mercredi 31/07 : Pays-Bas -
France (12 h), République tchèque
- France (17 h). Jeudi 1/08 : France
- Pays-Bas (17 h). Vendredi 2/08 :
France - République tchèque (17 h).
Samedi 3/08 : Finale (14 h).
Camille Foucher va disputer le 1er championnat d’Europe féminin de l’histoire.
DR
Basket-ball
Nicolas Batum : « Je suis fier de Marine »
WNBA. En préparation au Mondial avec les Bleus, l’arrière des Charlotte Hornets
suit de près les débuts de « sa petite sœur » Marine Johannès outre-Atlantique.
Sur Twitter, il ne manque pas de sa-
luer les belles performances de sa
« petite sœur ». Comme Nicolas Ba-
tum, Marine Johannès a commencé
le basket à Pont-l’Évêque et comme
lui, elle brille actuellement outre-At-
lantique, au pays de la balle orange.
Engagée pour la première fois de
sa jeune carrière en WNBA, l’arrière
française est comme un poisson
dans l’eau avec les New York Liberty,
ce qui ravit son aîné, Nicolas Batum,
actuellement en stage de préparation
au Mondial avec l’équipe de France.
« Je suis content pour elle, et je
suis fier d’elle, souligne le joueur
des Charlotte Hornets. Elle rêvait
de ça depuis un moment, elle m’en
parlait, de sauter le pas, d’y aller.
En plus, dans une ville comme New
York, c’est bien, c’est vraiment la
ville où il y avait le jeu, les spotlights
qui lui allaient si bien. Petit à petit,
elle rentre de plus en plus dans la
rotation, elle a ses coups d’éclat... »
« On m’a appelé des Etats-
Unis pour parler d’elle »
À tel point que les médias américains
commencent à le solliciter pour par-
ler... de sa jeune compatriote ! « On
m’a appelé hier (dimanche), des
États-Unis, pour faire une interview
par rapport à elle, sourit-il. Ce sont
les Hornets qui m’appellent pour
faire un truc sur Marine Johannès
! (rires) Cela montre l’importance
qu’elle est en train de gagner là-
bas. Elle vit son truc, elle le mérite,
c’est bien pour elle. »
Et selon le basketteur calvadosien,
ce n’est que le début... « Elle est en-
core toute jeune, elle a encore plein
de choses à faire, à découvrir et à
vivre. Je ne lui souhaite que le meil-
leur. »
Virginie BACHELIER.
Nicolas Batum a un regard admiratif sur le parcours de Marine Johannès.
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