Telegramme - 2019-07-31

(Grace) #1

BREST. ACTUS


un levé d’yeux au ciel par l’intéressée.
Avec 46 mentions à son casier judiciai-
re, dont une quinzaine pour vol, l’hom-
me a traversé la France. « Vous avez été
condamné dans le Sud-Est, à Quimper,
Rennes... », précise la présidente.
« À Marseille », poursuit le prévenu,
sorti de prison, le 14 juin dernier, après
presque quatre ans d’incarcération.
Ce qui interpelle le tribunal, c’est que
l’intéressé ne se soit pas déjà réinséré
après une telle peine. « J’ai fait tout ce
qu’il fallait. J’ai travaillé en prison, j’ai
fait des démarches pour un logement,
pour trouver un travail dehors, mais,
excusez-moi de vous le dire, là où j’étais,
l’administration pénitentiaire était
incompétente », explique-t-il amère-
ment à la présidente.

L’homme avait tenté de voler de l’argent
dans le distributeur de la BNP, rue Victor-
Hugo.

Semaine perturbée par la météo au
port.
Mercredi, le Skuteviken est attendu
pour décharger 5 000 tonnes d’essen-
ce. Le Maike D viendra de Montoir
charger des conteneurs et le Ceder-
borg de Liepaja (Lettonie) pour déchar-
ger 3 700 tonnes de tourteaux de tour-
nesol.
Jeudi, c’est le yacht Sonishi qui viendra
charger 70 000 litres de gazole au port,
et vendredi le Pluto arrivera de Vysotsk


Les coups de vent de la nuit de lundi
à mardi ont eu raison d’un arbre, pla-
ce Sané, dans le quartier Sanquer, à
Brest. Le tronc a été déchiqueté par la
violence des bourrasques, et un bran-
chage imposant s’est écroulé sur la
rue Richelieu, au pied d’un immeuble.
Aucun blessé n’est à déplorer, mais un
véhicule stationné à cet endroit a été


endommagé, et ses vitres ont explo-
sé. Les services techniques de la ville
ont mis en place un périmètre de sécu-
rité, et la rue Richelieu a été coupée à
la circulation, en attendant l’évacua-
tion de la branche. Selon les pom-
piers, les interventions par ailleurs
sont restées très limitées durant la
nuit.

La branche s’était écroulée sur la chaussée, et empêchait le passage rue Richelieu.


F A I T S D I V E R S


Sanquer. Un arbre déchiqueté


Politique. Pellicano soutient

Cuillandre... et lui-même

Municipales 2020


> Vous venez de faire enregistrer
en préfecture une association
baptisée « Agir ensemble pour
Brest ». Quelle est sa vocation?
Elle a vocation à participer au débat
public et à permettre à ses membres,
mes amis et moi-même, d’être acteurs
de la prochaine élection municipale à
Brest. Dans le cadre de mes déléga-
tions, j’ai eu ces derniers mois suffisam-
ment de rencontres pour savoir que je
peux compter sur le soutien de
citoyens, chefs d’entreprise, commer-
çants, acteurs associatifs du monde
sportif, culturel.

> Que vous disent-ils?
D’abord, que le bilan de François
Cuillandre et de son équipe est bon et
même très bien vu. Deuxièmement,
qu’il ne faut pas laisser les seuls partis
décider de qui doit être candidat aux
prochaines municipales à Brest.

> En septembre prochain,
François Cuillandre doit
annoncer s’il se représente.
Vous êtes prêts à repartir à ses
côtés?
Tout le monde connaît ma loyauté et
ma proximité avec François Cuillandre.
Je suis fier d’appartenir à sa majorité
plurielle, et fier du travail réalisé. Ces
deux éléments m’amènent très claire-
ment à appeler François Cuillandre à se
représenter.

> Mais s’il renonce à être
candidat, êtes-vous prêts
à suivre Thierry Fayret
ou Yohann Nédélec,
les deux candidats à la primaire
socialiste?
J’ai des origines italiennes, et là-bas, on
a ce proverbe : « Qui va piano, va sano ;
qui va sano, va luntano ». Pour être
clair, c’est la décision de François
Cuillandre, que j’espère positive dans le
sens d’une candidature, qui est aujour-
d’hui d’actualité.

> Bref, si le maire sortant
renonce, on comprend que vous
conduirez votre propre liste
comme en 2008 (*)
J’ai toujours été clair avec les électeurs.
À chacune de mes évolutions, j’ai fait
valider ma démarche auprès d’eux. L’un
des objectifs de l’association « Agir
ensemble pour Brest », c’est d‘œuvrer
au rassemblement des composantes de
l’actuelle majorité, mais aussi
d’accueillir dans une démarche collecti-
ve des citoyens qui ne sont pas dans les
partis politiques.

> C’est quoi le Pellicanisme
en 2019?
Ma sensibilité politique est présente
dans le cadre de mes délégations. Elle
tient en quelques mots : proximité, par-
ticipation, réactivité...

(*) En 2008, lors de la seule triangulaire
de l’après-guerre à Brest, Fortuné Pelli-
cano avait recueilli 11,65 % des suffra-
ges au second tour des municipales.

Jean-Luc Padellec

Au sein de l’actuelle
majorité brestoise, Fortuné
Pellicano est le premier
à appeler ouvertement
François Cuillandre
à se représenter pour un
quatrième mandat. Mais si
ce dernier devait renoncer,
« l’indien » a déjà
commencé à émettre
ses propres signaux en vue
des municipales.

Fortuné Pellicano est le premier élu
de l’actuelle majorité à soutenir
publiquement la candidature
de François Cuillandre.

Il poursuit. « Après une sortie sèche, ce
n’est pas évident de se réinsérer en
vivant dans la rue. Je dois survivre dans
ce système de la rue », analyse-t-il. Face
à l’homme qui se ronge les ongles dans
son box, la procureure enfonce le clou.
Après avoir rappelé une bonne partie de
ses condamnations, elle requiert une
peine de dix mois de prison ferme.

« L’éloigner, encore,
de la société »
Dans une plaidoirie digne d’un film
américain engagé, l’avocate de l’hom-
me multirécidiviste explore les pistes
d’une condamnation « utile ». « La réa-
lité est plus complexe, plus douloureu-
se que celle d’un homme ivre qui tente
de voler un distributeur de billets armé
d’une bière. Depuis 23 ans, Monsieur
alterne les entrées et les sorties de pri-
son », déclame la jeune avocate. « On
connaît les difficultés des personnes à
se réinsérer. Monsieur est à la rue, son
entourage est inexistant. La question
que je pose à votre tribunal est celle de
la peine utile, enfin. Vous pouvez l’éloi-
gner, encore, de la société. On en a vu
les résultats », regrette l’avocate, qui
réclame pour son client des travaux
d’intérêts généraux plutôt qu’une éniè-
me peine de prison.
Mais le tribunal en décidera autrement.
Déclaré coupable, le taulard SDF écope-
ra de dix mois de prison ferme. Et la pré-
sidente du tribunal de conclure : « On
espère que cela vous permettra de bâtir
un projet de réinsertion ».

Ce mardi, au tribunal de Brest, un hom-
me a été condamné à 10 mois de prison
ferme pour avoir tenté de voler le conte-
nu d’un distributeur de billets de la BNP.
« Cette audience est l’énième illustra-
tion d’une nuit d’ivresse brestoise :
ivre, il attaque un distributeur armé
d’une 8.6 », une bière peu chère, lance
l’avocate de l’homme jugé pour tentati-
ve de vol d’un distributeur de billets, à
Brest. Ce mercredi, face au tribunal de
Brest, un homme de 42 ans se dresse
dans le box des accusés. Vêtu d’un sur-
vêtement de l’équipe de foot du
Real Madrid et de tongs, l’homme,
sans domicile fixe, porte une barbe bru-
ne mal entretenue. Ses traits sont mar-
qués, creusés, comme les murs des pri-
sons qu’il a tant côtoyés, et des trottoirs
qu’il a fréquentés.
Face à la présidente du tribunal, qui
s’adresse à lui d’un ton sévère, l’hom-
me reconnaît, le plus calmement du
monde, avoir tenté de voler de l’argent
dans le distributeur de la BNP, rue Vic-
tor-Hugo, qu’il a arraché, à mains nues.
« Je ne sais pas pourquoi j’ai commis ces
faits, je n’en ai pas souvenir », explique
l’homme, au micro derrière la vitre du
box. « J’étais alcoolisé et drogué. Si j’en
avais souvenir, je serai parti de la ville »,
poursuit-il.

« Survivre dans la rue »
Né à Strasbourg, le quadragénaire con-
naît bien les tribunaux de France et de
Navarre. Bien qu’il ait confondu la pro-
cureure et l’assesseure, ce qui lui a valu

Tribunal. Tentative de vol : dix mois ferme


Né à Brest il y a cinquante-huit ans, un
ancien matelot comparaissait, ce mar-
di, au tribunal de Brest. Son tort :
s’être rendu chez sa maman, malgré
une interdiction de séjour prononcée
le 10 janvier dernier. Sorti de prison le
27 juillet, après avoir purgé une peine
de neuf mois pour violence aggravée
avec récidive et sur ascendant, en
l’occurrence sa mère, l’homme, sous
curatelle, est retourné voir sa maman,
« de bon cœur », explique-t-il.
Atteint de troubles épileptiques,
l’homme aux cheveux gris a déjà fait
trois cures de désintoxication alcooli-
que. L’expertise psychiatrique judiciai-
re mentionne également que « l’éthy-
lisme chronique » a provoqué une
altération physique et psychique chez


cet homme, qui peine à s’exprimer
devant la présidente.

« J’ai laissé parler mon cœur »
Dans le box vitré où il est présenté, il
explique au tribunal pourquoi il s’est
rendu chez sa mère. « J’ai laissé parler
mon cœur, je lui ai apporté des cour-
ses. Mais j’irais plus chez maman »,
déclare-t-il en mâchant ses mots.
Entendue par la police, sa mère âgée
était paniquée et n’a pas voulu dénon-
cer son fils.
Après les réquisitions de la procureure,
qui demande une peine de trois mois
de prison ferme, l’avocate du quinqua-
génaire soulève la question de la com-
préhension de la peine par son client,
car selon elle, « pas besoin d’expertise
psychiatrique pour constater la len-
teur de Monsieur ».
Qu’importe, l’homme et condamné à
trois mois de prison ferme. Avant de
repartir pour la maison d’arrêt, la pré-
sidente du tribunal fronce les sourcils
et déclame : « Quand vous ressortirez,
si vous allez chez votre mère, vous
repassez ici et c’est direct la prison ».

Famille. Trois mois de prison pour avoir


rendu visite à sa mère


Un homme de 58 ans a été


condamné, ce mardi, au


tribunal de Brest, à trois


mois de prison, pour s’être


rendu chez sa mère malgré


l’interdiction de séjour.


T R I B U N A L


(Russie) pour décharger 33 000 tonnes
de gazole. Le cargo Vedette de Gand
(Belgique), lui, déchargera 3 000 ton-
nes de tourteaux de colza.
Samedi, on attend le Endelo Swan de
Lorient pour décharger 1 000 tonnes
d’huile et le BNS Léopold 1er en escale.
Dimanche deux navires sont attendus,
le MSC Malin de Montoir pour charger
des conteneurs pour Le Havre et le
Umari 1 pour décharger 1 000 tonnes
d’huile.

Chargement de ferraille la semaine dernière au port.


Port de commerce.


Les prévisions de la semaine


16 Mercredi 31 juillet 2019 Le Télégramme

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