Telegramme - 2019-07-31

(Grace) #1
Horreur d’Ari Aster.
Alors qu’elle est au téléphone avec son petit copain Christian, Dani
apprend une nouvelle tragique. Afin de la soutenir dans son deuil, il
l’invite à partager le voyage qu’il entreprend avec ses amis de fac.
Direction la Suède pour un festival qui se déroule tous les 90 ans
durant le solstice d’été (« midsommar »), dans un village isolé d’où
l’un d’eux est originaire. Le séjour ne sera pas de tout repos...
Remarqué pour le glaçant « Hérédité », Ari Aster propose un nou-
veau cauchemar éveillé. Les invités remarquent vite que quelque
chose ne tourne pas rond dans l’étrange communauté qu’ils rejoi-
gnent pour neuf jours de festivités supposées être bon enfant. Mais
aucun ne réagit face aux actions de plus en plus douteuses dont ils
sont les témoins, comme s’ils étaient frappés d’apathie. Le hurle-
ment déchirant en ouverture, lancé par l’impressionnante Floren-
ce Pugh, est annonciateur de sensations très très fortes. Le cadre
horrifique permet d’aborder des thèmes intimes, comme les rela-
tions toxiques en amour, en amitié ou au sein de la famille.
Un film à l’atmosphère viscéralement pesante, un peu trop étiré,
mais à recommander aux amateurs d’épouvante sans concession.
P.L.D.

Film d’animation de Chris Renaud et Jonathan
Del Val, avec les voix de Philippe Lacheau, Willy
Rovelli, Élodie Fontan et Karine Le Marchand.

Katie, la propriétaire de Max, le gentil Jack Russell
terrier juste un peu trop nerveux, s’est mariée et
a eu un adorable bébé, Liam. D’abord jaloux, com-
me il le fut à l’arrivée du gros chien poilu Duke deve-
nu son meilleur ami, Max se comporte de façon
exagérément protectrice avec le bébé, cherchant
à le protéger de dangers qui ne sont pas si réels.
Lorsque la famille part en week-end à la ferme, ses
craintes sont démultipliées. Pendant ce temps-là
en ville, Pompon, le lapin qui menait la troupe
d’animaux abandonnés dans les rues, et Gidget,
la charmante Loulou de Poméranie, mènent leurs
propres entreprises de sauvetage, non moins
absurdes...


Divertissement et plaisir renouvelés
La grande réussite de ce divertissement d’anima-
tion énergique est sa capacité à se renouveler à tra-
vers sa construction en trois histoires parallèles,
ce qui permet à chacun des héros d’exister, ainsi
que de faire vivre pleinement de nouveaux person-
nages. Cette séparation permet de voir leurs per-
sonnalités (parfois très troublées) s’épanouir et de
soutenir constamment l’attention. Les personna-
ges principaux du premier épisode, Max et Duke,
se retrouvent « grands frères » de l’enfant de leurs
maîtres. Max développe une affection énorme


pour le bambin et une peur panique que quelque
chose de grave lui arrive. Il en devient exagéré-
ment prudent, allant jusqu’à développer un tic
inquiétant qui le pousse à se gratter constam-
ment. Une visite chez le vétérinaire se révèle
d’ailleurs hilarante. Arrivé à la ferme, Max devient
le disciple du sage Rico, vénérable chien à l’autori-
té naturelle (doublé en anglais par Harrison Ford)
qui va lui apprendre à gérer ses émotions..., mais
aussi une dinde un peu trop collante!

Délirant et réjouissant
Leurs comparses vivent des aventures bien plus
folles. Pompon, le lapin anciennement sauvage et
un brin cinglé, souvent de mauvaise foi, a été ama-
doué par la petite Molly qui l’a recueilli. Il se prend
désormais pour un super-héros sous les influences
vestimentaires de sa jeune maîtresse. Il est recruté
par Daisy, une Shih Tzu intrépide qui croit avoir
besoin de lui pour venir au secours d’un tigre peu-
reux malmené par le propriétaire d’un cirque, aux
faux airs de Gargamel. Enfin, la chienne Gidget,
amoureuse de Max, se voit confier la lourde tâche
de prendre soin de son jouet préféré. Quand celui-
ci atterrit par accident dans un appartement rem-
pli de chats, Gidget va devoir apprendre à se mou-
voir tel un félin, après un coaching avancé de
la ronde Chloé.
Ce dernier segment vire rapidement au grand
n’importe quoi réjouissant. Les gags s’enchaînent
sans répit, pour un résultat sacrément délirant.
Un Grand Huit enthousiasmant, à l’animation
dynamique.

Cette suite d’un succès de l’été 2016 qui promettait de dévoiler la vie


secrète de nos animaux domestiques est plus aboutie que le premier


volet, grâce à de très grands moments de délire communicatif.


Comme des bêtes 2


La vie secrète des animaux


domestiques


UUUU

Photo Universal Studios/Illumination Entert.and U

Documentaire d’Asif Kapadia.
5 juillet 1984. Diego Maradona rejoint pour un montant record le
club de Naples, au bord de la relégation. Accueilli en héros, il fera
jusqu’en 1991 la joie des tifosi locaux, fiers de voir le blason de leur
ville mal aimée redoré. La Coupe du Monde de 1990, avec la victoire
de l’Argentine sur l’Italie dans le stade témoin de ses plus grands
succès, mettra à mal sa relation avec sa patrie d’adoption qui lui
avait pardonné jusque-là tous ses écarts...
Le réalisateur de documentaires sur Ayrton Senna et Amy Winehou-
se retrace le parcours complexe d’une des plus grandes légendes du
ballon rond, à travers des images d’archives d’époque et des com-
mentaires récents en voix-off. L’ouverture aux faux airs de thriller
italien des années 70, rappelle que la Mafia était toute-puissante
dans cette partie déshéritée de la péninsule. Cette introduction
énergique donne le ton en quelques secondes sur le rythme de ce
film de montage passionnant, même pour les néophytes.
On replonge dans une époque chère aux amateurs de foot, avec
quelques commentaires sociaux pertinents, notamment sur le
racisme anti-napolitain (ou anti-pauvres) et la corruption générali-
sée.
P.L.D.

DIEGO MARADONA
Les années Naples UUUU

Photo Mars Films

MIDSOMMAR
Horreur! Malheur! UUUU

Photo Gabor Kotschy/A24

Jean Réno et Philippe
Katerine partageront
« Le dernier voyage de
l’énigmatique Paul WR »,
une comédie qualifiée
d’aventure spatiale aux
allures de conte poétique et
pop. À leurs côtés, Alban
Lenoir, coach des « Crevettes
pailletées », et Bruno Lochet,
un ex des Deschiens.

EPA / Photo EPA/Franck Robichon
Jean Réno et Katerine
Voyage poético-spatial

Alors que « Le Roi Lion »
fait une entrée remarquée
dans le box-office,
Disney poursuit
sa campagne de relecture
en prises de vues réelles
de ses classiques animés.
Mais cette fois, le casting
de « La Petite Sirène »
a suscité quelques réactions
hostiles. Halle Bailey,
chanteuse de R’n’B afro-
américaine, a en effet été
recrutée pour incarner Ariel
et la société a répondu
à ses détracteurs à travers
une lettre ouverte, adressée
aux « pauvres âmes en
perdition » offusquées par
ce choix : « Oui, l’auteur était
danois. Ariel... est une sirène.
Elle est également danoise.
Les sirènes danoises
peuvent être noires
car les Danois peuvent être
noirs », soulignant en outre,
avec humour, que
« le personnage d’Ariel
est fictif »!
Melissa McCarthy devrait,
elle, prêter ses rondeurs
à la méchante Ursula,
autrefois doublée en
français par Micheline Dax.

Photo EPA/Étienne Laurent
La Petite Sirène
Polémique sur le casting

DVD. « My beautiful boy »
UUUU

Il n’a pas fait grand bruit à sa sortie mais ce film signé
Felix Van Groeningen mérite l’intérêt. Sa force?
S’inspirer de deux livres, témoignages croisés d’un jeune
polytoxico et de son père. D’où l’extrême justesse
du propos, autant sur la dépendance aux drogues,
que sur les relations familiales, faussées par
la culpabilité, la colère, la honte... Timothée Chalamet
et Steve Carell sont tout aussi incroyables de justesse.

Le box-office des salles
Du 17 au 23 juillet. Source : http://www.cbo-boxoffice.com

1. « Le Roi Lion » de Jon Favreau
2. « Toy Story 4 » de Josh Cooley
3. « Spider Man : Far from Home » de Jon Watts
4. « Annabelle 3 : la maison du mal »
de Gary Dauberman
5. « Anna » de Luc Besson
6. « Le coup du siècle » de Chris Addison.


Pascal Le Duff


43 CINÉMA Mercredi 31 juillet 2019 Le Télégramme

Free download pdf