Temps - 2019-07-31

(nextflipdebug2) #1

LE TEMPS MERCREDI 31 JUILLET 2019


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1999, une année qui a de la gueule


D


urant les quarante ans
d’histoire des films de
requins, l’an 1999
représente un jalon
majeur. C’est l’année
de la grande relance.
Même si le déferle-
ment de squales – au
sens littéral, il en
pleuvra – viendra plus
tard. En 1999 sortent
deux films américains aux statuts
et moyens différents, mais qui se
ressemblent à plusieurs égards.
Deep Blue Sea ( Peur bleue ), de
Renny Harlin, est une production
relativement confortable de War-
ner avec les Australiens de Village
Roadshow, très en vogue à ce
moment-là. Shark Attack , de Bob
Misiorowski, représente un télé-
film modeste, bénéficiant d’un
Casper Van Dien auréolé de ses
récentes participations à Starship
Troopers et un Ta rza n.
Les cadres et intrigues diffèrent,
mais le postulat est le même: des
scientifiques utilisent des requins
devenus hyperdangereux pour
mettre au point de nouvelles thé-
rapies. Dans Deep Blue Sea , la
chercheuse incarnée par Saffron
Burrows, à bord d’une station per-
due dans un océan non précisé,
veut exploiter les cellules du cer-
veau des requins pour lutter
contre Alzheimer. Shark Attack ,
lui, imagine des travaux contre le
cancer en Afrique du Sud.
Le film le plus «friqué» des deux
est le plus spectaculaire, mais
aussi le plus rigolard. La scène

culte du film survient lorsque
Samuel L. Jackson, qui vient se
dégourdir les jambes après les
longs métrages de Tarantino, tient
un discours de mobilisation
d’équipe avant d’être fauché par
un requin qui a bondi hors de

l’eau. Ensuite, on entre dans un
récit de survie.
L’importance du moment est que
ces films ouvrent les écoutilles sur
les deux bassins: le long métrage
de studio un peu coûteux et la
bande divertissante fauchée,

«direct to video», comme on disait
avant la vidéo en ligne. Shark
Attack aura deux suites – le deu-
xième est assez correct –, puis
encore un quatrième opus. En
2002, le 3e chapitre apporte un
nouveau monstre dans le bes-

tiaire, le mégalodon, effrayante
réminiscence du temps des dino-
saures, encore plus massif et
méchant que les grands blancs
actuels.
Ce glouton-là figure aussi, dans
les sombres profondeurs de l’Arc-

tique, dans la distribution de Kil-
ling Sharks , aussi titré Megalodon.
Là, on évoque les forages nuisibles
d’une plateforme pétrolière qui, à
force de violenter la croûte ter-
restre, libèrent une nuée de pois-
sons voraces et surtout un colossal
mégalodon (dont l’image fait pen-
ser aux jeux d’arcade de l’époque).
Dans la foulée des deux films de
1999, les années 2000 vont ainsi
offrir un premier bouquet san-
glant, encore raisonnable en
termes de quantité. On relève à
mi-parcours un Shark in Venice
hélas introuvable, et surtout, à la
fin de la décennie, Mega Shark vs.
Giant Octopus , une œuvre sémi-
nale dont on aurait tort de mini-
miser la portée mythologique.
Le mégalodon revient faire un
tour, mais, cette fois, des
manœuvres militaires ont égale-
ment décoincé des glaces préhis-
toriques une pieuvre titanesque,
dont les tentacules sont en mesure
d’enlacer le requin avec une ten-
dresse de veuve noire des profon-
deurs. Il y avait déjà eu des films
de poulpes pas sympas: dès lors,
le cinéma Z opère la grande réu-
nion des vilains en eaux troubles.
Durant les années 2010, les
mariages de coquecigrues à lames
et autres formes d’horreurs en
inflation vont se multiplier.
Preuve de la vitalité du secteur,
Deep Blue Sea a eu sa suite en 2017,
qui relève plutôt du remake, et
même du fastidieux. Il y aura des
choses bien plus croustillantes à
croquer. ■

MOTS FLÉCHÉS N° 23 d’Albert Varennes ([email protected]) SUDOKU N° 23


Solution mots fléchés n° 22 Solution sudoku n° 22


MÂCHOIRES! (5/8) Juste avant l’an 2000 apparaissent «Deep Blue Sea» et «Shark Attack», deux films de requins qui relancent durablement
les frissons maritimes en occupant deux créneaux d’avenir: la grosse production et le quasi-nanar fauché

NICOLAS DUFOUR t @NicoDufour


8 9 6 4


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3 7 6 2 4 8 1 5 9
1 4 5 3 9 6 2 7 8
7 8 3 4 2 9 5 6 1
4 6 1 7 3 5 8 9 2
5 9 2 8 6 1 7 3 4

$ F $ $ G $ $ T $ $ Q $ $
$ L E G I S L A T E U R S
$ A M I R A U X $ P E A U
$ S A B I R $ E M O T T E
$ H I B E R N E $ U Z E S
$ B L E S E $ S I V A $ $
L A $ U $ M A L L E
$ C A S E $ N $ O S
S K I E R $ T A G S
$ $ M $ A R A P E E
S T A F F $ $ F $ I R U N
$ I N E L I G I B L E S $
F E T T U C I N E $ S E C
$ R $ A R I D I T E $ $ R
S C O R E $ E S T R A D E
$ E $ D S T $ H E G I R E

C’EST ASSEZ
POUR LA BA-
LEINE

LES SOMMES
Y SONT EN
SOUMS

DANS
LA MARGE
DE LA FLÛTE
OU DU FLAN

QUELQUES
RARES ARES
PARTEZ POUR
DE BON

UNE PART
DU REPAS
SUR
LA GÜRBE

EN HAUTEUR

ON NE TROUVE
GUÈRE DE
PLAISIR DANS
SES BRAS
LE BONHEUR
DES UNS ET
LE MALHEUR
DES AUTRES
À DEUX OU
PLUS SI
AFFINITÉS

CÉLESTE
ELLIPSE
EN SACHET OU
EN BOULE
POUR PASSER
D’UN CANAL
À L’AUTRE

FOURNI
S’INTÉRESSE
À CEUX QUI SE
TRAÎNENT
LA BRETAGNE
BRETON-
NANTE
PERSONNEL

EN ÉVEIL
OU EN RÊVE
AUX DOIGTS
AU FROID
FAIRE QUE
LE DÉTENU
NE SOIT PLUS
RETENU
DANS DE
SALES DRAPS
EN 1870

LYRIQUE
ET IBÉRIQUE

CHAMBRE
AVEC
CABINET

ARGENT
ARDENT

LÀ-HAUT
SUR LA
MONTAGNE

BRUIT DE
LIMOUSINE
CULTURE
DU JAPON
PARLURE
DU LAPON

ENTRE GENS
DE BONNE
COMPAGNIE

NOM
ASSOCIÉ À
UNE BANDE
IL EST DE
LA GRANDE
VILLE
QUOLIBETS

DU GRAIN
POUR LES
POULES
COCO BOY
D’UNE
BOUCHE QUI
SAVOURE

SOIXANTE-
HUITARD
AIMANT LES
FEMMES
ASSAISON-
NAIT LE PLAT
SAIGONNAIS

PLAIE, VOIRE
INFECTION
GROGNONS
DE TOUT POIL

ZURICH
DIVINITÉ

TRAIN

BRANCHE
DES RACINES
CANTON

SON HÉROS NE
MANQUE PAS
DE TOUPET
D’UNE COURTE
LONGUEUR
ÎLOT

ORDRE
DE VIDER
LES LIEUX
NEUCHÂTEL

POUR
LE TRAIN
GRAND
ANCIEN

SAMARIUM

SALUÉE PAR
LA FOULE,
LA PETITE SURTOUT
QUI ROULE
MAISONS DE
CAMPAGNE
TIENT
LE SOC

En 1999, «Deep Blue Sea» flanque une «peur bleue» aux spectateurs. (GETTY IMAGES)
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