Temps - 2019-07-31

(nextflipdebug2) #1

EMMANUEL GARESSUS, ZURICH
t @garessus


C’est parti. La Suisse dispose
d’une bourse de cryptomon-
naies et d’actifs numériques
depuis mardi matin. Pour Olga
Feldmeier et son entreprise
zougoise Smart Valor, c’est une
étape majeure dans la vie de cette
société qui a débuté au sein de
l’incubateur de Thomson Reu-
ters en 2017. Après 18 mois de
développement, la société lance
la première bourse crypto entiè-
rement intégrée de Suisse ce
mardi, annonce Olga Feldmeier,
sa fondatrice.
L’investisseur peut effectuer
des transactions en bitcoins et
en ethers avec quatre monnaies
traditionnelles, le franc, le dol-


lar, l’euro et la livre sterling. Le
service est dit intégré dans le
sens où il comprend des ser-
vices tels que la garde (custody),
le négoce et le courtage. «Nous
saluons cette innovation sur la
place crypto suisse», déclare
Marc Baumann, responsab le
de la communication de Bitcoin
Suisse, une société qui a joué un
rôle moteur dans le développe-
ment de la Crypto Valley.
Swisscom, dont la filiale Daura
gère par voie numérique le
registre d’actions de huit PME,
déclare «suivre cette évolution
avec grand intérêt», selon son
porte-parole. «Acceptation sur
le marché, liquidités et assujet-
tissement en matière de régle-
mentation sont autant de cri-
tères déterminants pour les

places de marché dans l’envi-
ronnement des actifs crypto et
numériques. Il est dès lors très
difficile d’estimer de manière
fiable quelles nouvelles places
de marché seront en mesure de
se positionner durablement»,
ajoute-t-il.

Chaque mois, de nouvelles
cryptomonnaies
Le mois dernier, Smart Valor
a obtenu un financement de
3,2 millions de francs de la part du
fonds de capital-risque Venture
Incubator (VI) ainsi que d’autres
institutionnels dont Tally Capi-
tal. Le fonds VI est détenu par des
groupes tels que Credit Suisse,
Nestlé, Novartis ou ABB.
Olga Feldmeier, qualifié de «reine
du bitcoin», déclare au Temps

que d’autres cryptomonnaies
devraient être ajoutées chaque
mois sur la bourse de Smart
Valor, ainsi que des jetons basés
sur la technologie blockchain. A
plus long terme, des jetons basés
sur des actifs réels (immobilier)
devraient y être introduits. «Notre
objectif à terme est de devenir la
première bourse de «crypto-ac-
tifs» (security tokens). Pour l’ins-
tant, c’est la première en Europe»,
précise-t-elle.
«L’objectif n’est pas d’être une
bourse crypto qui se bat avec ses
concurrents en termes de volume
d’activité. Nous voulons être une
bourse crypto transparente, qui
respecte les règles (compliant) et
dispose d’une licence décernée
par les autorités», indique Olga
Feldmeier.

La plateforme numérique
a obtenu, par sa filiale au
Liechtenstein, le droit de gérer
une bourse crypto par les auto-
rités du Liechtenstein, les-
quelles acceptent que les opéra-
tions soient basées en Suisse, à
Zoug. «La place suisse est recon-
nue pour être la première place
offshore au monde, grâce à la sta-
bilité de son droit et sa défense de
la sphère privée. Nous voulons en
profiter», déclare-t-elle.

Respect des
réglementations
Olga Feldmeier souligne sa
volonté de se distancier tota-
lement des pratiques de blan-
chiment que l’on associe parfois
au négoce des cryptomonnaies.
Par contre, l’entreprise, juri-

diquement un intermédiaire
financier (SRO), ne cherche
pas à avoir la licence bancaire,
compte tenu de la lourdeur que
cela implique.
Les plateformes de négoce de
cryptomonnaies sont très nom-
breuses, mais le scepticisme
règne sur les données publiées.
«Nous nous engageons à publier
le volume de transactions»,
ajoute la directrice.
Les partenaires technologiques
comprennent la société française
Ledger et l’américaine BitGo. La
prochaine étape, pour la scène
crypto, est attendue avec l’attri-
bution prochaine par la Finma
des premières licences bancaires
à des acteurs crypto. Bitcoin
Suisse a par exemple demandé
une telle licence. ■

La livre sterling
au plus bas
depuis 28 mois
Tombée mardi à
des niveaux plus
vus depuis 2017
face à l’euro
(1,0908) et au
dollar (1,2162), la
devise britannique
est mise à rude
épreuve avec la
perspective
renforcée d’un
Brexit sans accord,
en particulier avec
l’arrivée au
pouvoir de
Boris Johnson.
AFP

MAIS ENCORE


Source: Bloomberg

OBLIGATIONS
Taux à 10 ans

7 mai 30 juillet 30 juillet

Etats-Unis 2,064%

Europe -0,399%

Suisse -0,

TAUX DE CHANGE
En francs

1,

1,

1,
1,
0,
0,

2

3

1
0


  • 7 mai


Euro 1,

Dollar 0,

SMI / CLÔTURE: 9890,
Performance sur 3 mois: +3,27%

7 mai 30 juillet

8800

9440
9120

STOXX EUROPE 600 / CLÔTURE: 385,
Performance sur 3 mois: +0,91%
393
373

353
333
7 mai 30 juillet

S&P 500 / 18H: 3010,
Performance sur 3 mois: +4,45%

2900

3000

2700
2600

2800

7 mai 30 juillet

TOPIX (TOKYO) / CLÔTURE: 1575,
Performance sur 3 mois: -1,52%

1300

1500

1700

1900

7 mai 30 juillet

10 080
9760

La première bourse crypto suisse voit le jour

FINTECH Le coup d’envoi de la première bourse d’actifs numériques a été donné mardi par Smart Valor, à Zoug. Ce marché ne vise pas


à concurrencer les plateformes crypto internationales en termes de volumes, mais par sa compliance et sa transparence


ABB à contre-courant
Mardi, le marché suisse a
démarré la séance en repli
de 0,08% à 9963,11 points, après n’être
pas parvenu la veille à franchir la
barre des 10000 points. Les
indications préalables en provenance
de Wall Street étaient mitigées avec
des marchés globalement moroses
dans l’attente de l’issue de la réunion
de la Réserve fédérale. Le Dow Jones
a gagné 0,11% à 27221,30 points alors
que le Nasdaq cédait 0,44% à 8293,
points. Dans la matinée, le Nikkei a
gagné 0,43% à 21709,31 points. Le SMI
a clôturé en baisse de 0,80% à
9890,90 points et le SPI de 0,68% à
12027,05 points. ABB a été sous le feu
des projecteurs et s’est adjugé un gain
de 1,36% à 18,68 francs. Le groupe a
remporté un contrat de «plusieurs
millions de dollars» pour moderniser
une raffinerie de pétrole au
Kazakhstan. Parmi les poids lourds,
Nestlé (-0,08% à 105,14 francs) a
limité son repli, alors que les
pharmaceutiques Roche (-0,63% à
266,30 francs) et Novartis (-0,87% à
90,74 francs) s’affaiblissaient
davantage. Les bancaires étaient

également
malmenées,
puisque
Credit
Suisse a
reculé de
2,45% à
11,75 francs
et UBS de
2,02% à
11,16 francs.
L’activité était beaucoup plus animée
sur le marché élargi, avec beaucoup
d’annonces et de résultats financiers.
GAM (+5,71% à 4,366 francs) était très
recherché. Le gestionnaire d’actifs a
confirmé une perte nette de
13,6 millions de francs au premier
semestre et a annoncé procéder à un
remaniement de ses instances
dirigeantes. Pour sa part, Dufry a
baissé de 1,80% à 86,50 francs. Alors
que les ventes du détaillant hors taxe
ont progressé, le groupe bâlois a
essuyé une perte nette de
99,9 millions de francs, contre un
bénéfice net de 13,7 millions douze
mois auparavant. ■ BCGE, SALLE DES
MARCHÉS

PROPOSÉ PAR

LE TITRE VEDETTE

Source: Bloomberg

18,

18,

18,

ABB

+1,36%

9h00 17h

CHARTE ÉDITORIALE http://www.letemps.ch/partenariats

BOURSE


La croissance française
marque le pas
La croissance économique a marqué le
pas en France au deuxième trimestre,
en raison d’un ralentissement de la
consommation des ménages. Selon
une estimation publiée mardi par
l’Institut national des statistiques et
des études économiques (Insee), le
produit intérieur brut (PIB) a progressé
de 0,2% entre avril et juin, contre+0,3%
au premier trimestre 2019. La
consommation de biens est restée
atone, avec un recul inattendu des
dépenses au mois de juin (-0,1%), lié à la
baisse des achats alimentaires (-1,1% en
juin). Cette situation fragilise le
scénario budgétaire du gouvernement,
déjà menacé par la faible activité au
sein de la zone euro. AFP

UBS visée par
une action collective
Cinq grandes banques
internationales, dont UBS, sont
poursuivies en justice en Grande-
Bretagne pour manipulation du
marché des changes dans le cadre
d’une action collective visant à
dédommager des investisseurs. Le
cabinet d’avocats Scott+ Scott l’a
annoncé lundi. Il agit au nom de fonds
de pension, gérants d’actifs, fonds
spéculatifs et des entreprises. Selon
l’agence Bloomberg, les plaignants
veulent obtenir plus de 1 milliard de
livres (1,2 milliard de francs) de
dédommagement. Cette procédure
fait suite aux amendes infligées
mi-mai par l’Union européenne à ces
banques, sauf UBS. ATS

EN BREF


Finance 7


MERCREDI 31 JUILLET 2019 LE TEMPS


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