Echos - 2019-08-06

(Brent) #1
Mardi 6 août 2019
http://www.lesechos.fr

Amazon 15

Barclays 17
Bouygues 14

Chevron 13

Deutsche Bank 17

ExxonMobil 13

FNAC Darty 15

HSBC 17
Huawei 13

Kering 13
Klaxit 11

Panasonic 15
Phantom 15

Postcon 14
PostNL 14
PSA 12
PSA, 12

Renault 12
Royal Bank of Scotland 17

Samsung 15
Sandd 14

Lionel Steinmann
@lionelSteinmann

Les jeunes pousses du covoiturage, qui
comptaient sur la Loi d’orientation des
mobilités (LOM) pour faire décoller leur
activité, vont d evoir p atienter. L’adoption du
texte a capoté le 10 juillet, butant sur l’inca-
pacité des sénateurs et des députés à se met-
tre d’accord s ur une version commune dans
le cadre de la commission mixte paritaire.
Du coup, le processus parlementaire doit
recommencer à zéro. Dans un communi-
qué, la ministre des Transports, Elisabeth
Borne, s’était dite « déterminée à aboutir à
une adoption rapide du texte, qui sera exami-
née en nouvelle lecture à la rentrée ». Mais il
faudra trouver des créneaux dans un calen-
drier parlementaire déjà surchargé.
Le partage de véhicule, principalement
entre le domicile et le lieu de travail, est
annoncé d epuis des années comme un o util
déterminant dans la lutte contre la pollu-
tion et les bouchons. Mais les pratiques pei-
nent encore à décoller, malgré les nom-
breuses plates-formes (plus d’une dizaine).
La LOM prévoit donc plusieurs mesures
incitatives, dont la création d’un « forfait
mobilité durable », qui permettra aux
employeurs de contribuer aux frais de
covoiturage jusqu’à 400 euros par an. Klaxit,
l’une des start-up la plus en vue du secteur, a
d’ores et déjà annoncé un partenariat avec
Soxedo pour lancer un « passe mobilité » sur
le modèle du Ticket Restaurant.
Encore faut-il pour cela que la LOM soit
votée, et que les dispositions fiscales corres-
pondantes soient incluses dans la loi de
finances. « Nous espérons toujours une
entrée en vigueur au début de l’année pro-
chaine, avance Julien Honnart, fondateur
de Klaxit. Les débats sur la LOM ont suscité
un élan qu’il ne faut pas laisser retomber. »
La future loi doit également donner un
cadre juridique aux collectivités locales
désireuses de subventionner le covoiturage
du quotidien, ou de l’intégrer dans l eur offre

de transport public. La région Ile-de-
France, qui a déjà beaucoup investi dans le
covoiturage, ne cache pas son impatience :
« Nous attendons beaucoup de la LOM pour
sortir de l a logique d ’expérimentation et avoir
enfin une offre pérenne », explique Ile-de-
France Mobilités (IDFM).

Le levier des voies dédiées
Le texte doit aussi donner aux collectivités
la possibilité de créer des voies dédiées. Une
dimension déterminante, selon la plupart
des experts : « Pour un automobiliste, éviter
une demi-heure de bouchon est bien plus

motivant que de récupérer 3 euros sur ses
frais de carburant », avance l’un d’entre eux.
Mais ces voies dédiées devront être con-
trôlées avec de la vidéosurveillance. Et selon
IDFM, le ministère de l’Intérieur traînerait
des pieds, au point de ne pas envisager un
passage à la pratique avant... trois ou quatre
ans. « C’est inadmissible p our Valérie Pécresse,
qui a écrit à Edouard Philippe pour lui deman-
der une expérimentation sur l’autoroute A
d’ici à la fin de cette année », ajoute IDFM.
Ces délais ne font pas les affaires des jeu-
nes pousses. « Pour une start-up, un an, c’est
une éternité », fait valoir un observateur, qui

n


CAC 40
5.241,55 points
-2,19 % n

DOW JONES
25 .909,86 points
-2,17 % n

EURO/DOLLAR
1,1195 $
-0,8243 % J

ONCE D’OR
1.465,25 €
1,63 % n

PÉTROLE (BRENT)
60 ,64 $
-0,8664 %

DEVISESEUR/GBP0,9203EUR/JPY1,18 83 EUR/CHF1,089GBP/USD1,2166USD/J PY1,0606USD/CHF0,97 23 TAUXEONIA-0,357 LIFFE EURIBOR 3 MOIS-0,38 OAT 10 ANS-0,2776T- BONDS 10 ANS1,


Transport


Shell 13
Société Générale 17
Sony 15
Soxedo 11

Technics 15
Total 13
Toyota 12

Vinci 14

=


LES ENTREPRISES
CITÉES

l’essentiel


Plus affûtés, les grands groupes
pétroliers jugulent la volatilité
des cours
Avec une demande en constante baisse,
le recul des prix du pétrole et du gaz
pénalise les comptes des majors.
Exxon, Shell, Total et les autres
sont pourtant plus résilientes
que jamais. // P. 13

Vinci livre le pont géant
de l’Atlantique au Panama
Inauguré v endredi p ar le prési-
dent du « pays-canal », ce pont
de 4,6 kilomètres relie l’Amérique
du Nord à l’Amérique du Sud. Ce chantier
de 366 millions de dollars n’est qu’une
étape de plus dans l es records que battent
les ponts modernes. // P. 14

La compagnie Air China
se pose à Nice
Une première pour un aéroport de pro-
vince :. la compagniechinoise a ouvert
depuis le 2 août une ligne régulière
entre Pékin et Nice. D’autres
compagnies chinoises, pri-
vées, pourraient lui emboî-
ter le pas. // P. 13

Veolia teste sa plage
intelligente à La Baule
Le groupe, premier conces-
sionnaire d’une plage en France,
expérimente une série de services
numériques pour améliorer l’attractivité
de la station. Casiers connectés, applica-
tion de conciergerie, bracelets de paie-
Shutterstock ment... // P. 16


Christophe Palierse
@cpalierse

Née en 2014, la plate-forme numérique
américaine Fever, spécialisée dans le diver-
tissement et les loisirs, accélère son déve-
loppement. La société vient de lever 35 mil-
lions de dollars, portant ainsi à 70 millions
de dollars le montant des fonds collectés
depuis sa création. Cette opération est
d’autant moins anecdotique qu’elle a pour
chef de file Rakuten Capital, la branche
capital-risque du géant japonais du com-
merce électronique. Le tour de table réunit
également Accel Partners et le groupe
audiovisuel espagnol Atresmedia, déjà
présents au capital. La direction de Fever,
qui a été créée par quatre jeunes entrepre-
neurs d’origine espagnole, entend utiliser
ces moyens pour accroître son expansion.
Elle prévoit en premier lieu d’ouvrir de
nouveaux sites en Europe et en Amérique
du Nord. Fever est aujourd’hui présente
dans 13 villes : New York, Londres, Madrid,
Los Angeles, Lisbonne, Barcelone, Ibiza,
Manchester, Valence, Séville, Malaga, Bil-
bao, et Paris depuis l’an dernier. Elle pour-
rait compléter son réseau d’ici la fin de

Le covoiturage freiné dans son élan


redoute que cela fragilise certains acteurs.
Au ministère des Transports, cette attente
n’est pas prise à la légère. « Notre objectif est
que nous puissions dès la rentrée anticiper le
déploiement des outils sans attendre l’adop-
tion d éfinitive de l a loi », affirme un porte-pa-
role aux « Echos ». « Nous présenterons à la
rentrée un plan pour le covoiturage pour
aider au déploiement de tous les outils de la
LOM. Les choses progressent bien sur les
voies réservées. Côté forfait mobilité durable,
malgré l e retard d e la LOM, i l sera déployé dès
le 1er janvier 202 0 à tous les agents de l’Etat »,
précise-t-il.n

Les pratiques de covoiturage peinent encore à décoller, malgré les nombreuses plates-formes (plus d’une dizaine)
qui se sont positionnées sur ce créneau. Photo Shutterstock

l’année. « C’est fort probable », glisse son
directeur général France, Marc Cohen.

Mécanique bien huilée
Le dispositif Fever repose sur trois élé-
ments : un site proposant diverses activi-
tés avec pour principe « tous les bons plans
et meilleures sorties » ; un média numéri-
que local ; enfin, un programme d’événe-
ments exclusifs, les Fever Originals. A
Paris, qui compte plus de 200.000 utilisa-
teurs actifs, la plate-forme réunit plus de
400 partenaires. Fever est p ar ailleurs pro-
priétaire du site Paris Secret. « Nous
ciblons d’abord la clientèle locale, mais
aussi l es touristes. Ceux-ci cherchent de p lus
en plus à vivre des expériences de leur desti-
nation », explique Marc Cohen. Au-delà
de Paris, la plate-forme offre aussi la possi-
bilité de faire des excursions en Province.
La levée de fonds permettra aussi
d’investir dans la technologie, sachant q ue
l’entreprise incline à optimiser ses don-
nées clients. Avec pour corollaire la per-
sonnalisation de ses Fever Originals. Le
développement de ces événements exclu-
sifs est son troisième axe d’investissement.
A titre d’exemple pour Paris, le concept
Candelight, des concerts à la bougie dans
des lieux atypiques, qui a « très bien mar-
ché en Espagne », doit y être répliqué.n

La plate-forme de loisirs Fever


accélère avec Rakuten


Julien Dupont-Calbo
@jdupontcalbo

L’attente est longue, très longue pour
l’industrie automobile britannique.
Ne s achant pas très bien comment fini-
ront les discussions entre Londres et
Bruxelles sur le Brexit, les construc-
teurs automobiles installés de l’autre
côté de la Manche ont décidé de ne
plus prendre aucun risque : ils n’inves-
tissent plus dans leurs usines au
Royaume-Uni.
Entre janvier et juin, seuls 98 petits
millions d’euros d’investissements ont
été annoncés, 70 % de moins que sur la
même période l’an dernier, selon les
chiffres de l’Association des construc-
teurs et des vendeurs automobiles
(SMMT). Mais pour saisir l’ampleur du
désastre, il faut remonter un peu plus
loin dans le temps. Au cours des sept
dernières années, les investissements
dans le secteur avaient atteint en
moyenne 2,9 milliards d’e uros par an.
Il y a bien Jaguar Land Rover qui va
dépenser 1 milliard de livres pour pro-
duire des véhicules électriques dans
son usine de Castle Bromwich, mais ce
projet, qui s’étalera sur plusieurs
années, a été annoncé en juillet, au
début du deuxième semestre.
« Les chiffres d’aujourd’hui sont le
résultat d’une instabilité mondiale
aggravée par les craintes d’un “no deal”.
Cette crainte entraîne une pause de
l’investissement au moment où des cen-
taines de millions d e livres sont dépensées
pour se préparer au Brexit », se lamente
Mike Hawes, directeur général de la
SMMT. Les craintes ne se sont d ’ailleurs
pas atténuées, au contraire, depuis
l’arrivée de Boris Johnson, un Brexiter
pur et dur, à la tête du gouvernement
britannique.

En quelques mois, Honda a annoncé
la fermeture de son usine de Swindon,
Ford de drastiques réductions d’effec-
tifs et des fermetures de sites, P SA a pré-
venu que l’usine Vauxhall d’Ellesmere
Port était sur la sellette. Et Harald
Krüger, le patron de BMW, a conjuré la
semaine dernière Boris Johnson
« d’écouter l’économie et d ’écouter le peu-
ple », jugeant qu’une sortie de l’UE sans
accord était « une situation où tout le
monde perd ».

Production en berne
Déjà, les opérateurs installés sur les
lignes d’assemblage commencent à
sentir les effets du Brexit. Au Royaume-
Uni, la production de voitures a chuté
de 20 %, à 1,7 million de véhicules, au
premier semestre. Le mois de juin a
signé la 13e baisse mensuelle consécu-
tive à ce niveau.
Le gel des investissements e t la baisse
de la production sont loin d’être les seu-
les mauvaises nouvelles pour l’automo-
bile made in England. Last but not least,
les clients britanniques commencent
également à tiquer. Les ventes de voitu-
res neuves sont t ombées le mois dernier
à leur plus bas niveau d epuis sept ans au
Royaume-Uni.n

Brexit :


l’automobile


britannique


au point mort


AUTOMOBILE


LOISIRS


Les craintes
ne se sont pas atténuées,
au contraire,
depuis l’arrivée
de Boris Johnson.
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