Echos - 2019-08-06

(Brent) #1

14 // ENTREPRISES Mardi 6 août 2019 Les Echos


rapport commandé au cabinet
Roland Berger. Il estime prématuré,
a-t-on appris, d e privilégier une p iste.
La question centrale est simple :
que faire de l’enceinte de Saint-Denis
au-delà du 30 juin 2025, terme de la
concession confiée en avril 1995 au
Consortium Stade de France qui réu-
nit Vinci (deux tiers du capital) et
Bouygues (un tiers)? Avec deux pro-
blématiques sous-jacentes : doter
l’équipement des standards néces-
saires aux événements sportifs du
futur et « assurer un modèle écono-
mique robuste e t protecteur des finan-
ces publiques »...
Pendant des années, le consor-
tium a bénéficié d’une contribution
de l’Etat en contrepartie de l’absence
d’un club résident. Il a reçu plus de
100 millions d’euros entre 1998 et


  1. Il a été mis fin à ce système en

  2. Le consortium, qui a depuis
    « travaillé » son modèle économi-
    que, gagne toutefois de l’argent. L’an
    dernier, son profit a ainsi dépassé
    700.000 euros, sachant qu’il a versé
    une redevance de partage de résultat
    avec l’Etat d’un montant de 110.000€.
    Pour autant, le modèle Stade de
    France est « atypique », souligne


dans ses conclusions Jean Castex.
S’agissant de l’après-2025, toutes les
options envisagées : vente, nouvelle
concession, autorisation d’occupa-
tion temporaire (AOT), une formule
par laquelle l’Etat accorde à un tiers
un droit réel sur son domaine afin
qu’il construise un ouvrage.

Mise en concurrence
Jean Castex préconise de poursuivre
l’examen de ces scénarios dans la
perspective d’une mise en concur-
rence. Le processus sera probable-
ment lancé en 2022, nous a-t-on pré-
cisé. Le haut fonctionnaire considère
par ailleurs qu’un partenariat avec
l’une des deux grandes fédérations
utilisatrices – la FFF et la FFR – sécu-
riserait l’économie du Stade de
France. Reste à savoir sous quelle
forme. Certains avaient plaidé pour
une ouverture du capital. Ce fut
notamment le cas en son temps de
l’ex-ministre des Sports, David
Douillet. Dans un référé de novem-
bre 2018, la Cour des comptes préco-
nisait également « la cession de
l’ouvrage au profit d’une structure
capitalistique associant les fédérations
françaises de rugby et de football ». La

FFR n’a pas caché son intérêt depuis
l’élection de Bernard Laporte à sa
présidence. Mais son homologue du
football, Noël Le Graët, s’est montré
plutôt réservé. En prenant leur
temps, les pouvoirs publics pour-
raient creuser cette piste. Si le gou-
vernement suit les recommanda-
tions du préfet Castex, le calendrier
du dossier Stade de France pourrait
donc glisser. Jusqu’alors, il était ques-
tion d’une décision en 2019.
Dans un courrier en réponse au
référé de la Cour des comptes,
Edouard Philippe avait écrit que « le
gouvernement devrait être en mesure
de statuer sur les grands principes »
du modèle économique du Stade de
France « d’ici à la fin de l’année 2 019 »,
et « de désigner d’ici à janvier 202 5 le
nouvel exploitant ». En attendant,
pour les JO 2024, il est prévu une
enveloppe de fonds publics – Etat,
région Ile-de-France – de 50 millions
d’euros pour des travaux. Vinci, qui
plaidait à cette époque pour un pro-
longement de sa concession en con-
trepartie d’une rénovation lourde du
Stade d e France – un projet à
450 millions d’euros–, était alors ren-
voyé dans ses buts...n

3 kilomètres, p rès de l’embouchure.
Compte tenu du climat local, pour
ce pont routier de 2 × 2 voies long de
1.050 mètres (4,6 kilomètres avec
ses viaducs d’accès) une construc-
tion métallique é tait exclue.
L’option du béton armé, qui a été
retenue, aurait dû, vu son poids,
limiter la portée sans pylônes de
l’ouvrage. Vinci a repoussé les limi-
tes techniques et « avec une travée
centrale de 530 mètres, le Pont de
l’Atlantique est le plus long pont
haubané en béton du monde », souli-
gne le groupe de BTP français.
Les ponts à haubans sont ceux
maintenus par des câbles en trac-
tion. Cette technique de support
permet des portées importantes
sans pylônes pour laisser passer en
contrebas les porte-conteneurs de
type Post-Panamax utilisés pour
l’exploitation du canal élargi. Cette
portée centrale record est consti-
tuée d e caissons en béton de
2,8 mètres d e haut q ui ont été coulés

sur place à 75 mètres au-dessus de
l’eau. Les caissons sont supportés
par des haubans tous les 8 mètres
jusqu’à deux pylônes de 212 mètres
de haut.

Records en chaîne
Ce chantier de 366 millions de dol-
lars, commencé par Vinci en
juillet 2013, n’est qu’une étape de
plus dans les r ecords q ue battent les
ponts modernes. En Chine, le pont
routier Beipanjiang, dans la région
montagneuse du Guizhou, a ainsi
battu à son ouverture en décem-
bre 2016 le record de hauteur en cul-

minant à 565 mètres au-dessus
d’une rivière. Mais, si on considère
la hauteur des structures du pont et
non la distance qui le sépare du sol,
le record reste français : c’est le via-
duc de Millau, une réalisation d’Eif-
fage, qui s’impose au premier rang
mondial, avec 343 mètres pour sa
pile la plus haute (elle dépasse la
tour Eiffel).
Quant au record de longueur
(Beipanjiang ne fait que
1.341 mètres de long), il est détenu
par le pont-tunnel de 55 kilomè-
tres reliant la ville chinoise de Zhu-
hai à Hong Kong à travers l’estuaire
de la rivière des Perles. Un projet
auquel Bouygues a participé, com-
plétant le trio des majors françaises
dans la liste des records. Certes,
c’était essentiellement pour la par-
tie tunnel à Hong Kong, mais au
passage Bouygues avait battu un
autre record mondial, cette fois
souterrain, avec un diamètre de
forage encore jamais vu.n

Myriam Chauvot
[email protected]

Dans la course aux ponts géants,
l’élargissement du canal de Panama
a donné lieu à un nouveau record
mondial et c’est un groupe français,
Vinci, qui peut désormais l’inscrire
officiellement dans ses références.
Le président du Panama a inauguré
vendredi le Pont de l’Atlantique, qui
va permettre aux véhicules de pas-
ser de l’Amérique du Sud à l’Améri-
que du Nord sans dépendre des
écluses du canal à Gatun, situées à

BTP


Inauguré vendredi
par le président du
« pays-canal », ce pont
de 4,6 kilomètres relie
l’Amérique du Nord à
l’Amérique du Sud.

Vinci livre le pont géant


de l’Atlantique au Panama


Les ponts à haubans sont ceux maintenus par des câbles en traction. Cette technique permet des portées importantes sans pylônes.

Concession du Stade de France : le préfet


Castex invite l’Etat à ne pas se précipiter


Christophe Palierse
@cpalierse

Surtout ne pas se précipiter. Mis-
sionné en mars 2018 par le Premier
ministre d ans le cadre d’une
réflexion stratégique sur le devenir
du Stade de France, le préfet Jean
Castex invite l’Etat à continuer d’étu-
dier toutes les options. Celui qui est
aussi président de l’Agence natio-
nale du sport et délégué interminis-
tériel aux Jeux Olympiques et Para-
lympiques 2024 vient de remettre
ses analyses en complément d’un

SPORT


Que faire de l’enceinte
sportive au terme, en
2025, de la concession
confiée au consortium
Vinci-Bouygues?

Chargé d’une réflexion
stratégique, le préfet
Jean Castex suggère
à l’Etat d’étudier
toutes les options.

à suivre


Livraison : Just Eat et Takeaway


scellent leur fusion


RESTAURATION La société britannique de livraison de repas Just
Eat et la néerlandaise Takeaway.com se sont entendues lundi sur les
termes de leur fusion qui doit créer un concurrent de poids face à
Deliveroo et Uber Eats. L’opération se fera par échange d’actions,
valorisant l es deux sociétés combinées à environ 9 milliards de l ivres.
Les actionnaires de Just Eat détiendront 52,2 % de la société fusion-
née, contre 47,8 % pour ceux de Takeaway.com. Le groupe, qui pren-
dra le nom de Just Eat Takeaway.com aura son siège à Amsterdam.


Le britannique Tesco supprime


4.500 emplois


DISTRIBUTION Tesco a annoncé lundi la suppression d’environ
4.500 emplois afin de réduire ses coûts. Le numéro un de la distribu-
tion en Grande-Bretagne a précisé que cette nouvelle vague de
départs concernerait son enseigne Metro et des magasins de taille
moyenne de centre-ville et près des gares. L’objectif de la restructura-
tion est de réduire le temps de stockage des produits et de les mettre
plus rapidement dans les rayons afin de suivre le consommateur qui
achète plus au jour le jour.


530


MÈTRES
La travée centrale de l’ouvrage,
ce qui en fait « le plus long pont
haubané en béton du monde. »

Vinci

pour profiter de la croissance
des ventes de produits sur Inter-
net. « Sur le premier semestre de
l’exercice en cours, 51 % de nos
revenus ont été générés par des
activités en provenance du com-
merce électronique », a indiqué
Herna Verhagen, directrice
générale de PostNL, à l’occasion
de la publication des résultats
semestriels.
Dans cette optique, PostNL a
prévu d’ouvrir trois nouveaux
centres de tri et de distribution
de paquets cette année. Reste
que cette activité a toutefois été
ralentie ces derniers mois par
des facteurs conjoncturels. Les
périodes de canicule, qui ont
aussi sévi aux Pays-Bas, se sont
non seulement soldées par des
pauses des employés plus lon-
gues qu’habituellement, mais
aussi par des manutentions de
produits plus volumineux (cli-
matiseurs, meubles de jardin)
qui ont ralenti les livraisons.
Mais au global, les livraisons de
colis se sont affichées en hausse
de 13 % sur le deuxième trimes-
tre par rapport à la même
période de l’an dernier.

Position quasi
monopolistique
Face à cette croissance, l’activité
d’acheminement de courrier
continue de faire grise mine.
Celle-ci s’est tassée de 9,8 % sur
le deuxième trimestre. Ayant
pris les devants pour limiter la
baisse irrésolue de l’envoi tradi-
tionnel de courrier, PostNL a
repris l’année dernière son con-
current Sandd. Cette opération
salutaire devrait permettre à
PostNL de retrouver une posi-
tion quasi monopolistique sur
ce terrain aux Pays-Bas en déte-
nant 90 % du marché de l’ache-
minement du courrier tradi-
tionnel. Mais si les deux
entreprises ont conclu leur
accord en avril 2018, les autori-
tés de la concurrence néerlan-
daises n’ont toujours pas donné
leur feu vert à cette opération.n

Didier Burg
— Correspondant à Amsterdam


L’entreprise postale néerlan-
daise PostNL poursuit son
recentrage à marche forcée.
Décidé à reprendre la main sur
son marché d’origine et en Bel-
gique dans le secteur de la
livraison de colis, l’ancien
monopole postal des Pays-Bas
est à pied d’œuvre pour céder
ses activités hors du Benelux.
Alors que sa filiale italienne
Nexive est toujours en quête
d’un repreneur, PostNL vient de
boucler la cession de ses activi-
tés en Allemagne. Sa filiale
Postcon, détentrice d’une part
de marché de 10 % outre-Rhin
et employant 5.300 salariés, est
cédée au fonds d’investisse-
ment Quantum Capital Par-
tners pour un montant non
révélé. La transaction devrait
être finalisée sur le quatrième
trimestre de l’année.


Au niveau stratégique, Post-
NL entend accélérer sa muta-
tion d’entreprise postale tradi-
tionnelle en spécialiste de la
livraison de colis, notamment


POSTE


En cédant sa filiale
Postcon et dans
l’attente d’un repre-
neur pour ses
activités italiennes,
le groupe postal met
fin à ses ambitions
paneuropéennes.


La poste néerlandaise


poursuit


son recentrage


sur le Benelux


PostNL a prévu


d’ouvrir trois


nouveaux centres


de tri et de


distribution


de paquets


cette année.

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