Humanite - 2019-08-06

(singke) #1
12 l’Humanité Mardi 6 août 2019

Une planète et des hommes

Avec l’augmentation d’un quart de la population vacancière, la piscine AquaMundo,
nécessitera plus d’eau et plus de traitement des eaux usées. Cormon Francis/AFP/Hemis

l’Humanité

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Après une brève escale à Alger et un vol
vers Ghardaïa, vous découvrirez la région
du M’zab connue pour sa culture et ses
coutumes si particulières. Ensuite, au départ
de Ghardaïa, la route vers le Nord traverse
les oasis Ouargla, Touggourt, El Oued
et Biskra et le magnifi que site des Balcons
de Ghoufi , avant d’arriver à Alger.

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de L’HumǴǴǴǴǴǴǧǧǧ


DU M’ZAB À ALGER

AlgérieAlgérie

LES VOYAGES
de

En partenariat avec Touristra

Le service européen Copernicus sur le changement climatique l’a
confirmé hier : juillet 2019 a été le mois le plus chaud jamais mesuré
dans le monde, juste au-dessus du mois de juillet 2016, année marquée
par l’influence d’un puissant el Niño. Cette fois, la température a été
0,56 °C plus élevée que la moyenne de la période 1981-2000.

JUILLET DE TOUS LES RECORDS
80 %
Des déchets marins proviennent
des côtes, et 75 % sont des déchets
plastiques, rappelle le ministère
de la Transition écologique.

E


ncore un Center Parcs qui
provoque des remous.

L’enquête d’utilité publique

concernant l’extension et la

modernisation de celui des
Bois-Francs, dans l’Eure,

premier à avoir vu le jour en

France (sa création remonte à 1988), touche

à sa fin ce 6 août. Non sans tracas. Les

habitants de la ville de Verneuil-sur-Avre

et des autres communes concernées,

notamment Pullay et Les Barils, s’inquiètent

des conséquences sur l’environnement du

projet, censé aboutir en 2022.

Des associations locales, comme le Pic-Vert

ou encore la fédération France Nature
Environnement, se sont prononcées contre
ce projet. Cela n’a pas empêché l’inter-

communalité Normandie Sud Eure d’émettre

un avis favorable. Arguments avancés par
les élus : l’impact économique du Center
Parcs sur l’ensemble du bassin et le fait que
les travaux apporteront plusieurs centaines

d’emplois, dont une centaine de CDI pour le

fonctionnement et l’entretien d’installations.

Leurs capacités d’accueil passeraient de 4 644

à 6 546 couchages par jour. Pour cela, le
groupe Pierre et Vacances, propriétaire du
concept, prévoit la construction de
300 nouveaux « cottages », ainsi que
« 22 maisons dans les arbres ».

De la végétation remplacé
par du bâti et des parkings
À condition qu’il en reste, des arbres! Car

c’est là le premier gros point noir du projet :

il va nécessiter une sévère déforestation,
prévoyant de sacrifier 36 hectares de forêts

de feuillus pour faire place aux

vacanciers. Autant dire que le

principal argument publicitaire

de Pierre et Vacances, qui
vante « le charme de séjours
dans une végétation
remarquable, avec de vastes
étendues d’eau et d’espaces
boisés », a du plomb dans
l’aile. Puisqu’il faut bien que
les vacanciers puissent
stationner sur leur lieu de
vacances, il est prévu de

remplacer cette « remarquable

végétation » et la biodiversité qu’elle abrite
par du bâti et des parkings (plus de
2 000 places). Et tant pis pour la pollution.

Le deuxième point noir, et non des moindres,

concerne les ressources supplémentaires en

eau que suppose la réalisation du projet. Car

le principe même du lieu, c’est l’eau :

gigantesque piscine et espaces aquatiques à

profusion, dans une sorte de « bulle tropicale »

à température ambiante de 29 °C. Fort
agréable, certes, mais France Nature

Environnement souligne que, en période de

réchauffement climatique, ajouter du chaud

au chaud n’est pas la meilleure chose à faire.

La fédération s’indigne que personne n’ait
établi le bilan carbone de l’affaire.

Les conclusions de l’enquête
publique sont mensongères
De même, pomper dans les nappes

phréatiques pour alimenter la « super piscine

la plus grande d’Europe (sic) » ne peut

qu’augmenter l’inquiétude de populations

déjà soumises, cet été encore, à des
restrictions d’eau. Et il n’en va pas
uniquement de la piscine AquaMundo :

l’augmentation d’un quart de la population

vacancière nécessitera plus d’eau – et plus

de traitement des eaux usées, alors que les

capacités de la station de Verneuil-sur-Avre

ne sont pas extensibles à l’infini.

Les conclusions de l’enquête publique, dont

l’Humanité a pu se procurer une copie, sont
à cet égard carrément mensongères : elles
affirment qu’il n’y aura pas de problèmes
d’approvisionnement dans la
mesure où il sera possible de

recourir aux services d’eau de

Paris. La régie municipale de
la ville-capitale gère en effet
des sources locales et est

habilitée à venir au secours de

Verneuil en cas de rupture

d’approvisionnement. Cela dit,

elle n’a pas vocation à vendre

de l’eau à qui en manquerait.
La Ville de Paris l’a fait savoir
par un courrier du 11 juillet
2019 au commissaire
enquêteur : « L’interconnexion avec Eau de

Paris, écrit le DG de la régie, ne vise en aucun

cas à apporter un appoint quantitatif au Saep

de Verneuil-Est et ne saurait conditionner la
faisabilité de l’approvisionnement de Center
Parcs, comme il est pourtant écrit dans le
dossier d’enquête publique. »
Ce qui relève d’une grave supercherie,
lourde de conséquences pour l’avenir de
toute cette région.
FRANÇOISE GERMAIN-ROBIN

L’extension du complexe des Bois-Francs, dans l’Eure, inquiète
les associations locales. Elle implique la déforestation de
36 hectares de forêts et un usage accru des ressources en eau.

Le plus vieux

parc de France

fait des vagues

CENTER PARCS

Le coût du

réaménagement


du parc des

Bois-Francs

devrait s’élever

à 160 millions

d’euros.
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