Provence - 2019-08-06

(Dana P.) #1
Le ministre de l’Action et des Comptes publics Gérald Dar-
maninaannoncé que l’on pourra payer ses impôts dans
les bureaux de tabac dès 2020. Le 1
er
janvier, dix-huit dé-
partements se lanceront dans une phase de test, avant
une généralisation de la mesure le 1
er
juillet. En Vaucluse,
le 1er janvier, un seul tabac, qui n’a pas encore été choisi,
se lancera dans cette phase de test. La mesure ne sera
d’ailleurs pas imposée et restera sur la base du volonta-
riat. Les paiements s’effectueront en fait avec les mêmes
terminaux qui serventàenregistrer les prises de jeu./LP

Les impôts payés au tabac


O


nest seulementle 4août,
il faut rester très pru-
dent", rappelle le com-
mandant SylvainBesson,en
charge de la communication au
Sdis (Service départemental
d’incendie et de secours) des
Bouches-du-Rhône.
Aprèsdeux journées classées
en risque très sévère, qui ont vu
plus de 300ha partir en fumée à
Générac, dansleGard,ledispo-
sitif de surveillanceaété allégé
en ce dimanche après-midi.
"Nous avions trente groupes sur
le département, et doubléles ef-
fectifsdegardequisontde 500
en temps normal", confie Ri-
chardMallié, le président du
Sdis venu rencontrer les pom-
piers déployés dans le massif,
dès le milieu de semaine. Et le
dispositifaplutôt bien fonction-
né. "Il ya20 ans, sur une jour-
née comme hier nous aurions eu
150 départsdefeu, là on enaeu
trois!", indique avec satisfac-
tion le commandant Besson.
Car dans les Bouches-du-
Rhône la doctrine est claire:
"priorité aux feux naissants".
Disséminés en despoints
stratégiques,àlafois proches
d’axes routiers et de sites sen-
sibl es, les "groupes", composés
d’un véhicule de commande-
ment, etde quatre citernes
dont une lourde de6000 litres,
soit 18m
3
d’eauautotal pour 18
effectifs, ont pour mission
d’êtretoujours prêts pour ral-
lier au plus vite un départ de
feu en quelquesminutes."La
première chose c’est de réunir
ses effectifs, de s’assurer des iden-
tités,des compétences de cha-
cun, de contrôler les équipe-
ments", raconte l’adju-
dant-chef Jean-Luc Cano, chef
du groupepositionné au cours
du FerrageàBouc- Bel-Air, di-
manche, après avoir passé la
journéedelaveilledansles
massifsdeLaCiotat. Desjour-
nées parfois longues, lorsque la
radion’annonce aucuneinter-
vention,mais nécessaires. "On
doit avoir de quoi se nourrir, se
changer, car on ne sait jamais
quandonvarentrer, selon ce
qui se passe", ajoute un pom-
pier professionnel, venu renfor-
cer le groupe auquel il man-
quait un chauffeur de ca-
mion-citerne, un vrai métier.

"On aaussi des gardes de nuit,
et, dans ce cas, on reste le plus
souvent dans unecaserne", té-
moigne encore le soldat du feu.
CommeàGardanne, où 13 per-
sonnes étaient de garde ce di-
manche,dont4sur le terrain,
aux côtésd’effectifsvenus de
communes voisines. Danslare-
mise biendotée en véhicules
d’intervention divers, sont sta-
tionnés un camion-citerne feux
de forêts (CCF) de 13000 litres,
mais aussi une citerne de

grande capacité de 14000 litres.
"La difficulté en forêt, c’est la res-
source hydraulique", souligne
lelieutenantGuilhemSaez,
chef de groupe. Seulement une
vingtainedepompiers, dans
cette caserne aux4500 inter-

ventionsannuelles,est habili-
tée àconduire ces géants dotés
d’une lanceetdont la cabine
est protégée par un système
d’arrosage intégré, alimenté
par une citerne dédiée de 400
litres dotée d’une pompeélec-
trique, au cas où une équipe se
retrouverait encerclée par le
feu. "Il yaaussi5masquesàl’in-
térieur, pour embarquer le chef
de groupe quiason propre véhi-
cule voire un riverain et un sys-
tèmed’alarme géolocalisable,

pour déclencher des moyensaé-
riens", résume le pompier. En-
fermé dans cette cabine, un
équipage n’aurait cependant
que 5mnpour être secouru...
Carlerisque estlà, en perma-
nence. "La lutte contre le feu de
forêt estuncombat, qui de-
mande de la stratégie, de la tac-
tique. Il peut se déplacer très
vite, à5ou 6km/h", rappelle Syl-
vain Besson pour qui "toutre-
pose sur l’anticipation". Trois
hélicoptères basésàCarpiagne,

àSalon et aux Millessont ainsi
armés par le Sdis 13, pour inter-
venir au moindre départ de feu,
aux côtés des hommes au sol.
"Souvent on arrive les pre-
mierssurplace,onfaituntour
de l’incendie pour communi-
quer des informations au Co-
dis", explique le lieutenant Gé-
rardFranceschi,quiassureaux
côtésdupilote, la liaison avec
les pompiers sur le terrain
comme les 17 autrescadres
HBE (hélicoptère bombardier
d’eau)dudépartement. "L’inté-
rêt c’est qu’on peut larguer jus-
qu’à1000 litres d’eau mais aus-
sitransporterdumatérielou
despersonnelsdansdesendroits
difficilement accessibles".
Ces équipes héliportées
connaissent la carte des points
d’eau disponibles où se ravi-
tailler au plus près d’un foyer.
Là encore, un maillagesans
faille, en amont, est nécessaire,
pourallervite.Lorsquele
risque est majeur, un avion
d’aérosurveillance,postéaux
Milles,estaussimobilisé."Le
zoomdesacamérainfrarouge
peut grossir jusqu’à 10000 fois",
assure le commandant Besson
qui recense aussi une dizaine
de drones capable de capter
des images.Face aux flammes,
le renseignement fait aussi par-
tie de l’arsenal d’une lutte que
les pompiers comparent sou-
ventàlaguerre.
Marie-Cécile BÉRENGER

Région


MONTEUX


La voiture de Spirou est arrivée
La mythique Fiat 509 de Gaston Lagaffe est arrivée au
Parc Spirou Provence (Monteux). Produite en 1928, elle
amême passé le contrôle techniqueavec succès après
avoir été restaurée. De nombreux visiteurs ont immorta-
lisélemoment avec grand enthousiasme. Ce véhicule
culte, qui prendra définitivement place au centre du site,
aété aperçudanslefilm "GastonLagaffe", signé
Pierre-François Martin-Laval, avec Théo Fernandez dans
la peau du gaffeur invétéré des bandes dessinées de Du-
puis. /PHOTO L.P.

540 pompiers étaient de
garde dimanche en ca-
serne, ainsi que 240 sur le
terrain, issus de 62 ca-
sernes du département.
30000 ¤,c’est le coût d’un
tel dispositif de veille sur
une journée. Un 4
e
hélico-
ptèreaété affrété durant
les journéesàtrès haut
risque, basé dans les Al-
pilles. Depuisle24juin, l’hé-
lico des Millesaeffectué 87
largages. 60 véhicules de
type 4X4 équipés d’une ci-
terne effectuent aussi des
rondes permanentes. Ils
éteignent souvent de petits
feux.

VAUCLUSE


Un groupe déployé dimanche après-midisur la commune de Bouc-Bel-Air dans les Bouches-du-Rhône. LeSdisprévoit aussiàl’avance la
possibilité de fournirdes renfortsàdes départements voisins, commecela aété le cas dans le Gard,vendredi. /PHOTO GEORGES ROBERT

Les pompiers aux aguets pour


repérer et stopper les départs de feu


BOUCHES-DU-RHÔNELes dispositifs ont été allégés mais les massifs de la région sont quadrillés par les camions citernes


LESREPÈRES


Danslacaserne de Gardanne, ce di-
manche, la plupart desambulances
étaient de sortie. Une situation de plus en
plus récurrente,dont se plaignent les pom-
pierstrès souvent appelés pour des inter-
ventions de secoursàpersonne qui ne re-
lèvent pas toujours de l’urgenceàleurs
yeux et mobilisent inutilement des effec-

tifs qui pourraient être employés ailleurs.
"C’est aussil’affaire descitoyens, qui
peuvent se former aux premiers secours, ou
tout simplement transporter un membre de
leur famille lorsque c’est possible. Les écoles
par exemple, ne pratiquent plus désormais
de soins aux élèves et appellent systémati-
quement les pompiers", explique Sylvain

Besson. "Lorsque les gens s’engagent au dé-
part, ils ne s’attendent pasàça", ajoute
Guilhem Saez conscient, comme le com-
mandant Besson, de la nécessité de fidéli-
serles volontaires, en recentrant leurs mis-
sions sur le cœur de métier des pompiers;
l’urgence véritable, la lutte incendie, les ac-
cidents de la route...

"Onadequoi manger.


On ne sait jamais


quand on va rentrer."


Le lieutenant Gérard Franceschi, cadre pompieràbord de l’hélicoptère bombardier d’eau des Milles. Richard Mallié président du Sdis 13 dont les effectifs de garde ont été doublés en fin de semaine dernière./PHOTOS G.R.


Des missions àredéfinir?


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