SUD OUESTMardi 6 août 2019 Gironde
Olivier Delhoumeau
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L
undi matin, 11 heures, aux
abords de l’aéroport de Bor-
deaux-Mérignac. Une vingtaine
de véhicules roulent au ralenti sur
la voie de circulation jouxtant l’aé-
rogare. Ça bouchonne gentiment à
hauteur de la nouvelle entrée du
parc express, fermé pour cause de
travaux du 22 juillet au 2 août.
Proposant 10 minutes de sta-
tionnement gratuit, cet espace est
très prisé des clients et des accom-
pagnateurs du fait de sa proximi-
té avec les halls A et B. Reste
qu’une douzaine de jours d’im-
mobilisation ne sont pas propices
à de grandes transformations. Le
principal changement concerne
les accès. L’entrée a été avancée à
côté de la zone dédiée aux loueurs
de voitures et la sortie est désor-
mais repositionnée en lieu et
place de l’ancienne entrée du par-
king.
Incident technique dimanche
Venue déposer son père, Marlène
n’a pas fait attention. « J’ai raté la
barrière et j’ai dû refaire la boucle
complète pour venir me garer »,
sourit la jeune femme, pas trop
contrariée par son étourderie. Da-
nielle a failli faire de même. « Heu-
reusement, ça bloquait devant
moi, j’ai aperçu le panneau à
temps. » Elle plaide néanmoins
pour un renforcement de la signa-
lisation en amont. Mais le plus pé-
nible à ses yeux, « ce sont surtout
ces gens qui chargent et déchar-
gent leurs vali-
ses sur la voie
de circulation
longeant le hall
B. Ils font per-
dre un temps
fou. Pour eux, il
faudrait trou-
ver une solu-
tion. »
L’inversion
du sens de cir-
culation sur le
« P express » de-
vait apporter un début de ré-
ponse. Mais il faut croire que les
mauvaises habitudes ont la vie
dure. En effet, les contrevenants
n’étaient pas rares hier encore,
obligeant du même coup les au-
tres automobilistes à patienter
dans la file.
On l’aura compris, le gain de
fluidité devant l’aérogare n’est pas
pour tout de suite, en particulier
aux heures de pointe. Salarié du
service de voiturier Blue Valet, Ben-
jamin observe régulièrement qua-
tre pics de trafic à 9 h 30, 11 h 30, 15
heures et le soir vers 18 heures.
« Là, c’est l’enfer! Il peut y avoir la
queue jusqu’au concessionnaire
Aston Martin. »
Au-delà des travaux liés à l’ex-
tension de la ligne A du tramway
des Quatre Chemins à l’aéroport,
le professionnel pointe le dyna-
misme du trafic aérien à Bor-
deaux-Mérignac. Forcément, la
densité de la circulation s’en res-
sent. « En deux ans, on a dû dou-
bler le nombre de clients et tripler
celui des voituriers », souligne-t-il.
Dans ces conditions, le moindre
grain de sable peut s’avérer préju-
diciable. Dimanche après-midi, les
barrières du parc express sont ain-
si restées levées pendant une
bonne heure à la suite d’un inci-
dent technique. Les clients ne se
sont pas plaints de ce temps de
gratuité offert.
D’ici la fin de l’année, le « P ex-
press » connaîtra de nouveaux
aménagements. Revue à la
hausse, sa capacité va passer de
130 à 210 places. Autres change-
ments, les bornes seront doublées
en entrée/sortie et le système de
lecture automatisée des plaques
d’immatriculation sera mis en
œuvre pour gagner en rapidité.
Cette phase de travaux doit com-
mencer courant octobre pour se
terminer fin 2019-début 2020.
MÉRIGNAC Remis en service vendredi
dernier après une douzaine de jours de
fermeture, le parc express de l’aéroport
a changé de sens de circulation
Aéroport : le pari de
la fluidité n’est pas gagné
L’entrée du parc express a été avancée mais le dégagement insuffisant ne permet pas d’assurer
une fluidité de la circulation à toute heure. PHOTO CLAUDE PETIT
« Si l’on vous écoute, vous seriez le
propriétaire de Lacanau », ironise la
présidente du tribunal correction-
nel de Bordeaux, Caroline Baret. De-
vant elle, Othmane, un Bergeracois
de 21 ans, prend un air contrit. Il
était jugé, hier, en comparution im-
médiate pour des violences remon-
tant à la nuit de samedi à diman-
che, dans la station balnéaire de La-
canau, et une usurpation d’identité.
Cette soirée-là, Othmane en
passe une partie en discothèque. Il
en sort vers 5 heures du matin. Ivre.
Un couple d’étudiants en vacances
dans le coin quitte l’établissement
au même moment. Devant les por-
tes, une bagarre éclate. En voyant la
situation dégénérer, les tourtereaux
s’éloignent. Ils ne cherchent pas les
ennuis. Ils souhaitent profiter en-
core un peu de la douceur de la
nuit et se mettent en quête d’un
banc, sur le front de mer.
À quelques mètres de là, Oth-
mane est hors de lui. Il a pris des
coups dans la bousculade devant
la boîte de nuit et se dirige lui aussi
vers la plage. Il ne connaît ni d’Eve
ni d’Adam les deux étudiants. Il va se
défouler sur eux.
« Lacanau est à moi! »
« Vous leur foncez dessus en hur-
lant : ‘‘Lacanau est à moi! Dégagez !’’
Vous les insultez et devenez de plus
en plus agressif. Au point que le
couple, impressionné, s’excuse et
propose de partir. Alors qu’ils com-
mencent à s’éloigner, vous sortez
votre ceinture et fouettez le dos de
la jeune femme », détaille la prési-
dente. La victime s’est vu fixer cinq
jours d’interruption totale de tra-
vail et ne s’est pas constituée partie
civile. « Je ne me souviens que très va-
guement des faits. Je ne sais pas ce
qui m’a pris. Je suis sincèrement dé-
solé », murmure Othmane à la
barre.
Outre les faits qui suscitent la
consternation, le parcours du jeune
homme interroge. « À 21 ans, il a dé-
jà 28 mentions sur son casier dont
sept pour des violences. Et il remet
ça, à peine sorti de prison », souli-
gne le procureur Thierry May qui re-
quiert six mois ferme avec un man-
dat de dépôt.
Othmane était en détention jus-
qu’au 15 juillet. Planent toujours au-
dessus de sa tête deux sursis avec
mise à l’épreuve, suspendus le
temps de son incarcération. Des
peines comprenant des obligations
de soins et de travail qu’il ne sem-
ble pas respecter à la lettre. « Sous
l’effet de l’alcool, il a rechuté et réa-
gi comme un détenu. Il a besoin
d’aide, d’un suivi psy, de réapprendre
à vivre parmi nous. Il a passé près
de quatre ans en prison et a eu
droit à une sortie sèche. L’y ren-
voyer ne sera d’aucune utilité »,
plaide son avocat, Me Niels Capey-
ron.
Le prévenu a été condamné à
un mois de prison ferme pour
l’usurpation d’identité et 150 heu-
res de travail d’intérêt général pour
le reste. Il lui est également interdit
de détenir une arme pendant cinq
ans.
Élisa Artigue-Cazcarra
LACANAU Un couple d’étudiants en vacances sortait de discothèque, dans
la nuit de samedi à dimanche, quand un inconnu les a agressés, sans raison
Il fouette une jeune femme BORDEAUX
Un homme inconscient
et blessé retrouvé
au pied d’escaliers
Ce sont des passants qui ont donné
l’alerte vers 2 heures du matin,
dans la nuit de samedi à dimanche :
ils venaient de voir un homme
s’effondrer dans des escaliers, place
Bir-Hakeim, dans le centre de Bor-
deaux. À l’arrivée des secours,
l’homme était inconscient et présen-
tait une plaie au niveau de la poitrine
pouvant être compatible avec un
coup de couteau. Une blessure qui
pourrait être antérieure de quelques
heures à la chute dans les escaliers.
Transporté à l’hôpital dans un état
jugé grave, le blessé était toujours
hospitalisé, hier. Que lui est-il arrivé?
C’est ce que cherche à déterminer la
police qui a réussi à l’identifier : la vic-
time est un Bulgare de 37 ans. Une
enquête a été ouverte. À ce stade, la
qualification retenue est « tentative
d’homicide » et pourrait changer
avec l’avancée des investigations.
Elles ont été confiées à la brigade de
répression des atteintes aux person-
nes.
FAITS DIVERS
La capacité du
parc express va
augmenter. Elle
passera de 130
à 210 places
lors d’une
nouvelle phase
de travaux
Une habitante de Mongauzy, dans
le Sud-Gironde, a été heurtée par
un véhicule de livraison, hier ma-
tin, un peu après 6 heures. Elle mar-
chait à côté de sa bicyclette crevée,
le long de la RD 1113, en direction de
Lamothe-Landerron. Le conduc-
teur du véhicule, un habitant de
Mazères âgé de 49 ans, n’a pas vu la
sexagénaire sur le bord de la route.
Corinne Westerveld, 62 ans, n’a
pas pu être sauvée par les pom-
piers et les urgentistes du Smur. Le
décès a été constaté sur place. La
victime habitait à Mongauzy de-
puis presque dix ans. Elle venait de
prendre sa retraite et se déplaçait
à vélo.
Le conducteur a été entendu par
les gendarmes. Aucune trace d’al-
cool n’a été relevée. Une enquête a
été ouverte.
A. D.
LAMOTHE-
LANDERRON
La retraitée marchait le
long de la route hier matin
Elle décède,
percutée
par une voiture
sud ouest.fr
Vidéo. La nouvelle entrée au parc
express de l’aéroport de Bordeaux
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