A
mateur de vélo à l’ancienne,
Jean-Charles Schmitt n’allait
pas passer à côté de l’occasion
quand il a appris que le Tour
allait traverser sa ville d’attache,
Belfort. « J’ai, dès la connaissance du
parcours, contacté ASO pour obtenir
l’autorisation d’organiser un événement
original appelé la Montée des Cracks »,
explique Jean-Charles Schmitt. Et
d’ajouter : « Ils m’ont vite donné un avis
favorable au projet, contribuant à renvoyer
une belle image du Tour de France.
La Ville de Belfort et les préfectures ont
également soutenu le projet. » Pourquoi
choisir le Ballon d’Alsace en point
d’orgue? « C’est un lieu historique où
Eddy Merckx a porté pour la première fois
un maillot jaune, en 1969. C’est aussi le
premier col franchi en 1905 par René
Pottier pour le Tour de France. » Dès
lors, Jean-Charles Schmitt active
son réseau de passionnés d’histoire
et de vintage et réunit 31 « Cracks »,
dont deux femmes, venus de toute
l’Europe (France, Italie, Allemagne,
Belgique, Suisse) pour l’occasion.
MACHINES DE 1910 À 1930
« La pratique à l’ancienne du vélo est
un retour à l’essentiel. C’est usant,
mais grâce à leur ténacité, courage et
les encouragements du public émerveillé
et étonné qu’ ils ont pu gravir le Ballon
d’Alsace. Parfois et pour certains, le rythme
s’accélérait après le partage de quelques
gorgées de gewurztraminer ou de gnole
12 Le Cycle // N °ACTUS >> Monde du vélo
PHOTOS : DRCOMMÉMORATION DES 100 ANS DU MAILLOT
JAUNE AU BALLON D’ALSACE
Lors du passage du Tour de France dans les Vosges, Jean-Charles Schmitt a créé
un événement original, la Montée des Cracks, qui consistait à escalader le Ballon
d’Alsace, entre autres, sur des machines datant de plus d’un siècle.
de mirabelle. » Juchés sur des machines
de course authentiques de 1910 à 1930,
sans dérailleur comme l’imposait
le règlement à l’époque, des roues
en bois, ils ont tourné la roue au
pied du lac d’Alfeld pour passer au
développement de 44/22 ou 48/24.
167 KM EN DEUX JOURS
Au programme, deux jours de vélo,
soit 167 km, en reprenant les routes
des 6
e
et 7e
étapes. Ils ont traverséle pays vallonné sous-vosgien vers
rejoint Valentigney, cœur historique
de fabrication des Cycles Peugeot.
Pendant deux jours, on a vu un musée
vivant avec des coureurs vêtus d’habits
d’époque, maille en laine, casquette,
lunettes et boyaux autour du cou.
Les bicyclettes étaient dans leur jus
ou restaurées le plus fi dèlement grâce
à des archives. Peugeot était bien sûr
bien représenté, mais également
Alcyon, Automoto, Th omann, Louvet,
Griff on, Mano... étaient de la course.
Les cadres des vélos sont pour la
plupart réalisés avec des tubes ajustés,
soudés et poncés sans raccord visible.
Un joli moment rétro apprécié autant
par les « Cracks » que les spectateurs
sur le bord de la route.
ä^ Sur les longues
pentes du Ballon
d’Alsace, il a fallu
s’employer pour
se hisser au
sommet avec des
développements
de 44 x 22!á Les « Cracks », heureux d’être
arrivés au sommet et qui partagent
un bon moment ensemble.æ Ce Peugeot restauré est de toute beauté.
le Ballon d’Alsace (col de 1re catégorie
avec des passages à 12 %) par Sewen,
trois quarts d’heure avant le passage
de la caravane sur le parcours de la
7° étape. Trois véhicules historiques
Peugeot ont accompagné les coureurs
pour ouvrir et fermer la course.
Le lendemain, les « Cracks » ont
ouvert la course de la 7e étape pour
un nouveau parcours de 76 km : passage
au podium lors de la présentation des
équipes, départ sur la ligne jusqu’au
Km 0 avec les encouragements des
spectateurs. Les cyclistes ont ensuite
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