Le Monde - 03.08.2019

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8 |france SAMEDI 3 AOÛT 2019


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Corse : l’IGPN saisie après


une perquisition au


domicile de Charles Pieri


Un arsenal a été retrouvé, mais la procédure
pourrait être entachée d’irrégularités

E


n Corse, le soupçon plane
sur une procédure judi-
ciaire impliquant une tête
d’affiche du nationalisme insu-
laire, Charles Pieri, ex-chef pré-
sumé du FLNC, dont l’ombre
pèse sur le destin de l’île, dirigée,
depuis 2015, par une coalition
formée d’indépendantistes et
d’autonomistes. Que s’est-il
passé, le 16 juillet, lors de la per-
quisition de son domicile à Sari-
Solenzara dans une enquête vi-
sant les conditions très avanta-
geuses dans lesquelles il utilisait
des voitures de location de la so-
ciété Filippi, franchisée Hertz?
Le 17 juillet, le parquet de Bastia
a publié un communiqué se
félicitant de la découverte d’un
petit arsenal dans sa maison.
Pourtant, dans la soirée, la garde
à vue de M. Pieri a été levée. Deux
témoins, requis par les enquê-
teurs pour les assister lors de la
perquisition, ont affirmé qu’ils
n’ont rien vu de l’arsenal décrit
par le parquet. Un démenti qui
pourrait permettre à M. Pieri
d’échapper à des poursuites pour
détention d’armes et met en por-
te-à-faux la procureure de la Ré-
publique de Bastia, Caroline Tha-
rot. Cette dernière a saisi l’Ins-
pection générale de la police na-
tionale (IGPN).
Le 16 juillet au matin, les poli-
ciers surgissent au domicile de
M. Pieri et lui notifient son place-
ment en garde à vue. Ils inter-
viennent dans le cadre d’une
affaire d’abus de confiance. A la
suite de plusieurs amendes rou-
tières non payées et l’identifica-
tion du conducteur, Charles
Pieri, les policiers découvrent
21 contrats de location de véhicu-
les à son nom. Les factures de ces
locations n’étant pas réglées, ils
cherchent à connaître les raisons
d’un tel traitement de faveur.

La procédure mise en danger
La perquisition dure toute la ma-
tinée. Charles Pieri est présent au
début, puis, affirmant qu’il doit
être examiné par un médecin, il
quitte les lieux, obligeant les
policiers à solliciter deux té-
moins pour que l’acte soit con-
forme à la loi. Ils obtiennent le
concours de deux militaires ha-
bitant le village. Les enquêteurs
rentrent à Bastia en début
d’après-midi et entament l’audi-
tion de Charles Pieri sur le volet
des voitures de location. Elle va
durer jusqu’au lendemain.
Chose rare et preuve que la jus-
tice se satisfait alors du travail ac-
compli, la procureure de Bastia
rend public, le 17 juillet, le détail

de l’affaire et les résultats de la
fouille, dont « trois armes de
poing, un fusil de chasse, des mu-
nitions et un gilet pare-balles ».
Las, dans la soirée, tout semble se
dérégler. Alors qu’une seconde
audition, cette fois-ci sur les ar-
mes découvertes à son domicile,
a déjà commencé, la procureure
annonce avoir « levé la garde à
vue à 22 h 30 pour approfondisse-
ment de la procédure, notam-
ment au plan technique ».
Au plan judiciaire, cette formule
administrative cache en réalité
un problème : la mise en danger
de toute la procédure sur les ar-
mes. Pour des raisons que l’IGPN
devra éclaircir, les deux témoins
requis par les policiers n’ont pas
été invités à signer, au terme de la
perquisition, le procès-verbal de
la fouille, ce qui l’entache d’irré-
gularité. Plus grave, convoqués le
lendemain par les enquêteurs
pour régulariser la procédure, ils
ont refusé de signer le compte
rendu, affirmant qu’ils n’avaient
jamais vu les armes, les muni-
tions et le gilet pare-balles men-
tionnés par la justice. Propos
qu’ils auraient confirmés à
l’IGPN, faisant état de « pression »
de la part des policiers.
Immédiatement après la levée
inopinée de la garde à vue de son
client, Me Marc-Antoine Luca
s’était contenté d’indiquer, sans
fournir de détails, que « la perqui-
sition a été totalement irrégulière
et qu’elle entachera très probable-
ment les deux procédures ». Mais
si la perquisition était frappée de
nullité, seules les pièces trouvées
lors de la fouille, donc les armes,
disparaîtraient de la procédure. Il
resterait le volet lié aux voitures
de location, ce qui allégerait sen-
siblement le risque pénal en-
couru par M. Pieri. Sollicitée par
Le Monde sur l’enquête confiée à
l’IGPN, la procureure de Bastia
s’est refusé « à confirmer ou infir-
mer » toute information. La dé-
fense de M. Pieri s’est également
abstenue de tout commentaire
sur ce rebondissement.p
jacques follorou

F O N C T I O N P U B L I Q U E
Le Conseil constitutionnel
valide la réforme
Le Conseil constitutionnel a
jugé, mercredi, conforme à la
Constitution la loi de « trans-
formation de la fonction pu-
blique », rejetant le recours
déposé par les députés des
trois groupes de gauche. Les
« sages » ont estimé que le
texte ne portait pas atteinte
aux principes constitution-
nels « de la participation », de
« l’égal accès aux emplois pu-
blics » ou encore « au droit de
grève », comme l’estimaient
les élus des groupes PS, PCF
et Insoumis. Le projet de loi,
adopté définitivement le
23 juillet, concerne les 5,5 mil-
lions d’agents (Etat, hospita-
liers, territoriaux), et prévoit
notamment un recours accru
aux contractuels (déjà au
nombre d’un million), mais
aussi des mobilités facilitées,
un mécanisme de rupture

conventionnelle à l’image du
privé ou encore un dialogue
social « simplifié ». – (AFP.)

M A N I F E S TAT I O N
Rassemblements
interdits dans
le centre-ville de Nantes
« Afin de garantir l’ordre pu-
blic, le préfet a pris la décision
d’interdire tout rassemble-
ment dans une grande partie
du centre-ville de Nantes le
samedi 3 août de 10 heures à
20 heures. Un dispositif de sé-
curité adapté, réactif et mobile
sera déployé pour prévenir
les violences, protéger le
centre-ville et procéder, le cas
échéant, aux interpellations
des fauteurs de troubles », in-
diquait, jeudi 1er août, la pré-
fecture de Loire-Atlantique,
qui précise que le rassemble-
ment « n’a fait l’objet d’aucune
déclaration à ce jour » et
qu’« aucun organisateur » n’a
« pu être identifié ». – (AFP.)

marseille - envoyée spéciale

S


ur le pont, un homme finit
de poncer une soudure. Plus
loin, un autre décharge un
réservoir d’huile usée. A quai, deux
marins gonflent les boudins d’un
canot pneumatique. Dans le port
autonome de Marseille, l’Ocean-
Viking, le nouveau navire des ONG
SOS Méditerranée et Médecins
sans frontières (MSF), accueille les
derniers préparatifs avant de par-
tir, dans quelques jours, pour une
mission de recherche et de sauve-
tage au large de la Libye.
Le navire humanitaire à la coque
rouge, long de plus de 69 mètres et
large de 15,5 mètres, remplace
l’Aquarius, qui a été privé de pa-
villon à l’automne 2018 et finale-
ment abandonné par les deux
ONG après deux années passées
en Méditerranée centrale et près
de 30 000 migrants secourus.
« C’était frustrant de rester à terre,
confie Nick Romaniuk, 34 ans et
coordinateur des opérations de
sauvetage pour SOS Méditerranée.
Personne ne prend du plaisir à par-
tir en mission mais nous avons
tous la même priorité qui est de
sauver des vies. »

« Climat de harcèlement »
A bord, l’équipe de SOS Méditerra-
née est composée de treize per-
sonnes et de presque autant de na-
tionalités – française, espagnole,
italienne, suisse, néerlandaise... –
et celle de MSF, tout aussi interna-
tionale, compte neuf personnes,
dont un médecin, une sage-
femme et deux infirmiers. Des
marins complètent l’équipage.

« Pour repartir en mer, on a été
obligé de travailler en totale confi-
dentialité compte tenu du climat
de harcèlement que subissent les
bateaux de sauvetage, rapporte
Sophie Beau, directrice générale
de SOS Méditerranée. Nous avions
vraiment peur d’être bloqués sous
un prétexte fallacieux. »
A l’image du drapeau de son
capitaine et de son armateur,
l’Ocean-Viking bat pavillon nor-
végien. « C’est un pays connu pour
défendre des droits humains dans
le monde », souligne Sophie Beau,
alors que le Panama avait révoqué
l’immatriculation de l’Aquarius
sous la pression du gouverne-
ment italien.
Le cargo, qui a par le passé servi à
approvisionner et à porter assis-
tance à des plates-formes pétroliè-
res, est resté environ deux mois
dans le port polonais de Szczecin
pour des travaux d’aménage-
ment, avant de relier Marseille
pour une ultime escale technique.
Sur le plancher de bois du pont
arrière, des conteneurs ont été ins-
tallés, parfois empilés, et équipés.
L’un fait office d’abri sommaire
pouvant accueillir jusqu’à 200 per-
sonnes, un autre dispose de quel-
ques douches et de toilettes. Il y a
aussi une chambre mortuaire, des
lieux de stockage du matériel et un
hôpital de bord. A l’intérieur, les
couches pour bébé jouxtent les dé-
fibrillateurs et les bouteilles d’oxy-
gène. Sur le pont, plus d’un millier
de gilets de sauvetage s’entassent
en divers endroits.
« Nous avons une salle d’urgence,
une salle d’observation et une salle
pour les consultations de la sage-

femme », liste Stefanie, coordina-
trice de l’équipe médicale de MSF à
bord ; de nombreuses femmes se-
courues par le passé étaient en-
ceintes et six naissances ont eu
lieu sur l’Aquarius. Cette Alle-
mande de 31 ans travaille depuis
cinq ans pour MSF. En Méditerra-
née, « on voit majoritairement des
gens qui ont des brûlures à cause du
mélange entre l’eau de mer et l’es-
sence, détaille-t-elle. On voit aussi
des cas d’hypothermie ou d’hyper-
thermie et des blessures, des trau-
matismes ou des infections liées
aux conditions de vie en Libye ».

« Coût politique »
L’aménagement de l’Ocean-Viking
a aussi été pensé en prévision des
longues attentes auxquelles doi-
vent se soumettre les bateaux hu-
manitaires avant que les migrants
secourus ne soient autorisés à dé-
barquer dans un port européen.
Fin juin, le Sea-Watch 3 a ainsi at-
tendu dix-sept jours avant que sa
capitaine, l’Allemande Carola Rac-
kete, ne force le blocus italien dé-
crété il y a plus d’un an par le mi-
nistre de l’intérieur Matteo Salvini
(Ligue, extrême droite), et entre
dans le port de Lampedusa.
Malgré plusieurs réunions entre
Etats membres de l’Union euro-
péenne courant juillet, celle-ci
n’est toujours pas parvenue à trou-
ver un mécanisme pérenne et soli-
daire de débarquement. Une nou-
velle rencontre est prévue début
septembre à La Valette, à Malte.
« On espère qu’on est sur la bonne
voie. Il y a un coût politique à mon-
trer qu’il faut un mini-sommet de
chefs d’Etat à chaque fois qu’il y a

quarante personnes à débarquer,
croit Sophie Beau. Ça ne montre
pas une UE qui fonctionne. »
« Avant, les forces navales euro-
péennes nous signalaient les ba-
teaux en détresse et si on était sur
place, ils nous demandaient d’in-
tervenir, se souvient Nick Roma-
niuk. Maintenant, il n’y a plus de
navire militaire européen et les
avions contactent directement les
gardes-côtes libyens. » Pour locali-
ser les embarcations, SOS Médi-
terranée ne compte plus que sur
deux radars, une caméra thermi-
que infrarouge, le recours aux ju-
melles et sur les patrouilles de re-
pérage des avions des ONG Pilo-
tes volontaires et Moonbird.
Pour se défendre face aux accu-
sations qui prêtent aux ONG une
complicité avec les passeurs ou la
responsabilité d’un effet d’« appel
d’air » vis-à-vis des tentatives de
traversée, une personne est char-
gée de centraliser dans un livre de
bord toutes les données de navi-
gation et de communication. « Il y
a des micros sur toutes les radios et
les téléphones satellitaires, tous les
e-mails nous sont remontés, tous
les canots de sauvetage sont équi-
pés de GoPro et il y a une dizaine de
caméras à bord qui filment ce qu’il
se passe autour du bateau, détaille
Louise, 33 ans, qui occupe ce poste
d’observation. L’idée, c’est d’expli-
quer nos choix tactiques pour
prouver qu’on travaille dans un ca-
dre légal. » Finalement, « ça n’a pas
beaucoup changé en un an », ré-
sume Nick Romaniuk. Depuis le
début de l’année, 576 personnes
sont mortes au large de la Libye.p
julia pascual

Une maison d’accueil pour


autistes accusée de maltraitance


Un établissement de Pavillons-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, a été


placé sous administration provisoire après plusieurs plaintes de familles


E


n quelques jours, les pro-
cédures visant la mai-
son d’accueil spécialisée
(MAS) Virginie, aux Pa-
villons-sous-Bois (Seine-Saint-
Denis), se sont accélérées. Le sort
de la structure, qui accueille une
vingtaine d’adultes en situation
de handicap, en majorité autistes
ou atteints d’autres troubles en-
vahissants du développement,
est désormais suspendu à plu-
sieurs enquêtes, administrati-
ves et pénales.
Début juillet, une mère de fa-
mille dont le fils de 29 ans, Tedrick,
vit là depuis huit ans et demi, tire
la sonnette d’alarme. Moni-
que François vient de recevoir de
manière anonyme une vidéo, sur
laquelle on entend un des enca-
drants menacer son fils de lui « pé-
ter les dents » avant de lui asséner
un coup avec un bâton, lors d’une
sortie organisée dans un stade.

« Brûlure de cigarette »
Des photographies lui sont aussi
envoyées, montrant des blessures
sur le corps du jeune homme.
« Un gros hématome sur la cuisse
et une brûlure de cigarette sur le
dos du pied, détaille-t-elle, images
à l’appui. J’ai décidé de porter
plainte au commissariat et ma fille
a averti l’établissement de ces pro-
blèmes. » Une éducatrice à qui elle
se confie alors l’encourage
d’ailleurs à « faire quelque chose
pour son enfant », affirme-t-elle,
désireuse de ne pas jeter l’oppro-
bre sur toute l’équipe.
La direction, après vérifica-
tion des faits, entame rapide-
ment une procédure de licencie-
ment contre le salarié mis en

cause. Mais l’affaire n’en reste pas
là. L’Agence régionale de santé
(ARS) d’Ile-de-France, alertée, dili-
gente elle aussi une enquête. C’est
la troisième en cinq ans visant
cette structure, ouverte fin 2011,
et la deuxième qui fait suite à un
signalement pour violences. A
compter de 2014, plusieurs signa-
lements, liés à des dysfonctionne-
ments divers, lui sont parvenus,
dont treize depuis 2016.
Le 25 juillet, les inspecteurs de
l’ARS toquent donc à la porte de la
MAS Virginie. Lors de cette visite
surprise, ils obtiennent confirma-
tion des récents faits de mal-
traitance et relèvent notamment
des carences de personnels. Ver-
dict : « La sécurité des usagers n’est
pas garantie. » La sanction ne
tarde pas. Cinq jours plus tard, le
30 juillet, le placement sous ad-
ministration provisoire de l’éta-
blissement, fondé en 2011 et géré
par une association de parents
d’enfants porteurs d’un handi-
cap, l’AIPEI, est prononcé.
La décision revient à déléguer la
gestion du lieu à une autre struc-
ture, en l’occurrence l’établisse-

ment public de santé mentale de
Ville-Evrard, aussi situé en Seine-
Saint-Denis. Il s’agit d’une « me-
sure d’urgence prise en raison de la
gravité des faits, afin d’assurer que
les personnes accueillies puissent
bénéficier d’une bonne prise en
charge », précise-t-on à l’ARS.
Pour Jean Roberto, administra-
teur de l’AIPEI, l’association ges-
tionnaire, « la personne licenciée
a eu des gestes inqualifiables, et
elle a été heureusement sanction-
née ». Mais « il serait vraiment
dommage que cela détruise tout le
travail réalisé par les autres pro-
fessionnels, qui ne sont pas du
tout solidaires de ces agisse-
ments », plaide le porte-parole,
dont la fille fréquente elle-même
l’accueil de jour de l’établisse-
ment. Interrogée sur Franceinfo
le 30 juillet, Sophie Cluzel, secré-
taire d’Etat chargée des person-
nes handicapées, a dénoncé pour
sa part des « faits accablants ».
Devant l’ampleur prise par l’af-
faire, la situation rebondit aussi
sur le plan pénal. Un mois après le
dépôt de plainte de Mme François,
le parquet de Bobigny, qui a ouvert
une enquête préliminaire, a dé-
cidé de confier les investigations
aux policiers parisiens de la bri-
gade de répression de la délin-
quance contre la personne. Il s’agit
en effet de la troisième plainte
pour « violences volontaires sur
personne vulnérable » émanant de
familles dont les enfants sont ac-
cueillis à la MAS Virginie.
La première a été déposée en
juillet 2018 par Hélène Ripolli,
après plusieurs incidents. Depuis,
cette retraitée, qui a également
alerté le Défenseur des droits, Jac-

ques Toubon, ne décolère pas. Son
fils Arnaud, âgé de 45 ans, est
autiste et non verbal. En juin 2018,
elle le retrouve à l’issue d’un sé-
jour organisé par la MAS avec la
main gauche bleuâtre, recouverte
d’un hématome. L’équipe mini-
mise, évoque un possible choc,
sans davantage de détails.

« Griffures terribles »
Quelques jours plus tard, une ra-
dio révèle une fracture de la main
gauche. Quinze jours d’incapa-
cité totale de travail (ITT) sont
prescrits. « Ce n’était pas la pre-
mière fois qu’il avait eu des blessu-
res ; j’avais déjà déposé plusieurs
mains courantes au commissa-
riat », affirme Mme Ripolli, qui a
tout noté dans un dossier.
En 2013, Arnaud se fracture l’hu-
mérus, dans des circonstances qui
demeurent floues. L’année sui-
vante, elle constate des « griffures
terribles sur son dos, profondes et
rouges ». On lui répond qu’il a
heurté un placard. Quand, fin
juillet 2018, elle est prévenue que
son fils a été grièvement brûlé lors
d’une douche, c’en est trop. « Il
avait une énorme cloque, une brû-
lure au deuxième degré. On ne l’a
même pas conduit aux urgences!
On m’a dit qu’il avait crié très fort,
alors qu’il ne crie jamais », se sou-
vient-elle avec émotion, mettant
en cause la direction, qui a mis à
pied quelques jours la personne
ayant donné la douche. C’est après
cet épisode que la septuagénaire
s’est décidée à déposer plainte. De-
puis, en attendant les conclusions
de l’enquête, son fils est retourné
vivre chez elle.p
solène cordier

« Il avait une
énorme cloque,
une brûlure au
deuxième degré.
On ne l’a même
pas conduit aux
urgences! »
HÉLÈNE RIPOLLI
mère d’un ex-résident

Si la perquisition
au domicile
de Charles Pieri
était frappée
de nullité, il
resterait le volet
lié aux voitures
de location

SOS Méditerranée repart en mission


L’« Ocean-Viking », le nouveau navire de l’ONG, se prépare à naviguer au large de la Libye

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