Les Echos - 01-08-2019

(Rick Simeone) #1

26 // Jeudi 1er août 2019 Les Echos


// Budget de l’Etat 2019 : 39 0,8 milliards d’euros // PIB 2018 : 2.350 milliards d’euros courants
// Plafond Sécurité sociale : 3.377 euros/mois à partir du 01-01-2019 // SMIC horaire : 10 ,03 euros à partir du 01-01-2019
// Capitalisation boursière de Paris : 1.653,35 milliards d’euros (au 16-05-2019)
// Indice des prix (base 100 en 2015) : 104 ,22 en avril 2019 // Taux de chômage (BIT) : 8,5 % au 4e trimestre 2018
// Dette publique : 2.322,3 milliards d’euros au 3e trimestre 2018

=
Les chiffres de l'économie

crible


Balai aérien


Les vents porteurs pour Airbus sont loin
d’avoir fait plier le statut boursier de Boeing.

Vu du sol, l’immobilité apparente de la couche nuageuse fausse souvent
l’estimation de la vitesse du vent. L’investisseur se retrouve un peu dans la
même situation lorsqu’il lève le nez vers les valorisations relatives d’Airbus
et de Boeing. L’écart entre leurs deux couloirs boursiers ne semble
finalement pas avoir beaucoup bougé, alors que les déboires du B-737 MAX
auraient dû provoquer un coup de balai capable de renverser leurs
positions. Celui-ci n’a eu lieu qu’en partie. Les 44 milliards de dollars
soufflés de la capitalisation de l’américain depuis le crash du vol
d’Ethiopian Airlines, soit 18 % et plus de 5 fois la facture jusqu’ici constatée
dans ses comptes (8,3 milliards, incluant des charges et des coûts
supplémentaires), ne se sont pas retrouvés dans les 14 milliards gagnés
dans l’intervalle par l’avionneur européen (+13,7 %). Bien que ce dernier
commence à récolter pleinement les fruits du décollage des livraisons
des A320neo et des A350, visibles dans une marge opérationnelle qui
a passé le seuil des 10 % dans le civil au premier semestre, la check-list
des dangers du plan de vol énumérés mercredi par son nouveau patron,
Guillaume Faury, a persuadé les gérants de ne pas pousser beaucoup
plus loin le leader de l’escadrille du CAC 40 depuis le 1er janvier (+52,5 %).
Ni la guerre commerciale ni le Brexit ne sont en effet aujourd’hui tarifés
par la Bourse. Pas plus que l’éventualité d’un ballet moins endiablé
de la demande à l’avenir.

Pour une bouchée de pain


« Chaleur du jour de Saint-Germain met à tous le pain dans la main. »
Quand manque le verbe des banquiers centraux, les dictons météorolo-
giques font la pluie et le beau temps sur les valeurs bancaires. Une quasi-
stabilité de l’indice européen mercredi pouvait être qualifiée de journée
radieuse quand des baromètres trimestriels, fléchant systématiquement
un ciel beaucoup plus dégagé que ne le prévoyaient les analystes pour
BNP Paribas, Credit Suisse et BBVA, ont été salués par un soleil inhabi-
tuel pour les deux premiers titres (respectivement +2,84 % et +3,74 %)
et une douche froide pour le dernier (–1,6 %). Si, pour la banque de la rue
d’Antin et sa consœur helvétique, l’aiguille n’a pas été jusqu’à effacer leur
glissade boursière sur la semaine écoulée, ce n’est pas seulement parce
que la bonne tenue de leur banque d’investissement, à l’opposé du trou
d’air de leurs rivales de Wall Street, est apparue, au mieux, aux investis-
seurs comme une incongruité. La volatilité de ce métier ne pèse de
toute façon pas lourd face à la pression à la baisse des taux d’intérêt sur
les marges. Le groupe de Jean-Laurent B onnafé parvient pourtant à
contenir les coûts par rapport à l’évolution des revenus dans tous ses
pôles, y compris les réseaux domestiques (sauf en Italie et en Belgique).
La première banque de la zone euro par le bilan ne s’en échange pas
moins en Bourse pour une bouchée de pain par rapport au leader
en capitalisation, Santander. L’e spagnol affiche une prime de 55 % sur
son actif net malgré une rentabilité des capitaux plus faible que celle
de BNP sur le semestre...

Le coup de pouce des marchés met en relief le travail de fond de BNP Paribas sur ses coûts.


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tuel’info.


La Bourse de Paris attend la Fed



  • Après avoir connu sa plus forte
    baisse en deux mois mardi, la
    Bourse de Paris a terminé en très
    légère hausse de 0,14 % mercredi, à
    5.518,90 points. Le marché s’e st
    néanmoins montré animé, avec un
    volume d’échanges important de
    4,05 milliards d’euros.
    Les investisseurs avaient les yeux
    rivés sur les Etats-Unis, attendant
    que la Fed amorce une baisse des
    taux d’au moins 25 points de base
    mercredi soir. Par ailleurs, de nou-
    velles discussions commerciales
    entre la Chine et les Etats-Unis se
    sont achevées mercredi à Shanghai
    sur une réponse lapidaire de Pékin
    à une mise en garde de Donald
    Trump.


Du côté des valeurs, Vinci
(+ 3,60 %) a signé l a plus forte hausse
du CAC 40 grâce à la publication de
résultats meilleurs qu’attendu. Essi-
lorLuxottica a grimpé de 3,46 % à
la suite du rachat de GrandVision.
Les banques ont profité des bons
résultats de BNP Paribas , qui s’est
apprécié de 1,59 %, Crédit Agricole
gagnant 1,27 % et Société Générale
0,68 %. A l’inverse, L’Oréal a perdu
2,18 % du fait de résultats décevants
sur le marché américain en particu-
lier, et Unibail a décliné de 3,39 %.
En dehors du CAC 40, Air France-
KLM a bondi de 8,45 %, bénéficiant
de ses bons résultats. Bic a plongé
de 8,51 % à cause d’une mauvaise
rentabilité.

A


vec 20 % de femmes dans ses effectifs et 7 % de
conductrices de train, la SNCF a encore du chemin
à faire en matière de parité. C’est pourtant le sexe dit
« faible » qui pilote depuis quinze ans l’activité TGV, fierté
nationale et moteur financier de la compagnie. Après Mireille
Faugère puis Barbara Dalibard, Rachel Picard, précédem-
ment en charge des gares, est au poste de conduite depuis


  1. A son arrivée, le modèle économique envoyait peu à peu
    le TGV vers la voie de garage, et l’obstination de la compagnie
    à augmenter ses tarifs faisait la joie de BlaBlaCar. Rachel
    Picard, qui a commencé sa carrière à sa sortie de HEC comme
    directrice des ventes dans une station de ski au Chili, a su
    retrouver la bonne trajectoire. Elle a joué l’augmentation des
    taux de remplissage, plutôt que les hausses de prix, pour
    redresser les marges. Les clients râlent toujours autant (par
    principe ou parfois à raison) sur la connexion wi-fi défaillante,
    le dilettantisme de l’information voyageurs ou, comme ces
    dernières semaines, sur les heures passées à poireauter pour
    accéder à un guichet. Mais ils ont repris en masse le chemin
    des gares. Cette renaissance commerciale autorise même la
    SNCF à renouer avec des commandes de rames neuves, et
    ce tte fois-ci sans que ce soit le bras tordu par l’Etat pour sauver
    le site d’Alstom à Belfort. Polyglotte, Rachel Picard parle
    anglais, espagnol et a des notions de russe et de portugais. En
    interne, certains lui reprochent de ne pas être « cheminote
    première langue », en clair de pas avoir fait toute sa carrière
    dans le groupe. D’autant que son approche, assénée avec
    enthousiasme et force clins d’œil, est parfois jugée trop marke-
    ting. Mais avec de tels résultats, il lui sera beaucoup pardonné.


(


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Rachel Picard


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