La Provence - 01-08-2019

(lu) #1
Les pompiersluttaient tou-
jourshiercontreplusieursre-
prisesdefeu après avoir"fixé"
un incendie quiaparcouru près
de 490hectares en 24 heuresà
Générac,à15kmausud de
Nîmes. Selon le capitaine Nico-
las Ventosa, huit largages ont
été effectués par des avions hier
matin et 350pompiers étaient
toujours mobilisés en début
d'après-midi, quelques heures
avant la visite sur place du mi-
nistre de l'Intérieur Christophe
Castaner. "Nousavons dûfaire
faceàplusieursreprisesdefeu
dont une particulièrementviru-

lente, toujours portée parle
vent" ,ont déclaré les pompiers.
Le bilanreste de 488 hectares
brûlés et 190 personnes éva-
cuées, ont-il précisé. Sur place à
Générac, de nombreuxvéhi-
cules de pompiers étaient tou-
jours présents hier en début
d'après-midi sur les routes, près
du poste de commandement
dans le centre du bourg et près
du châteauoùdes évacués ont
étéaccueillis. La route qui mène
àlacommune voisine de
Saint-Gillesest barréeàlacircu-
lationen raison des opérations
de lutteanti-incendie qui s'y dé-

roulent. Cette zone avait déjà
été touchée par de violents in-
cendies lors de l'épisode de cani-
cule durant lequel le Gard avait
été placé en vigilance rouge par
Météo France, fin juin. Dans
cette région d'élevage de tau-
reaux, de chevaux ou d'ânes, la
tâche des pompiersaété compli-
quée, non seulement par le vent
tournant, mais aussi par la pré-
sence de nombreux animaux.
Aucune habitation n’a été tou-
chée. Les sapeurs-pompiers de-
mandentàlapopulation d'évi-
ter de se rendre sur les lieux et
de redoubler de vigilance.

Le nouveauPremier ministre
britannique Boris Johnson ren-
contrait hier les chefs des princi-
paux partis politiques d’Irlande
du Nord, où il tente d’apaiser les
inquiétudes sur l’avenir de la
frontièreirlandaise en cas de
Brexit sans accord.
Après le Brexit, les 500 kilo-
mètres qui séparent l’Irlande du
Nord (province britannique) de
la République d’Irlande
(membre de l’Union euro-
péenne) vont devenir la seule
frontière terrestre entre l’UE et le
Royaume-Uni. Les craintes, des
deux côtés, portent sur le retour
d’une frontière physique. Mardi,
Boris Johnsonatéléphonéàson
homologueirlandais, Leo Varad-
kar pour lui assurer que son gou-
vernement ne mettrait " jamais "
de contrôles physiques entre les
deux Irlande.
Et ce,même en cas de Brexit
sans accord et donc même sans
le "filet de sécurité" (backstop) ir-
landais prévu dans l’Accord de
retrait.

"Le backstop est mort"


Pour Boris Johnson, "le backs-
top est mort" .Ilveut renégocier
un accorddesortie sanscette dis-
position, ce que l’UE exclut. S’il
échoue, ilaaffirmé que son pays
quitterait l’UE le 31 octobre, ac-
cordoupas. Ce mécanismede
dernier recours, destiné juste-
mentàéviter le retour d’une
frontière physique, crée un "terri-
toire douanier unique" englo-
bantl’UE et le Royaume- Uni, au
seinduquel il n’y aurait aucun
quota ni droits de douane pour
les biens industriels et agricoles.
Il est l’un des points de crispa-
tion majeurs, en particulier pour
le petit parti unioniste nord-ir-
landais DUP, allié indispensable
des conservateurs au Parlement.
Ce dernier refuse un traitement
diff érent de l’Irlande du Nord
par rapport au reste du
Royaume- Uni, qui pourrait se-
lon lui ouvrir la voieàune réunifi-
cation de l’Irlande,son cauche-
mar. Un rêve en revanche pour
le parti nationaliste irlandais.

Pour le monde agricole, c’est
la double peine. Alors que les
agriculteurs doivent faire face à
un été caniculaire,voilà un
deuxième coupdechaud dont
ils se seraientbien passés. En
cause,leprojetdeloi de fi-
nances 2020 qui envisage de
baisser de 15%lapart de la taxe
additionnelle sur le foncier
non-bâti servant au finance-
ment des Chambres d’agricul-
ture.
Depuis quelquesjours, le
monde agricole se mobilise et lo-
calement, le présidentdela
Chambre régionale d’agricul-
ture Provence-Alpes Côte
d’Azur, soutenupar les prési-
dents des7chambres départe-
mentales,adénoncé, hier, un
"projet complètement fou"."Le
projet de loi menacel’activité
des chambres d’agriculture" ,ré-
sume simplement André Ber-
nard, le président de la
Chambre régionale d'agricul-
ture. L’éluafait ses calculs et
pour lui, le projet de loi compro-
met leurs missions. "Dans notre
région, la réduction envisagée
impacterait le budgetdes 7
Chambres d’agriculture de près
d’1,8 million d’euros" ,dé-

nonce-t-il. Cela représenterait
uneperte de ressources de plu-
sieurs centainesdemilliersd’eu-
ros par chambre départemen-
tale (375 150 ¤ pourles
Bouches-du-Rhône, 460 650 ¤
pourleVaucluse ou encore
204300 ¤ pour les Alpes) et impli-
querait "la disparitionàcourt
de terme de plusieurs dizaines
d’emplois" ,alertent les respon-
sables. Une aberration pour eux
alors mêmeque "nous nous
sommes substituésàl’État dans
beaucoup de domaines et qu’il
nousdemanded’êtreprésents
sur les questions environnemen-
tales" ,dénonce aussiPatrickLé-
vêque, président de la Chambre
d’agriculture des
Bouches-du-Rhône.

Rendredu
pouvoir d’achat?
Les Chambres consulaires
pourraientainsi être
contraintesàdiminuerles ser-
vice srendus (aide dans les dos-
siers PAC, accompagnement
des collectivités, installation
des jeunes agriculteurs, dévelop-
pement des innovations...). Et
de prendre un exemple local:
"La baisse des ressources peut im-

pacter une stationd’expérimen-
tationcomme La Pugère,àMal-
lemort (13), quela Chambre sou-
tient et donc toute la chaîne de
recherche mise en place pour ré-
duire l’utilisation des produits
phytosanitaires ou diminuer le
volume d’eau". Ils dénoncent
aussi lesjustificationsinvo-
quées par l’État pour faire pas-
ser cette mesure. "Ils veulent re-
donner du pouvoir d’achat aux
agriculteurs maisc’est infondé
car les réductions prévues se li-
mitentàquelques euros par hec-
tare, soit une moyennede50 ¤
par an et ces exploitations seront
les premièresàsouffrir de la di-
minutiondelaprésencedes
Chambressur le terrain en cas
de baisse de budget. On prend
vraiment les paysans de France
pour des cloches" ,déplore An-
dré Bernard.
Cette mesure, les représen-
tants locaux ne "l’acceptent pas"
et ils devraient rencontrerlePré-
fet de Région en fin de semaine
pour lui fairepart de leurs in-
quiétudes. En attendant, la tri-
bune signée par 46 députés de
la majoritécontre le projet de
loi leur donne un peu d’espoir.

Alexandra THEZAN

En plaçantÉdouard Philippe
en première ligne, l’exécutif
chercheàéviteràtout prix que
la mort de Steve Maia Caniço se
transforme ennouvelle affaire
politique estivale, alors que l’op-
position continueàcibler le mi-
nistre de l'Intérieur Christophe
Castaner.Unanaprèsl’affaire
Benalla, quiaplongé la Macro-
nie dans la crise, le gouverne-
ment semble déterminéànepas
reproduire les mêmes erreurs en
occupant cette fois le terrain en
force. Depuis le perrondeMati-
gnon, Édouard Philippeatenu
mardiàaffirmer en personne
que le rapport de l’IGPN n’éta-
blissait "pasdelien" entre l’inter-
vention des forces de l’ordre et
la disparition de Steve Maia Ca-
niço lors de la Fête de la mu-
siqueàNantes le 21 juin, tout en
saisissant l’inspection générale
de l’administration (IGA) afin
d' "aller plus loin".

Ministre de l’Intérieur
et de second plan
Àses côtés mais en retrait,
Christophe Castaner est resté si-
lencieux, visage fermé. L’affaire
est suivie de près par Emmanuel
Macron qui a, selon l’Élysée, ap-
pelé Édouard PhilippeetChris-
tophe Castaner à "prendre lesini-

tiativesnécessaires" depuis le
fort de Brégançon, où le chef de
l’Étatest en vacances. Hieràl’oc-
casion d’un déplacement dans
l’Essonne sur le thème des cam-

briolages, le chef du gouverne-
ment s’est une nouvelle fois pré-
senté face aux micros pour ap-
porter "tout son soutien" au mi-
nistre de l’Intérieur. Il n’est " pas

fragilisé ", ainsisté Édouard Phi-
lippe. Selon Philippe Mo-
reau-Chevrolet,professeuren
communication politiqueà
Sciences-Po, le soutien exprimé
àChristophe Castaner est "à
double tranchant" ,marquant le
"désaveu,lamarginalisation"
du ministre de l’Intérieur qui
"n’est plus capable de gérer seul
la situation".

"Une affaire d’État"
Àdroite, le député Julien Au-
bert (LR) appelleàunremanie-
ment gouvernemental.À
gauche, le chef de file de La
France insoumise Jean-Luc Mé-
lenchonafustigé le "régime ma-
croniste quiaouvert le cycle des
violences et de la politisation de
la police et de la justice" avec les
ministres "Castaner et Belloubet,
les bras ballants, toujours prêts à
just ifier n’importequoi" ." La
mort du jeune Steve est désor-
maisune affaire d’État" ,aren-
chér iJulien Dray (PS). " C’est as-
sez abject ce que fait l’opposi-
tion" en "demandant la tête d’un
ministre ou une commission
d’enquêteparlementaire" alors
que, sur les faits,elle n’ensait
"pas plusque nous" ,aréagi
Jean-François Cesarini, député
LREM du Vaucluse.

Le président brésilien Jair Bolsonaroaposé un lapin à
Jean-Yves Le Drian...pour aller chez le coiffeur. Un ren-
dez-vous manqué qui pourrait, selon les médias brésiliens, "freiner la
ratification de l’accord de libre-échange entre Union européenne et
Mercosur". La rencontre, qui aurait dû avoir lieu lundi après-midi, a
été annulée officiellement "pour des questions d’agenda". Un agenda
si chargé que le président brésilienatrouvé le temps de se faire cou-
per les cheveux vers l’heure prévue pour le tête-à-tête et de s’afficher
en direct pendant 12 minutes sur Facebook en train de peaufiner sa
raie sur le côté. Citant des sources diplomatiques, le quotidien "Folha"
de Saõ Paulo rapporte que "la répercussion de ce gesteaété horrible
et peut avoir des impacts sur le processus de ratification de l’accord
de libre-échange entre le Mercosur et l’Union européenne".

MortdeSteve,l’exécutif


en première ligne


Malgré son soutien affiché,lePremier ministre met Castaner en retrait


IRLANDE DU NORD


Boris Johnson dans


l'impasseduBrexit


PROJET DE LOI FINANCES 2020


La Chambre régionale


d’agriculture s’insurge


France -Monde


Àsuivre


L’Éthiopie,àl’heure de l’écologie,veutplanter4milliards
d’arbres. Lundi, les fonctionnaires éthiopiens ont été exemptés de
travail pour aller planter des arbres, pendant que le Premier ministre
cherchaitàconvaincre le reste du pays de suivre le mouvement.

Huit largages effectués
hier matin / PHOTO V.F

TERRORISME


Hamza, le fils d’Oussama Ben Laden, est mort
HamzaBen Laden, l’un des fils d’Oussama Ben Laden présenté
comme son héritieràlatête d’Al-Qaïda, est mort et les États-Unis
ont contribuéàl’opération visantàl’éliminer, selon des informa-
tions hier du New York Times et de la chaîne NBC. Le New York
Times affirme que les États-Unis ont " eu un rôle "dans l’opération
au cours de laquelle Hamza Ben Laden, considéré comme un diri-
geantcléd’Al-Qaïda,aététué." Jeneveuxpasfairedecommentaire
là-dessus ", arépétéàdeux reprises le président Donald Trump, in-

terrogé hier par des journalistes sur cette information de la NBC.


ÉTATSUNIS


Avant 2020, le camp démocrate se déchire
Les sénateurs Bernie Sanders et Elizabeth Warren ont été vivement
attaqués par leurs rivaux modérés lors d’un débat mardi soir entre
prétendantsàl’investiture démocrate pour la présidentielle
de 2020. Les deux figures de l’aile gauche ont défendu avec vigueur
leurs programmes de réformesradicales pour battre Donald
Trump, leurs concurrents craignentde "faire fuir les électeurs indé-
pendants" .Aucoude-à-coude dans les sondages, Warren et San-
ders sont susceptibles de menacer le favori, Joe Biden, ancien
vice-président de Barack Obama et probablement le plus centriste

de tous les candidats.


ITALIE


LeGregorettidébarque après unaccordeuropéen
Il resteencore 116 migrantsàbord du navireGregoretti, qui se
trouve dans le port militaire d’Augusta (Sicile) depuis dimanche à
l’aube. L’Allemagne,lePortugal,laFrance, le Luxembourg, l’Ir-
lande et l’Église d’Italiese sontaccordés pourles prendre en
charge. "Jedonnerail’autorisationdedébarquerdanslesprochaines
heures" ,adéclaré Matteo Salvini, ministre italien de l’Intérieur et
patron de la Ligue (extrême droite).

Dans le Gard, 488 hectares brûlés


Un an après l'affaireBenalla, le gouvernement tente de
ne pas reproduire les mêmes erreurs. / PHOTO AFP

ZOOM SUR l’Éthiopie


TERRORISME


Troishommes mis en


examen pour un projet


d'attentat


Troishommes, dont deux ex dé-
tenus, ont été mis en examen
vendredi pou r"association de
malfaiteurs terroristecrimi-
nelle" et écroués pour un projet
d'attentat déjoué,a-t-on appris
hier. Agés de 21, 27et 42 ans,
ces suspects,n'avaient pas dé-
terminé de cible précise mais
avaient notamment évoqué la
possibilité de s'en prendreàun
surveillant pénitentiaire.

FAITS DIVERS


Un homme mis en


examen après une rixe


Un homme de 20 ansaété mis
en examen samedi pour le
meurtre d'un hommedumême
âge lors d'une rixe entre bandes
rivalesàRomainville dansla
nuit du 13 au 14 juillet.

Une mère tue sa fille


de5ans en voiture
Une fillettedecinq ans est
morte accidentellementmardi
soir après avoirété coincée
entre la voiture de ses parents
et le muret d'une maison à
Saint-Jean-de-Monts (Vendée).
La famille, originaire de la
Manche, était en vacances dans
la station balnéaire vendéenne.
La filletteademandéàs'arrêter
pourfaireses besoins. Alors
qu'elle étaitsortie,lamère aef-
fectué une marche arrière sans
voir l'enfant.

III
http://www.laprovence.com

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