La Provence - 01-08-2019

(lu) #1

D


errièrel’image de carte
postalesecache un dan-
ger bienréel. Un cime-
tière en pleine mer où l’on dé-
nombredepuis2004,cinq dé-
cès par noyade. Morbide réalité
dans cette calanque de Samena
àdeux pas du petit port de la
Madrague-de-Montredon.
Le dernierdrame en date re-
monteàmardi soir, vers
18h30. Venu avec des amis, Ju-
lio plonge depuis les rochers du
Mont Rose dans une mer agi-
tée. Pour une raison encore in-
connue, le jeune hommeàl’al-
lure sportive se retrouve en diffi-
culté.Selon des témoins, des ap-
pelsàl’aide sont lancés. Très
vite sur place, les secours ne
pourront que constater le décès
du baigneur, retrouvé 300mau
large par15mètres de fond.Ju-
lio avait 28 ans. Travailleur
acharnéetapprécié de tous, il
étai tassociédepuis plusieurs

années au Boteco Brasil, restau-
rant brésiliendu Cours Julien.
Confiéeàladivision sud de la
sécuritépublique, l’enquête
s’attache désormaisàcom-
prendre les circonstances pré-
cise sdudrame. " Mais pour le
moment, nous sommes sur une
noyade accidentelle ", confie un
prochedudossier dans l’at-
tente aussi des résultats d’au-
topsie.
De précieuses indications,
mais pour Patrick, 69 ans, habi-
tué de la calanque, " le pro-
blème, c’est que les nageurs mi-
nimisentles risques. Ici, la Médi-
terranée est dangereuse. Le
moindre coup de venttrans-
forme la mer car elle n’est pas
protégéepar une digue ". Désolé

d’être le témoin impuissant de
ces drames, il demande aux na-
geurs de ne pas se baigner en
cas de mer agitée. " Il faudrait
d’ailleurs le signaler ", es-
time-t-il.
Un affichage pour alerterdes
risques sur le site existait. Pro-
blème, les panneaux ont tous
été dégradés explique l’adjoint
LR àlamer, Didier Réault.
" C’est une vraie difficulté qu’on
essaye de pallier. La difficulté,
c’est aussi qu’il faudrait mettre
des panneaux pour alerter des
risquesdebaignadesur l’en-
semble du littoral où ce n’est pas
surveillé. Sur ce genre de site
comme la calanque de Samena,
ça relève quandmêmedelares-
ponsabilité de chacun ", sou-

ligne l’élu.
Face au risquedebraver les
interdits, la Villeatout de
même initié l’an passé la pose
de bouéesderepos dans le sec-
teur de Samena et aux alen-
tours. Un dispositif pour per-
mettre auxnageurs en difficul-
té de se reposer s’ils sontàplus
de 30 mètresdurivage. Une dis-
tanc ecritique, signalaitdans
nos colonnes, en 2015, le major
PhilippeBrunetti, chef de l’uni-
té de sécurité et de prévention
du littoral:" Au-delàde
mètres, tout problème, comme
une crampe, un malaise, un
coup de fatigue, peut être fatal
sans sauveteurs ". Àmoins
d’avoir la lucidité d’esprit de se
laisseremporter au large pour

récupérer avant d’être assisté.
La consigne est très souvent
rappelée." Maisc’estplusfacile
àdire qu’à faire ", concède le
DrDaniel Meyran, expert au-
près du bataillon de ma-
rins-pompiers. " Mentalement ,
poursuit-il, mêmesionest pani-
qué,ilfautd’abordaccepter
qu’on est en difficulté. Par prin-
cipe, un corps flotte. C’est lors-
qu’ons’agite,qu’onsefatigueet
qu’oncommenceàboirela
tasse,qu’on senoie. En consé-
quence,ilfautprivilégierles
gesteslentstoutenselaissant
emporterenattendantd’être
prisencharge ". Sans oublier,
avant tout, de bien mesurer les
risques avant de se baigner.
É.Mi avec le service Documentation

Hier, vers 11h15, des coups
de feu ont été tirés sur l’avenue
des Goums,non loin des restau-
rants Le Nippon et Le Hong
Kong. Là même où un meurtre
avait été commis l’an dernier à
la veille du 15 août, dans un
quartier est pourtant réputé
pour sa tranquillité.
L’enquêtepour tentative d’ho-
micide, diligentée par la police
judiciaire de Marseille, ne fait
que commencer et les motifs de
cette fusillade en pleine rue et
en plein jour sont encore flous.
Les policiersdevront détermi-
ner s’il s’agissait d’un règlement
de comptes sur fond de trafic de
stupéfiants ou d’une tentative
d’intimidation.
Selon des témoins de la
scène, une demi-douzaine de
coupsdefeu auraient retenti.
"J’ai entendu plusieurs rafales et
une femme hurler" ,sesouvient
unedamequi habitelapetite ré-
sidence de l’Espigoulier, située
just eàcôté. "Un homme cagou-
lé aété aperçu ainsi qu’une ca-
mionnette blanche et la victime
se serait enfuie en courant vers le
stad edeLaBotte en criant ’On
me tire dessus!’ ,assure un autre
riverain. Deux femmes qui pas-
saient au même moment se sont
cachées derrière une voiture..."
Le patron du restaurant Le
Hong Kong, lui, aurait "entendu
comme un feu d’artifice". Le res-
taurateuradonc voulu sortir de

sonétablissement mais des pas-
sant sont alors crié : "Ne sortez
pas!Nesortez pas!" D’après les
premières informations, les tirs
proviendraient d’unearme
longue et des impacts de balles
ontété constatés au niveau de
l’arrêt de tramway et sur la fa-
çade d’un immeuble. Des
douilles de calibres 7.62, ty-
piques des Kalchnikov,et

-utilisées pour les fusilsà
pompe-ont été retrouvées.
Deux individus ont été aper-
çuss’enfuyant sur une grosse cy-
lindrée. En début d’après-midi,
unemoto et une fourgonnette
calcinéesont été découvertes
sur la commune touteproche
de Roquefort-La Bédoule. Une
arme aurait également été re-
tro uvée non loin des véhicules.

Pour l’instant, les témoi-
gnages sont assez divers et
confus mais l’étude des images
descaméras de vidéosur-
veillance qui quadrillent la ville
pourrait aider les enquêteurs à
faire la lumière sur ce fait divers
qui n’a fort heureusementfait
aucune victime.
Nathalie CORNAND
avecÉ.Mi. et F.U.

La calanquedeSamena


idyllique mais maudite


Un jeune homme de 28 ans est mort noyé dans ce site non surveillé


C’est un client du Lidl de Gar-
dannequi avaitdonné l’alerte
en apercevant ceschariots un
peu trop pleins, tantôt de
barres chocolatées,tantôt de
déodorants,pousséspar des
jeunesgens,unpeutropjeu-
nes... pourpayer par chèque.
Prévenue, la sécurité dumaga-
sin avait poussé les vérifica-
tions et découvertsans trop
d’efforts que le chéquier en
question était volé et les pièces
d’identité utilisées, falsifiées.
C’était en janvier2015, et l’e n-
quête, confiéeàunjuge d’ins-
truction allait mettre en évi-
dence un réseau assez structu-
ré de vol et de recel au profit
d’épiceries du Nord de Mar-
seille. Les chèques étaient déro-
bés par un mystérieux Walid,
employé de la PosteàParis, qui
les transmettaitàAmmarpour
lesécouler dans desmagasins
discountdelarégion,aux côtés
de SophianeetJemma.
Le butin était ensuite reven-
du àdes supérettes qui n’ont
toutefois pas pu être identi-
fiées, du moins, les éléments
n’ont pas permis d’établir le re-
celenbande organisée. MaisSo-
phiane, dit "moustic", Jemma
et Ammaront fini devantletri-
bunal. Tout au moins les deux
premiers, Ammarn’ayant pas

jugé utile de venir. Sophiane,
lui, n’a pas eu le choix, placé en
détention provisoire en avril
dans le cadre d’une affairede
viol, ilaété amenédans le box
pour s’expliquer, quoique sans
avocat.
"Devantles policiers, vous
avez reconnu les faits, d’autant
plus facilement que vous vous
êtes faitpasser pour votrefrè-
re..." glisse le président, Benoît
Vandermaesen,avec une
pointe de sarcasme, tandis que
le principal prévenu, retors
d’unbout àl’autredel’au-
dience, minimise son implica-
tion. " Nous,on n’était quede
simples employés ,assure
l’homme de 33ans. Mais
comme j’ai fait la balance, les
autres ont voulu me faire porter
le chapeau." Jemma,qui n’ apas
non plusd’avocat, reconnaît
elle aussi les faits.
Mais comment les nier,
quand chèques et faux papiers
ont été retrouvés dans son slip,
lors de son interpellation...Elle
écope de cinq mois avec sursis.
Ammar,lui,est condamné à
15moisdeprison,tandisque
pour Sophiane, ce sera plus
lourd. 16 mois de prison aux-
quels s’ajoutent trois mois pour
la fausse identité.
Florent BONNEFOI

933916

La fusilladeaéclatéàl’endroit même où un meurtre avait été commis l’an dernieràlaveille du
15août. / PHOTO N.C.

Marseille


Dans une mer agitée, le jeune homme de 28 ans n’est pas parvenuàregagner le rivage de la calanque
de Samena où il est décédé. / PHOTOFRÉDÉRIC SPEICH

TRIBUNALCORRECTIONNEL


Les vols alimentaient


des épiceries de Marseille


AUBAGNE


Une mystérieuse fusillade sans victime


CONTACT:MARSEILLE

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Divers

DANSlARUBRIQUE

VOTRE

"Au-delà de 30m, tout


problèmepeutêtre


fatal sans sauveteurs".


MAJORBRUNETTI


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