La Provence - 01-08-2019

(lu) #1
Sa maisonmère-Eca
Groupe, baséeàLaGarde, dans
le Var- venant de décrocher un
très important contrat d’arme-
ment au profit des marines
belges et néerlandaises, le cabi-
net d’architecture navale Mau-
ric voit sonplan de charge aug-
menter sensiblement, avec
comme corollaire, un besoin
urgent de recrutement.
Le site marseillais de Mauric
recherche en effet dix archi-
tectes expérimentés, suscep-
tibles de superviser et de réali-
serdes dessins de structure
(dessinateursprojeteurs),degé-
rer des projets complets (chefs
de projets) et de coordonner
des chantiers complexes.
Constitué de Naval Group et
d’Eca Group, le consortium Bel-
gium Naval &Roboticsarem-
porté l’appel d’offres lancé par
la Belgique et les Pays-Bas afin
de fourniràces deux pays 12 bâ-
timents spécialisés dansla
guerredes mines, dotés chacun
d’une capacité de mise en
œuvre d’une centaine de
dronesUSV (surface), AUV
(sous-marins) et UAV (aérien).
La part du contrat revenant à
Eca Groups’élèveà450 mil-
lions d’eurosetprévoitnotam-
mentlaconception d’une quin-

zaine d’USV;travail confiéàsa
filiale Mauric et plus particuliè-
rementàson site de Marseille.
L’établissement phocéen au-
ra notamment pourmissi on de
fournir la plateforme navale té-
lép ilotée de 12 mètres de long
et d’une vingtaine de tonnes,
qui facilitera la miseàl’eau et la
récupération des drones
sous-marins. Un premier proto-
type de cenavire autonome, de-
vraitvoir le jour au début de
l’année 2021.
Mauric Marseille aégale-
ment été sollicité pour assurer
l’assistance technique auprès
d’Eca, en vue de mettre au
pointles interfacesqui permet-
tront aux navires de guerre de
communiqueravecleursUSV
et le sdrones embarqués.Àno-
ter que, dans le cadre de ce
même contrat,Eca Group re-
crute sur son site de La Garde,
50 ingénieurs chercheurs dans
les domaines de l’intelligence
artificielle, de la cybersécurité
et de la robotique;d’autresre-
crutements étant annoncé
pour 2020. Quantaux candida-
turesaux postes d’architecte na-
val proposés par Mauric Mar-
seille,elles doivent êtreadres-
sées à[email protected]

Philippe GALLINI

A


lors que d’autres par-
taient en vacances ou pé-
dalaientàlapoursuite du
maillot jaune sur les cols de
France, Alexandre-Jacques Ver-
nazza, président du groupe
marseillais Mediaco, s’est offert
un marathonaumois de juillet.
Unecourse contre la montre
pour boucler le dossier de re-
prise d’Altead,placée en redres-
sement judiciaire le 30 maider-
nier, assorti d’une périoded’ob-
servationdetrois mois.
L’entreprise, spécialiste du
transport exceptionnel, de la
manutention et du levage(no-
tamment connue pouravoir
transporté des pièces monu-
mentalesd’A320 et de la fusée
Ariane),traversaitunepériode
de turbulencedepuis la démis-
sion, en avril de son fondateur,
Jean-François Torres, sur fonds
de difficultés financières et so-
ciales.
Àl’issue de la périoded’obser-
vation, le tribunal de com-
merce de Paris vient donc de
concéder au groupe familial
marseillais la reprise de la
branche levage d’Altead. Le
groupe Capelle,avec qui Media-
co aprésenté un dossier
conjoint, récupère de son côté
la branche transport. " Trois
mois, c’était serré ", soupire
Alexandre-JacquesVernazza.

Àeux deux, Mediaco et Ca-
pelle ont repris 96%dupéri-
mètre social de l’entreprise,
1250 salariés et2000 agences
au compteur. Uneredistribu-
tion quiprendeffetaujour-
d’hui,

er
août, et qui fait de Me-

diaco, déjà numéro1français
du levage, le numéro 3euro-
péen. Cedernier récupère ainsi
190 grues, 530 salariés et une
quinzained’agences, principa-
lement dans l’ouest de la
France.

Cette acquisition-dontlepré-
sidentaéludé le montant-ren-
force donc les positions du
groupefamilial phocéen, qui
désormais, se retrouveàlatête
d’un parcde800 grues de 35 à
750 tonnes,de75agences, de
2000 collaborateurs. Et estime
pouvoir réaliser pour 2019 un
chiffre d’affaires consolidéde
260 millionsd’euros pour la par-
tie levage, et 340millions pour
le groupeentier.
" Nous allons intégrer les sala-
riés et moyens d’Altead, pour ré-
soudre les difficultés financières
et organisationnelles que
connaissait Altead en s’ap-
puyant sur notre propre réseau,
en mutualisant les agences et les
plannings ", précise
Alexandre-Jacques Varnazza.
La marque Altead, disparais-
sant totalement. Plusieurs di-
zainesderecrutements sont
égalementprévus danslesse-
maines et moisàvenir, au siège
marseillaisdeMediaco,pourgé-
rerlatransition.
Toujours détenuà100%par
la fa milleVernazza, dontl’ac-
tuel président représente la troi-
sièmegénération,le groupe Me-
diaco exploite pour la partie le-
vage une dizaine d’agences et
un parc de 200 grues dans la ré-
gion Sud-Est. Ilalongtemps été
en concurrence directe avecun
autre spécialiste du levage mar-
seillais, l’entreprise Revel. Qui
lui, aété absorbé en 2009 par...
Altead.

Marguerite DÉGEZ

"Sous-traitance,maltrai-
tance" , "Contrats précaires, y’en
amarre" ,tels sont
quelques-uns des slogans qui
ont été scandés hier,sur fond
de concert de casseroles, de-
vant l’Intercontinental.
Suffisamment bruyant et
voyant pour qu’il ne passe pas
inaperçu,aupremier niveau de
l’entrée de l’hôtel, faceàune
barrière desécurité composée
àlafois de policiers et d’agents
de sécurité. Le conflit opposant
les femmes de chambre du NH
Hôtel(en grève depuis trois
mois)s’est donc déplacé de
quelques centaines de mètres
depuis le boulevard des Dames
(

e
)vers le Panier, pourfaire
cause communeavecd’autres
salariés précaires,àl’appelde
l’intersyndicale CNT-CGT.
" Alors que le servicedes
chambres est une mission quali-
fiéeavecdesexigencesdesplus
dures, c’est le seul service de l’hô-
tel qui est sous-traité, avec peu
de considération et peu de droits
pour les salariés. C’est la raison
pour laquelle nous sommes là,
solidaires,", martèle Henry An-
saldi, délégué local CGT.
Les syndicats, comme les sala-
riés grévistesduNHHôtel, de-
mandent avec insistance des
améliorations de leurs condi-
tions de travail, des rémunéra-
tionsdignes,demandes qui
sontrestées sansréponse de-
puis plusde110 jours,malgré
l’intervention sans succès d’un
médiateur. "Le combat de ces
femmesdechambreestemblé-

matique de ce qui se passe un
peu partout dans le monde de la
sous-traitance, estime Hélène
Le Cacheux, secrétaire natio-
nale du Parti de gauche et an-
cienne candidate aux législa-
tivespourLaFrance Insou-
mise. Dans le pays des Droits de
l’Homme,ce quisepasseici
comme ailleurs s’apparenteàde
l’esclavage moderne. On est tou-
jours, depuis le début, sur les
mêmes revendications".
En pointe de ce rassemble-
ment organisé devantunéta-

blissement luxueux, fleuron de
l’industrie touristiquemar-
seillaise, Baguirou N’Diaye, dé-
léguésyndical HPE (Hôtels de
prestige et Économiques)àla
CGT, expliquait aux personnes
présentes que "Tous les salariés
doivent être traités de la même
manière" .Dénonçant verte-
ment dans son intervention les
"cadences infernales et les sa-
laires payésàla tâche".
On notera que ce rassemble-
ment s’est déroulé sans aucun
incident, dans une ambiance

plutôt bon enfant, avec le sou-
tien de plusieurspartis, dont ce-
lui des Jeunes communistes.
Un peu plustard dans
l’après-midi,uncommuniqué
faisait savoir que trois représen-
tants CGT-CNT avaient été arrê-
tés par la police et avaient été
conduitsaucommissariat
Noailles. Pas de bon augure
pour un mouvement qui tend à
s’éterniser. Et pourlequelon
n’entrevoit toujours aucune is-
sue.

Ph.F.

Depuis le moisde juin,le
conflitpersisteàlaCaisse d’allo-
cations familiales (CAF)des
Bouches-du-Rhône. L’intersyn-
dicale FO-CGTaappeléàces-
ser toute activité aujourd’hui,
pour dénoncerlaremise en
cause de certains avantages ac-
quisetréclamerplus de sou-
plesse dans lesconditions de
travail. "Nousn’avons plus les
moyens de remplir notre mis-
sion correctement, déplore
Claude Caporali, représentant
FO àlaCAF 13, l’État ne donne
plus lesmoyensaux CAF de se
développer normalementetles
services ne peuvent plus suivre".
L’accueil du publicsur ren-
dez-vous et le libre-service non
accompagné seraientnotam-
ment impactés par les change-
ments et les modificationsde
fonctionnement. Retards dans
le traitementdes dossiers des al-
locataires, perturbationsdans
les rythmes de travail des sala-
riés, réduction des effectifs...
Selon les syndicats, la CAF n’au-

rait pluslapossibilité d’accom-
plir normalement sa mission de
service public. Avec notam-
ment trois implantations mar-
seillaises (Malaval, Gibbes,De-
sautel) qui tournentàplein ré-
gime, comptetenudel’af-
fluence de la demandeàla-
quelle elles doivent répondre.
"Dèsle dé but du conflit, la di-
rection de la CAFaprislame-
suredesproblèmesetacompris
lesinquiétudesdessalariésqui
sonttoutàfaitlégitimesdufait
desincertitudesquipèsentsur
l’avenir" ,explique-t-on dans
l’entouragedeladirection de la
CAF. Pour preuve de sa bonne
volonté, la direction aurait pré-
vu cinq séances de discussion
avec les représentants des sala-
riés,àpartir de la fin du mois
d’août. "Le dialogue reprend pe-
tit àpetit" ,reconnaîtdeson cô-
té ClaudeCaporali. D’autres ac-
tions sont inscrites au calen-
drierdes syndicats pour les se-
maines qui viennent.
Ph.F.

Fondé en 1942, le groupe
Mediaco est présidé
aujourd’hui par
Alexandre-Jacques
Vernazza.% / PHOTOSDR

SOLIDARITÉ


Le conflit de l’Hôtel NH change de décor


INDUSTRIE NAVALE DE DÉFENSE


Mauric Marseille


recrute 10 architectes


SOCIAL


Les salariés de la CAF


poursuivent leur grève


En grève depuis trois mois, les femmes de chambre du NH Hôtel se sont déplacées devant
l’Intercontinental pour faire cause communeavecd’autres salariés précaires. / PHOTO ANTOINE TOMASELLI

Le marché porte sur l’étude et la réalisation d’une quinzaine de
drones de surface de type Inspector 125. / DOCUMENTMAURIC-ECAGROUP

Nº1 français desgrues, Mediaco


prend de la hauteur avec Altead


ÉCONOMIELe groupe marseillaisreprendlabranche Levage de son concurrent


Marseille


260 M ¤


Le chiffre d’affaires


attendu pour 2019 par


Mediaco sur le levage.


L’acquisitionfait de


Mediaco le numéro 3


européendulevage.


Grève au Centre éducatif ferméNouvel horizon


Lessalariés du Centre éducatif ferméNouvel horizonMarseille


(Services de protection de la jeunesse) dans le quartierde
Saint-Just (

e
)sont en grève,depuishier, àl’appel de la CGT.

Ils entendent faire valoir leurs revendications (respect de la
convention collective et du Code du travail, mode de manage-

ment...) et soutiennent un salariéconvoquéaujourd’huipourun


entretien préalableàunlicenciement. Un rassemblement est pré-
vu ce matin,à11h,au7impasse Sylvestre (

e
).

5
http://www.laprovence.com

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