OuestFrance - 2019-07-27

(C. Jardin) #1
Normandie
27 -28 juillet 2019

Du TVR sur pneus au tramway fer
Ce samedi,uneépopée de près de
dix ans s’achèveàCaen avec le rem-
placementdutramwaysurpneuspar
un tramway fer. Le TVR caennais
n’avait pas deux ans en 2004 que
Bombardier, son constructeur, arrê-
taitlaproductiondesrames.Lespan-
nes s’enchaînent, les coûts de main-
tenanceflambent:aprèsunfeuilleton
qui anime la vie politique locale, il est
décidéendécembre2011 derempla-
cer le TVR. Décision confirmée en
novembre 2014 lorsque Joël Bru-
neau devient présidentde Caen-la-
Mer :«J’espérais au départ quele
TVR puisse tenir jusqu’en 2022,
mais il aurait fallu engager 40 mil-
lions d’euros de travaux de mainte-
nance»,explique-t-il fin 2016.

Le cœur de l’agglo en chantier
pendant 18 mois
LeTVRprécocementhas beencesse
de rouler le 31 décembre 2017, après
seulement15 ans de service. Démar-
rentalors18 moisdechantier,surdix
frontsdetravaux.Leprojetestbaptisé
«Tramway 2019»: pas question de
prendre lemoindre retard,tantlapilu-
le des nuisances occasionnées est
déjàamèreàavaler pour les Caen-
nais, en particulier les commerçants.
Le président Joël Bruneau fait la pro-
messe de tenir les délais.

Mauvaises surprises dès le début
du chantier
Ça démarre mal : Caen-la-Mer pen-
sait économiser du temps et de
l’argent en reprenant le tracé de
l’ancientram mais il faut changertou-
tes les plateformes. Les premiers
mois, les habitants ont l’impression
que rien n’avance.
Deuxième déconvenue : les
réseaux (eau, gaz, électricité) qui
étaient censément déviés avant
même la création des lignes de TVR,
en 2002, ne l’ont pas tousété. Et per-
sonne n’est en capacitéde fournir
une carte détaillée des canalisations.
Un long travail de cartographie
démarre.«Au moins, maintenant
c’est fait»,soupire aujourd’hui dans
un sourire Rodolphe Thomas, vice-
président de Caen-la-Mer en charge
des transports et maire d’Hérouville-
Saint-Clair.

Des bouchons, de la circulation
Les usagers des transports en com-
mun apprennentàse repérer dans la
noria des 80 bus qui remplacent le
tram,àretrouver les arrêts qui chan-
gentdeplaceenfonctionduchantier.
Les automobilistes s’habituent au
quart d’heure supplémentaire dans
lesbouchonsetprennentleurmalen
patience au volant, tandis que les
cyclistes redoublent de vigilance

pour slalomerdans ce trafic perturbé
et parfois dangereux. Les anciennes
voies de tram se transforment en vas-
tes pistes cyclables, même si c’est
interdit.

Le chantier face aux samedis
«Gilets jaunes»
Début janvier 2019, une manifesta-
tion des Gilets jaunes dégénère. Des
tractopelles brûlent, la fragile dalle au
pied de Saint-Pierre est endomma-
gée. Durant les deux mois qui sui-
vent, les ouvriers perdent deux jours
parsemainedetravail:levendredi,ils
rangent ce qui pourrait servir de pro-
jectile;lelundi,ilsréinstallentlechan-
tier. La tente blanche au chevet de

Saint-Pierre est l’objet de toutes les
attentions : dessous sèche la résine
permettant de fixer les railsàcet
endroit où l’on ne peut pas creuser.

De bonnes nouvelles tout de
même
Heureusement,les entreprises met-
tent les bouchées doubles pour tenir
lesdélais.Leurprofessionnalismeest
unanimementsalué. Les ouvriers tra-
vaillent d’arrache-pied, de nuit, le
week-end...«Ces mesures d’accélé-
ration nous seront facturées bien
sûr,pointe Joël Bruneau.Mais elles
permettent au chantierde s’achever
dans les temps.»Lamétéoclémente

cet hiver a aussi beaucoup aidé.

Les voies se mettent au vert
Trois lignes reprenant pour partie
l’ancien tracé du tram serpentent
désormaisàtravers la ville. Elles vont
un peu plus loin, jusqu’àFleury-sur-
Orne et dans la presqu’île caennaise.
Elles sont aussi plus vertes, enga-
zonnées sur la moitiédu tracé. Les
essais pour les chauffeurs en forma-
tion ont démarrédès juin et, petità
petit, les Caennais reprennentl’habi-
tude de voir les trams circuler. À
compterdecesamedi,çasera«pour
de vrai».
Aurélie LEMAÎTRE.

L’unedes grossesprouessestechniquesdu chantiera consistéàfixerdes railsau moyend’unerésine,au chevetde l’église
Saint-Pierre.Le sol yétait tropmincepourpercersansrisquerd’atteindrela conduited’eausouterraine.
|PHOTO:ARCHIVESOUEST-FRANCE

Les Caennais inaugurent leur nouveau tramway


Il fait 33 mètres de long, 2,4 m de lar-
geetpeuttransporter212passagers.
Lui, c’est leCitadisX05d’Alstom, le
nouveau tramway fer qui embarque
ses premierspassagersàCaen ce
samedi.Construitesàl’usine Alstom
de La Rochelle(1), les rames sontà
l’essai depuis plusieurs semaines,
sur les rails de Caen-la-Mer.
Petitàpetit, les habitants se familia-
risent avec le nouveau design de leur
tram,sesalluresdeNokia3310defin
desannées90.Ilfauts’habitueraussi
àsesdéplacementsplussilencieux,à
lacohabitationvoitures/ramessurles
voies, qui peut déstabiliser au début.
Les premierspassagers qui embar-
queront, ce samedi,pourront consta-
ter ses nouvelles fonctionnalités : la
possibilitéd’y recharger son télépho-
ne portable, de monteràvélo en
dehors des heures de pointe, les

accès facilités, dans les voitures 2 et
4, pour les personnes en fauteuil rou-
lant. Ils apprécieront son intérieur
plus spacieux avec de larges baies
vitrées, ouvertes sur la ville.
Vingt des 26 rames circuleront en
permanence sur les trois lignes de
5h45à0h30,dulundiausamedi,et
de 8 h 45à0 h 30 le dimancheet les
joursfériés,àcompterdeseptembre.
Mais dans un premier temps, le tram
resteàl’heure d’été. En parallèle, le
réseaudebusaétéentièrementrevu.
Le tarifdu ticketdetram,lui,nechan-
ge pas : 1,50 €àl’unité.

(1) Caen-la-Mer a achetéles 26
rames pour un montant d’environ
50 millions d’euros, pour un budget
global de 265 millions d’euros.

Aurélie LEMAÎTRE.

Le nouveautramwayfer caennaisest un CitadisX05.Les ramessontconstruites
dansl’usined’AlstomàLa Rochelle. |PHOTO:STÉPHANEGEUFROI

Ce samedi,l’agglomération caennaise inaugure son tramway fer. En dépit des aléas du chantier, il
circuleraàl’heure : contrat rempli pour Caen-la-Mer qui avait miségros sur ce rendez-vous.
Àquoi ressemble le nouveau tramway?

À11 h30,cesamedi,larameinaugu-
rale du nouveau tramway caennais
s’élancera officiellement du boule-
vardMaréchal-Leclerc,àproximitéde
l’arrêt Saint-Pierre. En fait, les rames
aurontcommencéàprendredespas-
sagers sur les trois lignesàpartir de
4 h 44. Ce jour est doublement
important car il permet de valider
totalement la mise en circulation du
nouveléquipement du réseau de
transport en commun Twisto. Six sta-
tions du tracédu tram auront droità
des animations particulièresàpartir
de 15 h, rollersàHérouville ; parkour
au Calvaire-Saint-Pierre ; cirqueà
Rives de l’Orne/gare SNCF ; smurfà
Grâce-de-Dieu;breakdance et dan-
se classiqueàLiberté; show véloà

Ifs.
Vers 19 h, trois parades (àvélo au
départ d’Hérouville, en courant
depuis Ifs, ouàpied depuis la place
Saint-SauveuràCaen) convergeront
vers la Presqu’île de Caen où sera
aménagéun village. Possibilitéde
pique-niqueravant le spectacle de
clôture (prévu vers 22 h 30) les FierS
àcheval par la compagnie des Qui-
dams.

Samedi27 juillet2019,àpartir de
11 h 30.Animations gratuites. Pen-
dant les deux jours, les déplace-
ments sur l’ensemble du réseau de
transportencommuncaennaisTwis-
to seront gratuits.

La fête pour découvrir le nouveau réseau


certificateurs de compétence, c’est-
à-dire que nous délivrons des titres
professionnels reconnus par l’État,
de niveau 5, en garde d’enfant, assis-
tantmaternel,assistantdevie...Nous
avons 120 collaborateurs, dont 70à
Alençon.

Vous avez lancéun gros chantier
de rénovation immobilière rue
Saint-Blaise : pourquelprojet?
Nous rénovons trois maisons de la
rue,afindecréeruncomplexed’inno-
vation sociale : une universitédu
domicile. Sur 750 m^2 , nous accueille-
rons en juin 2020 des experts, cher-
cheurs,étudiantsethabitants,afinde
trouver des solutions ensemble sur
les besoinsàdomicile.

PourquoiàAlençon?
Pour contribuer au dynamisme de
notre territoire, contribueràla revitali-
sationéconomiquede cet axe princi-
pal qu’est la rue Saint-Blaise, et, par
l’esprit pionnierde ce projet, sur les
pratiques et usages du domicile, se
poserenréférenceauniveaunational
et international.

Propos recueillis par
Yasmine MOUSSET.

Une universitédu domicileàAlençon


Le groupe Iperia, spécialisédans les emploisàdomicile, veut
ouvrir un centre de recherche en juin 2020àAlençon.

Trois questionsà
Baptiste Lenfant, directeur général
d’Iperia, l’Institut, baséà Alençon
(Orne).

Pouvez-vous expliquerla vocation
d’Iperia?
Iperia est une association, créée il y a
vingt-cinq ansàAlençon, dont le but
estdefairereconnaîtreetvaloriserles
emploisàdomicile. Nous sommes

BaptisteLenfant,directeurgénéral
d'Iperia. |PHOTO:DR

«Si je n’avais pas eu la bourse, je
n’aurais pas voyagéseule»affirme
Juliette Bony, 18 ans, qui a débuté,
mi-juillet,unvoyagedansl’ouestdela
France. Partie de Saint-Quentin-en-
Yvelines,elleestdéjàpasséeparVer-
non (Eure), Rouen (Seine-Maritime),
Le Havre (Seine-Maritime), Touques
(Calvados) et Mézidon (Calvados).
Étudiante en BTS Tourisme, elle a
obtenu la bourse Zellidja, octroyée
auxjeunesde16à20 ans,àlacondi-
tion qu’ils produisent un rapport pen-
dant leur séjour. Juliette a choisi de
raconter, sous forme de vidéo, les
plus beaux voyages des personnes
qu’elle rencontre.


Voyager différemment

Au-delàdeladécouverted’unterritoi-
re,«le but c’est de grandir, de pren-
dre en maturité, explique Juliette,
C’est très enrichissant ». L’autre
objectif est«de voyager modeste-
ment et d’alleràla rencontre des
gens», souligne l’étudiante. L’apport
personnel supplémentaire est limité
pourcesraisons.Juliette apuajouter
seulement120 € aux 650 € de bour-
se. Pour dormir, elle utilise l’applica-
tion coachsurfing qui permet de
loger chez des habitants gratuite-


ment.Lesrepas,ellelespréparechez
ses hébergeurs où elle peut faire
découvrir des plats de sa région.
«J’ai cuisinédes criques ardéchoi-
sesàTouques», se réjouit la jeune
voyageuse. En revanche, pas de stop

pour Juliette.«Mes parentsne veu-
lentpas.»Une chose que la jeune
femme comprend :«ils sontstres-
sés, et c’est normal».
Juliette aimerait devenir guide tou-
ristique et fait desétudes en ce sens.

Cevoyagepourelleestuneaubaine:
«Les personnes queje rencontre
connaissentbeaucoupd’anecdotes
surleslieuxquel’onvisite,jelesnote
toutes».
Astrid BERGERE.

Julietteparcourtl’ouestde la Franceseulegrâceàla bourseZellidja. |PHOTO:OUEST-FRANCE

Juliette Bony, 18 ans etétudiante en BTS Tourisme, voyage dans l’ouest de la France. Elle vaàla


rencontre des gens et veut produire un documentaire sur leurs plus beaux voyages.


L’étudiante collecte les souvenirs de vacances

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