OuestFrance - 2019-07-27

(C. Jardin) #1
OME 26 ÀPARAÎTRE
E22 NOVEMBRE 2019
Sente,Berserik,Van Dongen©E ditions Blake&M ortimer/ Studi oJacobs (Dargaud-Lombards .a.),

O

TOME (^2) E
Repéré
Jazz en baie rayonne dans le Sud-Manche
Festival. Pour ses dix ans, la manifestation propose une affiche
éclectique dans la baie du Mont-Saint-Michel, jusqu’au 4 août.
Démarré mercredi, Jazz en baie
fête ses 10  ans, jusqu’au dimanche
4  août. Particularité du festival  : son
rayonnement sur différents lieux afin
de « profiter du patrimoine géogra-
phique et de proposer plusieurs
ambiances », explique Pierre Betton,
son patron.
L’ambiance est «  urbaine et cita-
dine  » à Granville, « plage et sable
fin » à Carolles-Jullouville, « village
de pêcheurs authentique » à Genêts
et de type « balade » à Tombelaine,
« le cœur de la baie ».
Proche du public
En dix ans, le public de cette mani-
festation, lancée par une association
de copains, a doublé (25  000  festi-
valiers en 2018, dont 15 000 entrées
payantes). Tout comme le nombre
de bénévoles (200). L’offre artistique
s’est aussi élargie. À l’affiche : Charlie
Winston, Eagle-Eye Cherry, Bernard
Lavilliers, Thomas Dutronc, Stephan
Eicher et Pink Martini...
Et le jazz dans tout ça ? « Ce fes-
tival, c’est l’occasion d’en program-
mer, mais pas un prétexte pour
s’enfermer », assène Pierre Betton.
Une soirée blues rock aura lieu lundi
à Saint-Pair-sur-Mer avec Will Barber
et Johnny Gallagher.
Si le côté rayonnement géogra-
phique reste l’originalité de Jazz en
baie, « ne pas avoir l’occasion de
se poser sur un site dédié, c’est
épuisant, notamment du côté tech-
nique. On est un festival d’été, où
le public est assis et couvert, car
on est en Normandie », ironise le
programmateur... La scène Tama-
ris Carolles-Jullouville est passée à
1 500 places assises cette année.
En 2020, la jauge devrait passer à
2  500  places, permettant ainsi « de
ne pas être limité dans les choix
des artistes programmés », sans
toutefois devenir mastodonte comme
les voisins normands Beauregard et
Papillons de nuit. L’idée, c’est aussi
de « garder cette proximité avec le
public » qui fait le charme du festival.
Fabien JOUATEL.
jazzenbaie.fr
Le 3 août, Melody Gardot revient pour la deuxième année consécutive.
Franco P Tettamanti
Brad Pitt, De Niro, Deneuve sur le tapis rouge de la Mostra
À partir du 28  août, une pluie de
stars est attendue à la Mostra de Ve-
nise, dont la sélection sera marquée
par une réflexion sur la condition fé-
minine. Cette 76e édition s’ouvrira
avec la projection de La Vérité, du Ja-
ponais Kore-eda Hirokazu, avec Ca-
therine Deneuve et Juliette Binoche.
L’américain Brad Pitt viendra pré-
senter Ad Astra, de son compatriote
James Gray. Robert de Niro sera
présent pour Joker, de Todd Phil-
lips. Les cinéastes français seront re-
présentés par Olivier Assayas (avec
Wasp Network) et Robert Guédi-
guian pour Gloria Mundi. Le réalisa-
teur franco-polonais Roman Polanski
sera dans la course pour le Lion d’or
avec J’accuse, un drame inspiré de
l’affaire Dreyfus.
Le cinéma perd une grande voix
Elle était l’une des voix de la my-
thique émission Le Masque et la
Plume, sur France Inter. La journa-
liste et critique de cinéma Danièle
Heymann est décédée, à l’âge de
86  ans. «  Avec Danièle Heymann,
le cinéma français perd un de
ses plus ardents défenseurs et la
presse une épatante rédactrice en
chef. Le festival de Cannes perd
une complice et moi une amie de
quarante ans  », a réagi Gilles Ja-
cob, président du festival de 2001 à
2014.


Rennes s’étire, ses lieux de sorties bougent


Sortir l’été dans nos capitales (1/3). Les Rennais ne sortent plus seulement dans le centre.


Guinguette, bars, lieux de spectacles voient le jour au bord de la Vilaine, longtemps boudée.


Il y a vingt ans, sortir à Rennes, c’était
se retrouver pour un spectacle, boire
un verre ou écouter de la musique
souvent rue Saint-Malo ou rue Saint-
Michel, rues bien connues pour ceux
qui ont fait leurs études dans la ca-
pitale bretonne. Bien sûr, il y avait
quelques cafés-concerts mythiques
excentrés. Mais l’essentiel se passait
dans le centre.
Aujourd’hui, la ville bouge, grossit.
Elle voit naître de nouveaux quartiers,
mais aussi des lieux de sorties plus
en périphérie. Et pas seulement des
bars. « Ça participe au renouveau
de Rennes, se félicite Sébastien Sé-
meril, premier adjoint, chargé de l’ur-
banisme. Il ne s’agit pas de délais-
ser le centre-ville mais on constate
qu’il est devenu étriqué, qu’il a be-
soin d’air. »


Le MeM est à la mode

Il faut aussi répondre à la de-
mande des habitants. « On est à
la recherche de lieux alternatifs,
d’autres concepts qui changent
des habitudes », expliquent Bap-
tiste, Feldric et Erwann, la trentaine.
Dans le genre, Avec & Co attire


beaucoup de monde dans un han-
gar de la zone industrielle du sud-est
avec son restaurant-bar associé à un
atelier de customisation de motos,
salon de tatouage et barbier !
Mais c’est surtout le long de la Vi-
laine que la ville prend ses nouvelles
marques. À l’Ouest, à l’extrémité du
mail François-Mitterrand, où des bars
branchés ont poussé ces deux der-
nières années, là où débute la route
de Lorient, le café-théâtre le Bac-
chus  –  qui cherchait à pousser ses
murs – va ouvrir prochainement.
Plus à l’Ouest encore, à deux pas
du Roazhon Park où joue le Stade
Rennais, une guinguette avec bar et
concerts en plein-air s’est installée
les pieds dans la Vilaine. Le MeM est
le nouveau lieu rennais à la mode,
que l’on peut rejoindre en voiture,
mais aussi à pied ou à vélo par le
chemin de halage.
« Le cadre est champêtre, la mu-
sique est sympa, on est dehors »,
témoignent Cécilia, Camille et Na-
dège. « C’est tranquille, facile d’ac-
cès, les parkings sont gratuits et
on n’est pas tassé comme dans les
bars du centre-ville », ajoutent Lilian

et Quentin. Si la guinguette ne sera
ouverte que pour les beaux jours, un
Magic Mirror tout proche, chapiteau
de 1 500 places, le sera toute l’année
pour des concerts et spectacles.
« Besoin d’îlots
de fraîcheur »

De l’autre côté de la ville, à l’est, les
plages de Baud, parc de plus de trois
hectares en bordure de Vilaine, vient
d’être inauguré avec l’idée d’y mon-
ter une ou deux paillotes. La Ville fa-
cilite ces installations, « mais on fait
confiance à des acteurs culturels
privés pour ces projets en aucun
cas supportés par le contribuable »,
précise l’élu.
Après avoir longtemps tourné le
dos à son fleuve, Rennes a enfin la
volonté d’y recréer une vie autour,
en réinvestissant les espaces verts,
les prairies. « On fait tous notre
cheminement écologique, face au
réchauffement climatique. On va
avoir besoin d’îlots de fraîcheur. »
Et la nature en ville, ce sont aussi les
jardins pour ceux qui n’en ont pas.

Agnès LE MORVAN. À deux pas du Roazhon Park, une guinguette avec bars et concerts en plein-air s’est installée les pieds dans la Vilaine.

Thomas Brégardis, Ouest-France

27-28 juillet 2019
Cultures
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