OuestFrance - 2019-07-27

(C. Jardin) #1

27 -28 juillet 2019 Normandie


Reportage


«Faceàla méchanceté,àla cruauté,
nous sommes tentés parla ven-
geance, ce que Jésus ne veut pas.»
C’est par ces mots que l’archevêque
de Rouen, Dominique Lebrun a
appeléàl’apaisement, après le dra-
me vécu par les paroissiens de cette
petiteéglise de banlieue, devenue
tristement célèbre.
Il est 9 h hier, vendredi. Plusde 150
fidèles célèbrent la mémoire du père
Hamellors d’une messe d’hommage
tenuedanssonéglise.Àl’intérieur, de
nombreux détailsévoquent sa pré-
sence : un livre de témoignagesà
l’entrée, une peinture, des affiches...
Celafaittroisans,maislesouvenirest
encore vif.«La cérémonieétait très
prenante. Nous connaissions bien
le père Hamel.Cette messeétaità
son image : simple, commeil l’aurait
aimée», confient Gérard et Sylvie,
paroissiens de Grand-Quevilly, com-
mune voisine de Saint-Étienne-du-
Rouvray.
Pour Roseline Hamel, la sœur du
prêtre défunt, l’émotion est encore
plus grande :« Ce jourest un
moment de grandesouffrance,ô
combienpositive car elle révèle une
force inépuisable, capablede bous-
culerdes montagnes». Alors que le
dossierdebéatificationdesonfrèrea
étédéposéau Vatican, elle affirme
que cette journée est l’occasion de
«réunir l’espéranceet la volontéde
vivre ensemble, de vivre avec l’autre,
commele disait monfrère. C’est le
seulremèdecontre la haine.»
Il est 10 h, la pluie commenceà


tomberàgrosses gouttes. Après le
recueillementreligieux,un hommage
civils’estdérouléenprésencedupré-
fet de Seine-Maritime, Pierre-André
Durand, du députéPCF Hubert Wul-
franc, du maire de Saint-Étienne-du-
Rouvray et de l’archevêque de
Rouen. Ce rendez-vous républicain
étaitinitialementprévudevantlastèle
dusouveniraupèreHamel.Lapluiea
décaléla cérémonieàl’intérieur de
l’espace Déziré.

«Pas de républiqueforte
avec des quartiers relé-
gués»

Rappelant que le combat contre la

radicalisation ne peutêtre menépar
les communes seules, Joachim Moy-
se, maire de Saint-Étienne-du-Rou-
vray,soutientqu’ilnepeutexister«de
Républiqueforte avec des villes qui
resteraientmeurtries, des quartiers
relégués, des populations oubliées.
En tant qu’hommede foi et d’église,
le père Hamel diffusait un message
de paix. En tant querépublicains,
nous devons mettre enœuvre les
conditions pourquecette paixsoit
possible». Pour l’édile,«Il est temps
de tourner la page, mais en même
temps, ce momentest tellementfort
etémouvant qu’il est nécessaire que
l’on se retrouve.»
Les intervenants ont tous rappelé

l’engagementdu père Hamelpour la
paix, la fraternité.«Cet hommage a
fait résonnerdes engagementsjus-
tes», selon le députéHubert Wul-
franc.
DominiqueLebrun, archevêque de
Rouen,areprislaparoleenayantune
pensée pour Mamoudou Barry,
agressé mortellement la semaine
dernièreàCanteleu, près de Rouen :
«Je ne peuxtaire ni le dramede la
mort de MamoudouBarry, ni celui
de tantde vies sacrifiées dans le
mondepar la cupiditéou la méchan-
cetéde l’humanité, qui est, recon-
naissons-le, parfois la nôtre».

ClémentineLE RIDÉE.

Plusde150personnesdansl’églisedeSaint-Étienne-du-Rouvraypourl’hommageaupèreHamel. |PHOTO:OUEST-FRANCE

Plus de 150 fidèlesétaient réunis au sein de l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray, près de Rouen


vendredi, pour célébrer la mémoire du prêtre assassinépar deux terroristes islamistes.


Trois ans après, l’hommage au père Hamel
Les meilleurs chevaux sontàDeauville


Ce dimanchedébute le meeting de Deauville Barrière : l’élite
hippiquemondialesera au rendez-vous.

S’il ne fallait qu’une seule raison
d’aller au meeting de Deauville Bar-
rière, la réponse est simple :«les
courses !»s’exclameFranckLe Mes-
tre, directeur de l’Hippodrome de
Deauville. Du très haut niveau – sept
courses du groupe 1 –, des déléga-
tions internationales – de 15à 20
nationalités représentées – autre-
mentdit,«ce qui se fait de mieuxsur
la planète cheval». Il ne cache pas
son enthousiasme:«il y a toujours
de l’adrénaline, c’est assez specta-
culaire».
MaislemeetingdeDeauvilleBarriè-
re ne se résume pas qu’aux courses:
c’est aussi un lieu de vie. En cette
périodeestivale,unvillageaétémon-

tépour accueillir les visiteurs :«Il y a
un espaceenfant, un pourse restau-
rer, un pourles joueurs... Nous sou-
haitons proposer uneexpérience
complète»détaille le directeur. Des
journéesàthème sontégalement
prévues, avec par exemplele Cham-
pionnatde France des poneys, ou la
journée internationale des courses
du Maroc.
Quand aux non initiés aux courses
hippiques, Franck Le Mestre tientà
lesrassurer:«C’est un milieude pas-
sionnés, c’est vrai,mais c’est sur-
tout un lieu où l’on passe de bons
moments!»
Clara ECHARRI.

De15à20nationalitésdifférentessontattenduespourcemeetingdeDeauville
Barrière |PHOTO:ARCHIVESOUEST-FRANCE

La 4G couvre toute l’autoroute A


Après deux ans de travaux, l’autoroute A13 est désormais
couverte en 4G Orange. Un investissement de 15 millions d’euros.

«Peu nombreux sontles survivants
des cinqpremièreséditions...»Le
site du Trail de l’angoisse annonce la
couleur. L’événement revient pour
une6eédition,le30novembre,àThu-
ry-Harcourt (Le Hom).Au terme d’un
parcours«maléfique»de 12 km, les
coureurs doiventéchapperaux créa-
tures qui surgissent de la nuit. Une
trentaine de nouvelles animations


seront dispersées sur tout le par-
cours. Les inscriptions démarrent
fort. Déjà1 500 placesécoulées sur
les3000disponibles.Pours’inscrire,
deux conditions :être néavant le
30 novembre 2005, et présenter un
certificat médical. Samedi30 novem-
breàpartir de 18 h. inscriptions sur
http://www.traildelangoisse.com

Les inscriptions au Trail de l’angoisse sontouvertes


Pas moins de trente véhicules de col-
lection seront présentés aux enchè-
res, ce samedi,àCaen. Les six voitu-
res et camions, cinq motos, 18 scoo-
tersetunside-carsontissusdelacol-
lection d’un passionnédes véhicules
des années 1950-1960. On compte
dans le lot la première génération de
scooters, tout droit sortis des années


  1. Des Vespa, Terrot, Moby, Ber-
    nardet, Automoto et Peugeot seront
    présentés. Côtévoitures, plusieurs
    Citroën anciennes comme une Berli-
    ne 2 CV de 1961, une camionnette
    2 CV de 1959 et deux fourgons de
    type H.Samedi27 juillet,14 h, Hôtel
    des ventes de Caen.


Trente véhicules de collectionaux enchèresàCaen


, Bricquebec, au sud de Cherbourg,
va vivre quatre jours de fête haute en
couleur, avec sa traditionnelleSainte-
Anne. Le comitédes fêtes a encore
concoctéun riche programme jur-
qu’àlundi.Lecloudelafêteserasans
nul doute le grand défilédimanche.
Huitgroupesanimerontlesruesdela
Citédu Donjon,soitplusde300dan-


seurs et musiciens. Mais la tradition-
nelle Sainte-Anne c’est aussi une
grande fête forain ; un marchétradi-
tionnel le lundi ; une course cycliste,
unegrandesoiréespectacleetunbal
disco gratuit le samedi; une messe
solennelleet des aubades en ville le
dimanche; un grand feu d’artifice tiré
du donjon,le lundi.

La Sainte-Anne: quatre jours de fêteàBricquebec


Un imposantincendie s’est déclaré,
jeudi, dans une casse automobileet
des terrains occupés par des forains,
lelongdelaD658,entreLaHoguette
(Calvados) et Nécy (Orne). Les flam-
mes,quiontnotammentmenacéune
ligneàhautetension,ontétécombat-
tues par 70 sapeurs-pompiers. Des
gendarmes de Falaise et de Sées
sont intervenus pour sécuriser les

axes routiers, notamment l’accèsà
l’autoroute A 88. Un bâtiment de sto-
ckage qui abritait des bonbonnes de
gaz aététrès endommagé, et du
matériel de forains, dont des carava-
nes, a brûlé. Mais aucun blessén’est
àdéplorer et les maisons d’habita-
tion, ainsi qu’un local professionnel
de 200 m², ont puêtre préservés.

Incendiedans une casse automobile: le bilan


Depuis 2017, Orange travaille en
collaboration avec la Région, les mai-
resetlespropriétairesdesterresagri-
coles qui entourent l’autoroute, pour
permettre le déploiement de ce
réseau. Les travaux auraient dûêtre
finis en 2018, mais des difficultés ont
étérencontrées sur le parcours.
La couverture en 4G sur l’autoroute
passe par 150 antennes, dont certai-
nesontétécrééesspécialementpour
leprojet.Ànoterqu’uneantennecou-
vre l’autoroute mais aussi les alen-
tours,de 1à30 km.Pour l’entreprise,
c’est un investissement d’environ
15 millions d’euros. L’objectifétait de
permettre aux usagers de l’autoroute
de bénéficier d’un réseau de qualité,
maisl’attractivitédelarégionestaussi
en jeu.«Quandles industriels veu-
lent s’implanter, ils regardenten pre-
mierle transport, expliqueJoël Col-
son, maire de Beuzeville (Eure),et en
second, ils s’intéressentàla com-
munication,le réseau».
La 4G dans les Intercités
normands
Au cours de l’année 2020, les lignes
Intercités Paris-Caen-Cherbourg et
Paris-Rouen-Le Havre devraient aus-
si bénéficier de la couverture 4G.
L’objectif est de rendre opérationnel-
les les 220 antennes du réseau. 106
l’ontdéjàété,85sontentravauxetles
pour les 29 dernières, les négocia-
tions sont en cours.

Astrid BERGERE.

Les abonnés Orange peuvent désor-
mais surfer sur le web et téléphoner
sans interruption sur l’ensemble de
l’autoroute A13, de ParisàCaen, grâ-
ce au déploiement de la 4G.«Une
bonnenouvelle, selon HervéMorin,
présidentde la Région Normandie,
pourchaqueNormand,maiségale-
mentpourtoutes les entreprises qui
maillent le territoire normand».
Orange a accéléréle projet après de
nombreuxmessagesduprésidentde
Région,«chaquefois que je n’avais
pas de réseau sur un secteur,
j’envoyais un textoàMarc Maouche,
déléguérégionalorangeNormandie
avec le lieu précis».

Lesairesdeservicesontaussiéqui-
péesduréseau4GOrange,découvert
cettesemaineparHervéMorin.
|PHOTO:OUEST-FRANCE

LaNormandieenbref


«Plus jamaisça !»«Halte au racis-
me !»«Justice pourle docteur
Mamoudou Barry !»Plus de 2000
personnes ont longuementscandé
cesslogans,devantlafacultédedroit
de Rouen, làoù Mamoudou Barry
avait soutenu sa thèse de droit le 27
juin.«Nous voulons justice. Nous
avons eu beaucoup de retours sur
les réseaux sociaux du monde
entier, de nombreuses personnes
adressentleur soutienàla famille»,
confie une amie proche du couple.
Concernant la femme de l’universitai-
re sauvagementagressé, son amie
affirme que«C’est compliqué. Elle
vit au jourle jour, ellecommence
tout justeàaccepter ce qui est arri-
vé.»


Une personnehumbleet
sensible
Amis, familles, professeurs et collè-
gues ont témoignéàtour de rôle,
décrivant Mamoudou Barry comme
une personne«humble, sociale,
sensible, qui se bat pourla cause
des gens.»
«Il avait tellementde projets, il vou-
lait retourneren Guinée, devenir
avocat»,affirme devant la foule Cari-


ne Brière, sa directrice de thèse.«Il
avait tracéson cheminvers un ave-
nir qui s’annonçait radieux.»
Son avocat, Maître Jonas Haddad,
plaide pour que cette marche blan-

che«serve d’exemple.Je vous
demanded’être lucides. Lorsque
l’agresseura prononcéce qu’il a dit,
c’est bienla preuve que c’est un acte
raciste.»Hady Barry, l’undesorgani-

sateurs,atenuàcequecettemarche
se déroule«selonles valeurs de la
famille, en paix, enévitantles amal-
games.»
Laurent Poulet, avocat à Paris,
raconte avoir déjeunéla veille de
l’agression avec MamoudouBarry :«
J’étais sous le choc. C’était quel-
qu’un de doux, d’intellectuel et de
très actif.»IbrahimaSow,lui,necon-
naissait pas la victime. Il est venu de
Paris pour manifester son soutien«à
l’ensemble de la communautégui-
néenneet française. Je suis Guiné-
en d’origine, je me suis senticoncer-
nécar pourmoi,c’est un acte racis-
te.»
Une information judiciaire a été
ouverte lundi pour«violences volon-
taires ayant entraînéla mort sans
intentionde la donner».Le facteur
aggravant du caractère raciste de
l’agression aétéretenu par le par-
quet. Le suspect aétéplacéenéta-
blissement psychiatrique.
D’autres marches blanches sont
prévues samedi 27 juillet, àParis,
Montpellier et Lyon.

ClémentineLE RIDÉE.

Lamarcheblancheestpartiedevantl’universitédedroitdeRouen.
|PHOTO:OUEST-FRANCE

Une semaine après l’agression qui a coûtéla vieàl’universitaire Guinéen, plus de 2000


personnes se sont réunies, hieràRouen, pour une marche blanche.


Une marche blanche pour Mamoudou Barry


Mercredi, en début d’après-midi, un
corps sans vie aétéretrouvédans un
étang, rue Camille Saint-Saëns,à
Touques (Calvados), près de Trouvil-
le. D’après les premières constata-
tions, il pourrait s’agir d’un homme

quiavaitfaitl’objetd’unesignalement
pour disparition inquiétante.
L’enquête,dirigéeparlecommissa-
riat de Deauville, est en cours.Àce
stade, aucune thèse n’est privilégiée
par les enquêteurs.

Un corps retrouvédans unétangàTouques


Toute cette semaine, les gladiateurs
professionnels de la sociétéActa,
spécialiste de reconstitution histori-
que de combats se sont installés au
musée de Vieux-la-Romaine, près de
Caen et ont initiéle public aux gestes
de la gladiature. Pour ce samediet
dimanche, c’est une programmation
exceptionnelle qui est proposée au
public : démonstration de combats,
initiations, ateliers, visites commen-
tées, jeux romains.

Les spectateurs pourront ainsi
admirerlesgrandsduelsdelagladia-
ture : le Retiarus et son filet contre le
Secutor, le Murmillo contre l’Hoplo-
machus... Ils pourront aussi entrer
dans le ludus, l’école des gladiateurs
ou encore visiter l’exposition «Si
j’étais gladiateur...»avec un guide, le
tout en accès libre et gratuit
Le musée de Vieux-la-Romaineest
ouverttous les jours de 10 hà18 h..

Week-end autour des gladiateursàVieux-la-Romaine

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