Tendances 62
FABIAN CEVALLOS/SYGMA VIA GETTY IMA
GES. SALVATORE DRAGONE/IMAXTREE.COM.
Le retour : le petit bonnet En laine, cuir, feutre ou coton,
couvre-chef des marins, des dockers ou des étudiants américains, il revient
cet hiver chez Loewe ou Burberry dans des versions luxe qui syncrétisent,
sous le sceau de la mode, les valeurs des communautés plurielles l’ayant
adopté. Par Henri Delebarre
Ci-dessus
à g. : Maria
Schneider dans
L’imposteur de
Luigi Comencini
(1982).
ÕDDÖKÖ
Louis Vuitton
automne-hiver
2019-2020.
5 mars 2019, défilé Louis Vuitton. Devant une réplique du Centre Pompidou installée au Louvre,
les mannequins déambulent dans des silhouettes années 80, le crâne habillé d’un bonnet étriqué
fait de six pans en cuir assemblés et surmontés d’un bouton. Semblable au calot porté par Pierrot
dans la Commedia dell’arte, l’accessoire, sculptural chez Loewe, est une sorte de casquette
dénuée de visière qui évoque le miki, le bonnet des marins et des dockers, réinvesti par les hips-
ters. Nommé « dink » outre-Atlantique, il caractérise, dans certaines universités américaines, les
« freshmen », les étudiants de première année. Une identité plurielle qui, lors des défilés
automne-hiver, a séduit Riccardo Tisci chez Burberry et nourri le « melting-pot de différentes tri-
bus » imaginé par Nicolas Ghesquière.