Marie Claire N°805 – Septembre 2019

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Tendances 68

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  1. Kristen Stewart, 2019. 2. Défilé MSGM, automne-hiver
    2019-20. 3. Défilé Hermès, automne-hiver 2019-20.

  2. Linda Evangelista, 1999. 5. Michelle Williams, 2019.


Née dans les années folles, la coupe garçonne a été massivement
adoptée par les femmes après la Première guerre mondiale.
Depuis, elle ne cesse de réapparaître. Plus courte encore dans les
années 60, elle s’affranchit de ses dernières connotations bour-
geoises. Punk dans les années 80, elle s’assortit à des colorations
extrêmes : platine, rouge ou corbeau. Aujourd’hui, elle revient,
multiforme sur les podiums des créateurs de mode. « Au lieu d’uni-
formiser les looks comme autrefois, les designers font depuis quelques
années défiler les filles sans contrarier la nature de leurs cheveux, qu’ils
soient asiatiques ou afros. Pour mettre en valeur ces matières et révé-
ler plus encore les personnalités de chacune, des coupes structurées sont
réapparues. Dont la fameuse garçonne, dans sa version années 90,
courte sur les côtés et la nuque, et signée d’une grande mèche qui cache
un œil », explique Damien Boissinot, coiffeur backstage et ambas-
sadeur René Furterer. Lancée par des mannequins comme Linda
Evangelista ou Kate Moss, elle est également prisée des jeunes
actrices en vue de la décennie, Gwyneth Paltrow et Winona Ryder
notamment. « Comme à l’époque où Gwyneth Paltrow et Brad Pitt
affichaient des looks jumeaux, l’androgynie est aujourd’hui un sujet
brûlant. Avec la coupe garçonne, on se distingue des codes ultra-sexués
portés par la famille Kardashian, par exemple », explique Alexandra
Jubé, du bureau de tendance du même nom. Même si porter les
cheveux courts ne doit pas être vu au premier degré comme un
engagement féministe, par exemple, cela reste néanmoins une
façon de s’affirmer en tant que femme. « Quand Miley Cyrus a voulu
rompre avec son héritage de petite fille Disney, elle a tout coupé », pour-
suit Alexandra Jubé. Même écho chez Damien Boissinot : « Couper
court, c’est ne plus pouvoir se cacher derrière ses cheveux, s’exposer en
tant que femme, comme si on affirmait haut et fort : “Je m’aime
comme je suis.” »
Alors, même à Hollywood où les clichés du féminin sont si mar-
qués, celles qui coupent sont de plus en plus nombreuses : Kristen
Stewart, Zoë Kravitz, Kate Hudson, Emilia Clarke, Charlize
Theron... Car finalement, le court n’est pas si difficile à porter. « On
peut le féminiser en un clin d’œil avec une bouche rouge et des boucles
d’oreilles, ou en plaquant les cheveux en arrière », poursuit le coiffeur.
D’autant qu’il se porte désormais sur des cheveux naturels, pas for-
cément lisses ou brushés, très courts façon Jean Seberg ou un peu
plus négligés après quelques mois de repousse. Alors, le court pour
toutes? Oui, mais sans oublier qu’il faudra un an et demi pour
retrouver une longueur épaules.

Un désir de garçonne Sur les défilés de
l’automne-hiver, nombre de mannequins avaient les cheveux très
courts. Une manière de convoquer une autre féminité. Par Joy Pinto

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→ CARNET D’INSPIRATION : LES PLUS BEAUX MODÈLES DE COUPES
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