Marie Claire N°805 – Septembre 2019

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BORIS LIPNITZKI/ROGER-VIOLLET. PRESSE (X6).

Sautoir, l’attachant détaché

Ce long collier, qui dansait nonchalamment au

cou et au corps des garçonnes des années 20,

voit sa modernité exaltée dans les collections

joaillières 2019, de Chanel à Van Cleef & Arpels.

ParHenriDelebarre

1.CocoChanel,enoctobre1936.

Sautoirs 2. LiensChaumet.

3. AllegraDeGrisogono.


4. Burma. 5. CaméliaChanel
   Joaillerie. 6. Perlée
   VanCleef&Arpels. 7. Rose
   desVentsDiorJoaillerie.

Dès la Renaissance, ses longueurs en perles de

nacre, parfois nouées, apparaissent sur les portraits

d’Élisabeth Ire et d’Éléonore de Tolède, et plongent

sous les décolletés. Prisé par la reine Alexandra du

Royaume-Uni à l’époque édouardienne (1901–1910),

le sautoir connaît sa période faste une dizaine d’an-

nées plus tard lorsqu’au cou des garçonnes, il s’élance

jusqu’aux hanches pour étirer et aplanir la silhouette.

Au rythme du charleston et du foxtrot, il flirte avec le

corps et danse sur les vêtements, rappelant au passage

que son nom induit déjà l’idée de mouvement.

Versatile, il n’est d’ailleurs pas rare de le voir se dépla-

cer dans le dos ou se métamorphoser. Ainsi, chez

Chanel, où il est intimement lié à la figure de

Gabrielle, il s’orne d’une fleur de camélia entièrement

sertie de diamants et propose cinq allures différentes.

Chez Van Cleef &  Arpels, alors que le modèle

Alhambra fêtait l’été dernier ses 50 ans, le long collier

s’agrémente d’un pendentif fait de trois cercles

enchâssés où s’enfilent les perles d’or. Amovible, l’an-

neau central peut se remplacer par d’autres en corail,

onyx ou turquoise. Enfin, ponctuée de spirales entre-

lacées ou de médaillons au motif rose des vents chez

De Grisogono et Dior, sa fine chaîne autorise de nom-

breux portés : en solitaire ou accumulé, raccourci et

enroulé en plusieurs rangs. Une polyvalence en phase

avec la modernité.

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