SANTÉ & PSYCHOLOGIE JUIN 201356 MF
SANTÉ
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Le nec plus ultra : un implant, fausse racine
généralement en titane, est vissé dans l ’os à la
place de la dent manquante. Il s’intègre très
intimement à l’os en quelques mois et sert de
support à une couronne ou prothèse en céra-
mique. De cette façon, on remplace une dent
absente sans en abîmer d’autres ni perte os-
seuse comme avec un bridge ou un appareil
mobile, car l’implant stimule la fabrication
d’os. La technique a déjà plusieurs décennies
mais s’est vraiment répandue depuis les an-
nées 1980 et continue son essor : 110 000 im-
plants posés en 2002, 400 000 en 2012!POUR QUI? Les personnes ayant une ou
des dents absentes et qui souhaitent la so-
lution la plus durable possible (20 ans, voire
plus), la plus proche de la dent naturelle, tout
en préservant leurs autres dents. Et celles
qui ont une prothèse amovible instable. Le
taux de succès est proche de 98 %, si le vo-
lume et la qualité de l ’os sont corrects. Lors-
que l’os fait défaut, il est possible d’en gref-
fer ou d’en reconstituer avec des substituts
de greffe osseuse. Une solution récente, la
régénération tissulaire guidée, consiste à
prélever les cellules du patient et les mélan-
ger à de l’os broyé. Ce broyat est appliqué à
l’endroit souhaité sur une membrane bio-
logique qui sert de matrice à l’os.COMMENT? Avant la pose d’implant, un
scanner est réalisé pour vérifier la densité
osseuse et déterminer précisément l’endroit
et la position de l’implant. Après avoir in-
cisé la gencive, le chirurgien-dentiste fore
l’os en douceur, en irriguant pour éviter tout
échauf fement. L’ implant est ensuite posé etla gencive refermée. Le tout sous anesthésie
locale en 20 minutes environ. Les suites sont
pas ou peu douloureuses. Une fois l’intégra-
tion osseuse réalisée, au bout de 3 à 6 mois,
on adapte sur l ’ implant une petite pièce (ac-
castillage) qui servira de support à la pro-
thèse en céramique. Cer tains implants per-
mettent une mise en charge immédiate de
l’implant avec la prothèse sans ce délai. Les
micromouvements stimulent la fabrication
d’os. « Mais gare, avertit le Dr Gérard Du-
peyrat, stomatologue et implantologiste, il
suffit que les pressions soient trop fortes
pour empêcher la minéralisation osseuse. »
D’où un risque d ’échec plus grand. La pose
d’implants peut aussi améliorer le port d’une
prothèse amovible (dentier) en servant de
support à celle-ci qui est « clipsée » dessus.LES LIMITES Peu de vraies contre-indica-
tions, sauf dans le cas de certaines maladies
non stabilisées (diabète non équilibré, can-cer évolutif, infarctus récent, pathologie de
la thy roïde...). Av is au x f umeurs : l ’arrêt du
tabac est une condition de la réussite de l’in-
tégration de l’implant dans l’os.LE PRIX De 1 500 à 2 800 € pour l’implant
et la couronne, soit l’équivalent du coût d’un
bridge. L’Assurance maladie ne rembourse
pas l’implant et peu la couronne. Mais des
assurances privées ou mutuelles proposent
une prise en charge complémentaire.LES ALTERNATIVES Le bridge ou la pro-
thèse amovible, moins durables que l’im-
plant. Un bridge, c’est un pont : des dents
ser vent de piliers à une ou des fausses dents
qui jouxtent la gencive. Inconvénient : on
doit tailler les dents piliers. La prothèse
amovible, elle, consiste à fixer, à l’aide de
crochets, un appareil mobile sur les dents
qui restent. Pas toujours facile à accepter
psychologiquement... ■De nouveaux
implants en zircone,
un biomatériau très
dur et dont la couleur
est proche de
la dent, atteignent
une biocompati-
bilité et un rendu
esthétique inégalés.
Mais leur coût est
plus élevé et le choix
d’implants plus
restreint. Cettemême zircone est
aussi utilisée pour
des couronnes « cé-
ramo-céramique »,
sans support métal-
lique, présentant un
aspect encore plus
naturel. Un plus que
nuance le Dr Gérard
Dupeyrat : « Il existe
des techniques pour
cacher le liseré de
couleur métallique. »LE SUMMUM DE L’ESTHÉTIQUE
Remplacer des dents
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