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On en parle...
SANTÉ & PSYCHOLOGIE JUIN 2013O
n ne cesse de nous en rebattre les oreilles :
la malbouffe et la sédentarité sont les
causes du fléau du siècle, l’athérosclé-
rose responsable d’infarctus et d’attaque cé-
rébrale. Voilà cette grande vérité médicale mise
à mal par le travail de l’équipe de Randall
Thompson, à l’université du Missouri-Kansas
City. Non, l’athérosclérose n’est pas un mal
moderne, et non la malbouffe n’est pas seule
responsable. Les chercheurs ont passé au
scanner 137 momies datant de 4000 ans à
moins d’un siècle et âgées de 36 ans en
moyenne à leur mort. Dignitaires d’Egypte an-
cienne, agriculteurs du Pérou et de l’Utah, chas-
seurs cueilleurs Unangans des îles aléoutien-
nes, en Alaska, aucun de ces groupes de
population n’a échappé à l’imagerie médicale
ni, d’après les résultats, à l’athérosclérose :
39 % des momies étudiées présentaient des
plaques calcifiées dans les parois de leurs ar-
tères, aorte et carotides. Les plus âgées étaient
les plus atteintes par l’athérosclérose, décé-
dées à 43 ans en moyenne, ce qui est logique
puisque l’âge est le premier facteur de risque.
Mais si pour l’élite d’Egypte ancienne, l’obs-
truction des artères peut s’expliquer par son
alimentation riche en viandes, miel et huile de
carthame, il est plus étonnant que l’athéros-
clérose soit aussi fréquente dans des popu-
lations très différentes génétiquement, éloi-
gnées dans le temps et géographiquement,
et avec des modes de vie et une alimentation
tout autre. Le tabagisme ne pouvant être
incriminé, le mystère demeure.
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