Ça M’intéresse Hors Série Santé et Psycho N°9 – Remise en Forme

(coco) #1

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JUIN 2013 SANTÉ & PSYCHOLOGIE

Gagnés par la phobie du cholestérol (dont
les méfaits seraient finalement incertains),
nous avons au moins retenu la nécessité
de limiter la consommation de graisses sa-
turées apportées par les produits carnés
et laitiers, et de donner la priorité à celles
contenant des acides gras insaturés (omé-
ga-3 et oméga-6). Pas si simple, car leur
proportion — un volume
d’oméga-3 pour 5 volumes
d’oméga-6 — semble aussi
déterminante que leur formu-
le chimique. Trop des unes et
pas assez des autres pourrait
être aussi nuisible que de
saucer le plat du gigot. Si les
oméga-3 sont présents en
bonne quantité dans l’huile
de colza, de cameline ou de
noix, ou dans les poissons
gras que nous surconsommons au grand
dam des saumons, où trouver assez d’omé-
ga-6 pour compenser cette pléthore? Ré-
ponse de l’Association américaine de car-
diologie : dans les huiles de
maïs, de tournesol, de pé-
pins de raisin ou de
carthame, composées
en grande partie d’aci-
de linoléique, le principal
oméga-6 végétal. Plus de

70 % même pour l’huile ambrée tirée des
graines du carthame ou safran des teintu-
riers. Mais gare à l’overdose! Des cher-
cheurs américains et australiens viennent
de révéler les effets de cette source exclu-
sive d’oméga-6 en se penchant sur les ré-
sultats jusque-là inaccessibles de l’étude
Sydney Diet Heart menée entre 1966 et


  1. Il avait alors été de-
    mandé à un groupe d’hom-
    mes de 30 à 59 ans ayant eu
    un problème cardiovasculaire
    de restreindre leur consom-
    mation de graisses saturées
    au profit de celle d’acide lino-
    léique grâce à de l’huile de
    carthame. Conséquence :
    comparé àdes sujets n’ayant
    pas changé de régime, ce
    groupe a subi une augmen-
    tation de 70 % de la mortalité cardiovascu-
    laire, de 74 % de la mortalité coronarienne
    et de 62 % du risque de décès toutes cau-
    ses confondues. Soit l’inverse des bénéfi-
    ces démontrés d’un régime méditerranéen
    avec de l’huile de colza, la préférée des car-
    diologues de ce côté de l’Atlantique. Celle-
    ci contient de 7 à 10 % d’oméga-3 et deux
    fois plus d’oméga-6. Rien ne vous interdit
    d’y ajouter un filet d’huile de carthame à
    l’exquis goût de noisette.


Méli-mélo d’oméga


Chez les femmes, la consom-
mation de vitamines A (rétinol)
et B12 ainsi que de viande, sur-
tout de viande rouge ou d’abats,
serait associée à une meilleure
audition l’âge venant. Chez les
hommes, l’avantage viendrait
plutôt des poissons et fruits de
mer. Telle est la conclusion
d’une étude originale sur les
liens entre alimentation et ni-
veau d’audition menée par des
chercheurs de l’Inserm et du

Centre de gérontologie Antonin
Balmes de Montpellier. Les
données concernaient près de
2 000 adultes de la cohorte
SU.VI.MAX 2, âgés de 45 à
60 ans au début de l’étude, et
dont le niveau auditif a été me-
suré 13 ans plus tard. Si l’étude
ne prouve pas explicitement
que manger des huî tres donne
de l’oreille, ne vous privez pas
de cette source rare de vitami-
nes A et B12 et de minéraux!

8 5 % D’EAU, 123 MG DE POTASSIUM ET À PEINE 1,6 MG DE SODIUM
EN MOYENNE DANS UNE POMME, CE QUI EN FAIT UN BON DIURÉTIQUE.

Des portugaises


H
2

O


K
+

pour l’oreille


LEUR
PROPORTION
SEMBLE AUSSI
DÉTERMINANTE
QUE LEUR
FORMULE
CHIMIQUE

VOLFF/ FOTOLIA.COM ; SERGHEI VELUSCEAC/ FOTOLIA.COM

Na
+

HCAM1352_BREVE NUTRITION_NEW.ind77 77 19.04.2013 8:51:38 Uhr
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