Ça M’intéresse Hors Série Santé et Psycho N°9 – Remise en Forme

(coco) #1
JUIN 2013 SANTÉ & PSYCHOLOGIE

de mauvaises habitudes qui nous collaient à 83
la peau par manque de volonté. Lorsqu’on
arrive à éviter les envies et les idées qui fâ-
chent comme on le fait d’un attaquant, plus
besoin de volonté pour ne pas f umer, ne pas
se goinfrer ou ne pas rentrer dans les conf lits.
La vie devient infiniment plus simple.
Certes, il faut avoir assimilé bien des princi-
pes pour y par venir mais les bienfaits se font
sentir dès la première séance. La relaxation
d’abord et le soulagement des douleurs,
l’oubli du stress, de la déprime et des soucis.
Puis rapidement, la concentration augmente,
la respiration s’ouv re, la conscience du corps
et la gestion des émotions sont facilitées, et
tout s’améliore, la force, l’équilibre, l’humeur,
le sommeil, la tension, etc. La liste des vertus
démontrées ne cesse de s’allonger. Les plus
récentes concernent la maladie de Parkin-
son. Une étude menée à l’Institut de recher-
che de l’Oregon démontre que, à raison de
deux séances par semaine durant six mois,
la pratique du tai-chi fait mieux que les exer-
cices d’étirement ou l’entraînement en résis-
tance pour réduire les problèmes d’équilibre,
de contrôle directionnel du corps et les trou-
bles de la marche chez les parkinsoniens.

LES BIENFAITS DE LA LENTEUR
Des bénéfices qu’expliquent les spécificités
de la pratique axée sur le transfert du poids
du corps d’une jambe sur l’autre, la torsion
contrôlée des chevilles à la limite de la stabi-
lité, le temps d’appui prolongé sur une jambe,
l’alternance de positions étroites et larges...
Et la lenteur : « Du fait de la lenteur de l’exé-
cution, les pratiquants se réapproprient le
contrôle de leurs muscles et de leurs mouve-
ments, explique Hugues Deriaz. Leur biblio-
thèque de gestes est plus large et leur schéma
corporel plus précis. Ils apprennent aussi peu
à peu à avoir un regard f lou et lointain, ce
qui développe la vision périphérique. L’équi-
libre, la coordination, la posture, la proprio-
ception, l’intuition et la sensibilité aux sti-
muli extérieurs en sont beaucoup améliorés. »
De plus, porter et vaincre des charges constan-
tes le plus lentement possible oblige les mus-
cles de la posture à un travail inhabituel qui
leur fait consommer l’énergie interne et dé-
veloppe l’innervation. Le plus déconcertant
est l ’absence de fatigue après un tel travail. A
la fin d’une séance de plus d’une heure (dont
une bonne part d’échauffements et de dé-
coinçage des articulations et des tensions du
corps), on se sent serein, ni haletant ni essouf-
f lé, mais tonique et de bonne humeur.
Envie d’essayer? Il vous suffit de trouver un
bon professeur. Regardez les élèves, leur sé-
rénité est révélatrice. Q

EXERCICE EXPRESS


pour un effet rapide


Placez les mains en forme de coupe au niveau
du nombril et écartez les paumes vers le ciel.

1 2


En inspirant, poursuivez le mouvement circulaire
des bras sur les côtés en ouvrant les poumons.

3 4


5 6


Placez les bras en croix à la hauteur des
épaules, les paumes vers l’horizon.

En fin d’inspiration, ouvrez la main droite vers le
ciel en la regardant et la gauche vers la terre.

A l’expiration, replacez le buste de face,
les paumes dirigées vers l’horizon.

A l’inspiration suivante, ouvrez la main gauche
vers le ciel et dirigez la droite vers la terre.

Si ce n’est pas vraiment du tai-chi, les exercices du livre de
Benjamin Delisle, Mon taï ji au quotidien (éditions Chariot d’or),
se pratiquent assis, dès que l’on en éprouve le besoin. En cas
de colère, par exemple, que l’exercice « Repousser les montagnes »
transforme en courage. En le réalisant, faites monter le yang
en exerçant une pression sur les orteils, et descendre le yin en
mettant le poids du corps sur les talons de manière asymétrique.

Tout savoir du tai-chi et trouver une école sur le site de la
Fédération française de wushu : http://www.ffwushu.fr. Tél. : 01 40 26 95 50.

ALAIN KERNEVEZ ; D.R.

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