Ça M’intéresse Hors Série Santé et Psycho N°9 – Remise en Forme

(coco) #1
SANTÉ & PSYCHOLOGIE JUIN 2013

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PSYCHO


histoire d’amour durable, n’est plus le standard.
On se marie de moins en moins, de plus en plus
tard et surtout brièvement. Résultat de la vie de
couple en CDD, nous passons tous par une pé-
riode en solo à un moment de l’existence, qui ne
cesse de s’allonger. Plus de 30 % des adultes en
Europe vivent seuls, 9,1 millions en France en
2008 selon l’Insee (soit 10 % de plus qu’en 2000),
en majorité des hommes avant 40 ans, et des
femmes ensuite.
Cette montée de la vie en célibataire s’explique
en grande partie par la reconnaissance des droits
des femmes. Libérées, plus diplômées que les
hommes, elles peuvent désormais assurer leur
autonomie financière et de pensée, faire carrière
et les courses, quitter sans honte un conjoint qui
ne les satisfait plus, voire refuser le mariage, choi-
sir d’être mère célibataire, et même oser dire qu’el-
les n’ont pas envie d’enfants lorsqu’on leur fait
sentir que, à leur âge, il serait temps de s’y mettre.
Comme jadis leurs mères se devaient de trouver
un bon parti. Ajoutez à cela toutes les facilités of-
fer tes par les technologies modernes de commu-
nication et par la vie urbaine (l’amour semble
plus difficile à trouver dans le pré) et vous com-
prendrez pourquoi la vie en solo est si fréquente
et si facile aujourd’hui.

UNE VIE CENTRÉE SUR SOI, CERTES, MAIS
DONT ON PREND TOTATEMENT LE CONTRÔLE
Pour qui l’assume, le célibat offre de grands avan-
tages : sans contraintes familiales, il est plus aisé
de s’ investir dans sa carrière ou n’ impor te quelle
activité sportive, ludique, culturelle ou sociale.
Pas besoin de prévenir si l’on rentre tard. Pas de
compte à rendre si l’on veut dépenser. Pas besoin
de négocier le choi x d ’un f ilm (science-f iction ou
comédie romantique ?) ou du lieu de vacances
(chez tes parents ou chez les miens ?). Pas de re-

L


a plupart des divorcés en font la triste ex-
périence : une fois seul, leurs relations avec
les amis en couple se distendent rapide-
ment. « C’est humain », ironise Sylvie qui
renoue, heureuse, avec le célibat. « Un di-
vorcé malheureux, c’est casse-pieds, tandis qu’un
célibataire épanoui, libre et léger de n’avoir que
lui-même à charge, c’est une concurrence déloyale
pour toute personne mariée du même sexe! »
Même si les comédies romantiques persistent à
présenter les célibataires comme des frustrés rê-
vant de se caser, ils et elles vont aujourd’hui plu-
tôt bien et font même des env ieu x. Le modèle fa-
milial occidental des années 1950, fondé sur une

Vivre en solo n’est plus


synonyme d’échec mais


d’indépendance. Et pour qui


y est contraint, cette situa-


tion peut s’avérer salutaire.


Si l’on en profite pour mieux


se connaître et compren-


dre ce que l’on veut, la soli-


tude devient réparatrice,


constructive, pour un jour


vivre sereinement à deux.


Ou seul, mais par choix.


TEXTE : AGNÈS DIRICQ ET CHRISTINE ANGIOLINI
ILLUSTRATIONS : MARION FAYOLLE/ILLUSTRISSIMO

LA SOLITUDE


UNE CHANCE DE


SE (RE)TROUVER


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