JUIN 2013 SANTÉ & PSYCHOLOGIE93
EN FAMILLE
LA PRATIQUE
DE LA PLEINE CONSCIENCE,
de Sarah Silverton, préface
de Jon Kabat-Zinn, éditions
Le Courrier du livre. 20 �
Au vu de l’efficacité de
cette forme de méditation
dans le traitement du
stress et de la dépression,
les bons livres sur la pleine
conscience ne manquent
pas. Mais celui-ci rend la
méthode particulièrement
accessible avec peu de
théorie et beaucoup de
pratique à travers de
nombreux exercices,
notamment « danser avec
ses difficultés », inspiré du
tai-chi. De plus, une partie
est destinée à l’initiation
des enfants, sans limite
d’âge. Par de petits
exercices qui ressemblent
à des jeux, ils peuvent ainsi
apprendre à être à l’écoute
de leur corps, en particulier
de leur respiration, de leurs
sens et de leurs émotions.
Car le chagrin, les idées
noires et la déprime
concernent également
les petits, même s’ils ne
l’expriment pas comme
les grands. Mais parce
que les enfants sont
spontanément bienveillants
et moins ancrés dans leurs
idées que les adultes,
la méditation de pleine
conscience fait merveille
sur eux en développant
ne serait-ce que leurs
capacités de concentration.En janvier dernier, lors de sa parution, ce rapport
de l’Académie des sciences a fait grand bruit mais
il est toujours temps de le lire. A la lumière des don-
nées les plus récentes de neurobiologie, psycho-
logie, sciences cognitives, psychiatrie et médecine,
il apporte un point éclairé sur un sujet qui préoc-
cupe tous les parents : quels effets a l’emploi des
supports informatiques sur nos enfants? Certains
sont positifs et, comparée aux capacités dévelop-
pées par les livres, l’intelligence numérique pourrait
même être plus rapide, fluide et multitâche. Quoi-
que peut-être moins profonde? Puisque bénéfice
il y a, les enfants doivent pouvoir combiner ces deux
cultures, mais avec « une pédagogie adaptée à tous
les âges, en fonction de la maturation du cerveau
et du développement cognitif », précise Olivier
Houdé, psychologue spécialiste du développement
de l’enfant. Si les écrans non interactifs comme la
télévision n’ont pas d’effet positif sur les bébés, les
experts ne diabolisent pas pour autant les écrans
avant l’âge de 2 ans et de très jeunes enfants ma-L’ENFANT ET LES ÉCRANS,
de J.-F. Bach, O. Houdé, S. Tisseron
et P. Léna, éditions Le Pommier, 15 �PÉDAGOGIE
nient déjà la tablette avec dextérité. Cependant, le
psychiatre Serge Tisseron s’inquiète de ce que les
petits découvrent seuls les technologies numéri-
ques. Quant aux plus grands, l’école devrait les
éveiller au fonctionnement de leur cerveau et aux
risques d’une surconsommation d’écrans afin qu’ils
prennent conscience de leurs relations à ces ob-
jets et au monde virtuel. En la matière, presque tout
reste à faire. Aussi, pour un bon usage des écrans
et une responsabilisation des enfants, l’association
La Main à la pâte a-t-elle conçu un projet pluridis-
ciplinaire à l’usage des enseignants du primaire,
des enfants et des parents, les Écrans, le cerveau...
et l’enfant (éditions Le Pommier, collection Educa-
tion). Par une vingtaine d’activités exploratoires et
de réflexion, des questionnements et des débats,
il permet d’amener l’enfant à découvrir les fonctions
cognitives sollicitées face aux jeux vidéos, Internet
et autres écrans : perception du mouvement, mé-
moire, attention, imagination, etc. Mieux au fait de
son fonctionnement cérébral, l’enfant peut faire un
meilleur usage des outils numériques et par certai-
nes activités, constater lui-même l’évolution de ses
capacités, par exemple, de l’attention tandis qu’il
fait ses devoirs devant la télé. Salutaire!JODIE GRIGGS/ GETTY IMAGESHCAM1352_BREVE LIVRES.indd 93 10/05/13 17:23:27