LeSoir - 2019-08-02

(Michael S) #1
12 économie

action de l’été


Repensons notre quotidien


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JEAN-FRANÇOIS MUNSTER

I

ncompréhension, stupéfaction... A
l’occasion de la présentation des
résultats semestriels, les dirigeants
de Telenet n’ont pas caché leurs pro-
fondes divergences de vue avec le régu-
lateur des télécoms, l’IBPT, concernant
les nouveaux tarifs de gros du câble. Il
s’agit du loyer que doivent payer aux
câblos (Telenet, Nethys, Brutélé) les
opérateurs télécoms sans réseau fixe
(ex : Orange) pour pouvoir distribuer
internet et la télévision via leur infra-
structure. Début juillet, l’IBPT a publié
de nouveaux tarifs de gros sur la base
d’une méthode de calcul revue. Ceux-ci
sont en forte baisse. Ces prix sont cen-
sés couvrir les coûts du câblo et lui ga-
rantir une marge bénéficiaire raison-
nable.
Pour Telenet, on est très loin du
compte. « Ce prix ne reflète pas nos
coûts », explique Erik Van den Enden,
directeur financier. « Le régulateur a
décidé de ne pas prendre en compte
une série de frais comme l’ouverture
des voiries pour placer de la fibre op-
tique. Cela coûte très cher et on le fait
constamment. » « L’IBPT considère
que notre réseau câblé est amorti alors
que ce n’est pas le cas », ajoute Ann Ca-
luwaerts, responsable des affaires pu-
bliques. « On a investi 500 millions ces
dernières années pour le moderniser et
lui permettre de délivrer une vitesse de
1 GB/sec. »
Pour Telenet, cette décision ne sera
pas sans conséquences sur les investis-
sements futurs. « Si des actionnaires
nous confient leur argent pour réaliser
ces investissements, c’est parce qu’ils
attendent un retour financier en
échange », explique Erik Van den En-
den. « S’il n’y a plus moyen d’obtenir ce
retour, nous allons devoir revoir nos in-

vestissements à la baisse. On deviendra
plus sélectifs. On a toujours voulu cou-
vrir de la même façon les régions où
nous sommes présents, que ce soit une
grande ville ou la campagne. Ce ne sera
plus possible à l’avenir. »
Les arguments de Telenet res-
semblent point par point à ceux déjà
avancés il y a quatre ou cinq ans,
lorsque le câble a été pour la première
fois ouvert. Pourtant, entre-temps, Te-
lenet a continué à investir massive-
ment et a conservé une rentabilité très
élevée, l’une des meilleures du secteur.
Difficile, dans ces conditions, de le
prendre au sérieux... Erik Van den En-
den estime qu’il y a méprise.

Tarifs différenciés
« Les observateurs extérieurs sont
aveuglés par l’ebitda (la mesure de la
rentabilité opérationnelle brute d’une
entreprise, NDLR). Mais dans l’indus-
trie des télécoms, cet indicateur n’est
pas adapté. On doit investir énormé-
ment pour construire les réseaux et,
une fois que le réseau est en place,
nous avons des coûts directs variables
assez faibles. La rentabilité doit être ju-
gée à l’aune du “free cash-flow”, soit le
cash-flow après déduction des investis-
sements. Avec cet indicateur, notre
rentabilité n’a rien d’exceptionnelle. Si
on analyse le retour d’un investisse-

ment de 100 euros sur ces cinq der-
nières années dans trente secteurs dif-
férents (pharmacie, chimie, énergie...),
le secteur des télécoms n’arrive qu’à la
24 eposition. La réalité est que le retour
sur investissement dans le secteur des
télécoms est déjà très bas et que ça ne
va faire qu’empirer avec ce type de me-
sure. »
Que Nethys (Voo) puisse bénéficier
de tarifs de gros bien plus élevés passe
aussi très mal chez Telenet. « Dans cer-
taines parties du Hainaut et à
Bruxelles, les tarifs de gros varieront de
20 % à 25 % selon que la rue de l’abon-
né est située sur le territoire de l’un ou
de l’autre », explique Erik Van den En-
den. « Cette distinction est étrange.
Tout ce qu’on peut en tirer comme
conclusion, c’est qu’être efficace ne paie
pas. On a beaucoup investi dans notre
réseau pour qu’il soit au top et nous
voilà pénalisés. C’est comme si vous
aviez deux appartements. Vous en ré-
novez un mais on vous force à louer ce-
lui-ci moins cher que l’autre. »
Les nouveaux tarifs font l’objet d’une
consultation publique jusqu’au 6 sep-
tembre. Telenet compte bien faire va-
loir ses arguments d’ici là. Ce sera en-
suite à l’Europe et à l’Autorité belge de
la concurrence de se prononcer avant
une entrée en vigueur prévue début de
l’année prochaine.

« Telenet va devoir revoir

ses investissements

à la baisse »

TÉLÉCOMS

L’opérateur estime que

les prix de gros pour

l’accès au câble que

veut lui imposer l’IBPT

sont trop bas et

suppriment tout

incitant à investir.

Telenet ne pourra pas «couvrir de la même façon toutes les régions », prévient
Erik Van den Enden, son directeur financier. ©BRUNO D’ALIMONTE.

Telenet a réaffirmé sa
volonté de pouvoir faire
partie de la coentreprise
que veulent créer Orange
et Proximus pour exploi-
ter un réseau mobile
commun. Les deux opé-
rateurs – qui n’avaient
pas tenu Telenet au
courant de leurs discus-
sions – affirment être
ouverts à cette participa-
tion mais soulignent
toujours dans la foulée
que des problèmes tech-
niques pourraient y faire
obstacle, notamment le
fait qu’Orange et Proxi-
mus travaillent avec
l’équipementier Huawei,
tandis que Telenet tra-
vaille avec ZTE. Un argu-
ment que Telenet balaie.
« Si on parle de la 5G,
nous n’avons encore pris
aucune décision concer-
nant l’identité de notre
fournisseur », rappelle
Erik Van den Enden. « Et
même si nous avions
deux fournisseurs diffé-
rents, ce n’est pas impos-
sible. » Les problèmes de
concurrence qui pour-
raient naître d’une situa-
tion où les trois opéra-
teurs mobiles du pays
détiendraient le même
réseau? « Si ça peut
fonctionner pour deux, je
ne vois pas pourquoi cela
ne pourrait pas fonction-
ner pour trois. En quoi
une situation où les deux
principaux opérateurs
mobiles – représentant
75 % du marché – s’al-
lient et laissent un troi-
sième isolé serait préfé-
rable en matière de
concurrence? » J.-F.M.

Un réseau mobile
pour trois
opérateurs?

BANQUES


ING plaide pour


un taux zéro


sur les comptes


d’épargne


réglementés


ING Belgique plaide pour un taux nul
sur les comptes d’épargne réglementés.
Actuellement, le législateur a fixé une
rétribution minimale de 0,11%, mais la
banque souhaiterait ouvrir le débat, a
souligné le patron de celle-ci, Erik Van
Den Eynden, en marge de la présenta-
tion des résultats semestriels. «La déci-
sion portant sur le taux minimum date
d’il y a trois ans. A cette époque, nous
ne savions pas encore que les taux
d’intérêt seraient négatifs. Ouvrons un
débat serein avec notre organisation du
secteur, Febelfin, et le ministre des
Finances», a-t-il souligné.
Le taux d’emprunt à long terme belge
(10 ans) de la Belgique est devenu
négatif au début de l’été pour la pre-
mière fois. En outre, la BCE applique un
taux de dépôt négatif de -0, 40 %. ING
Belgique applique déjà un taux négatif
à plusieurs de ses clients commerciaux,
a expliqué Erik Van Den Eynden. Ces
clients doivent donc payer pour main-
tenir leur argent dans la banque. «Ils
comprennent cela, mais c’est plus diffi-
cile dans un environnement retail. Un
taux zéro semble plus compréhen-
sible.» Erik Van Den Eynden plaide
pour une diversification de l’épargne.
«On peut investir un petit montant par
mois en Bourse, par exemple. A long
terme, c’est mieux pour le pouvoir
d’achat.»
ING Belgique a, par ailleurs, réalisé un
bénéfice avant impôts de 435 millions
d’euros au premier semestre, soit 14 ,4%
de plus que l’an dernier, indique la
filiale belge du groupe bancaire néer-
landais. Les dépôts ont atteint un vo-
lume total de 105,1 milliards d’euros,
soit une hausse de 3,0% par rapport au
premier semestre 2018. Le volume de
crédits s’est établi à 106 , 4 milliards
d’euros, soit une hausse de 4 ,6%. BELGA


Erik Van Den Eynden, patron d’ING
Belgique. © PHOTO NEWS.

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