LeSoir - 2019-08-02

(Michael S) #1
à la une 3

trop grand détour. C’est vraiment pra-
tique », commente la jeune femme.

Un partage intergénérationnel
Et contrairement à ce que l’on pourrait
penser, ce mode de transport ne séduit
pas que les jeunes ou les célibataires.
« Il y a vraiment de tout parmi les utili-
sateurs », assure Julia, « C’est vrai qu’on
croise souvent des jeunes, mais il y a
aussi de plus en plus de covoitureurs qui
se situent plutôt dans la quarantaine,
des familles et des personnes plus
âgées. » « C’est ça qui est enrichissant.
On rencontre des gens de tous âges et
de tous horizons. Il y a un côté très in-
tergénérationnel dans le covoiturage.
J’ai effectué mon trajet de retour avec
un couple de retraités qui rentrait, lui
aussi, de vacances. Nos conversations

étaient vraiment intéressantes », ajoute
pour sa part Camille.
Les utilisateurs de l’application Bla-
BlaCar effectuent des trajets dont la dis-
tance moyenne est de 300 km. Et si les
destinations les plus rejointes depuis
Bruxelles restent Paris, Lille, Stras-
bourg ou encore le Luxembourg, la pé-
riode estivale fait fleurir un grand
nombre de covoiturages à destination
des villes françaises situées sur les côtes
de la Méditerranée ou de l’Atlantique.

acances,

au covoiturage


Parmi les juillettistes et
aoûtiens actuellement
en plein chassé-croisé,
certains ont été séduits
par le covoiturage.
© BELGA.

ROYAUTÉ

Changement d’armoiries

Les armoiries royales ont été modifiées il y a deux semaines par un
arrêté royal, pour la première fois depuis 1910. La devise de la Bel-
gique « L’union fait la force » est désormais écrite dans les trois
langues nationales. Jusqu’à aujourd’hui, seule la version française de
la devise nationale figurait sur le blason. Le bouclier qui représente
l’Etat allemand de Saxe, enlevé après la Première Guerre mondiale, fait
également son retour sur les armoiries en référence aux origines de la
famille royale. « Ce retrait était compréhensible à l’époque », indique
l’historien Mark Van den Wijngaert. « Mais 100 ans se sont écoulés et
nous avons de bonnes relations avec l’Allemagne. Nous siégeons avec
elle au sein de l’Union européenne et de l’Otan entre autres. » Le roi
Philippe et la reine Mathilde ont par ailleurs les mêmes armoiries
désormais. BELGA

ECOLO

Zakia Khattabi en

a fini avec Twitter

La coprésidente d’Ecolo n’est plus pré-
sente sur Twitter. Après avoir annoncé,
dimanche, qu’elle prenait du recul par
rapport aux réseaux sociaux pour ses
vacances, Zakia Khattabi a désormais
tout à fait désactivé son compte. « J’ai
quitté ce réseau définitivement », a-t-elle
confirmé jeudi au Vif/L’Express. « Ces trois
dernières semaines ont été halluci-
nantes. On m’a reproché des positions
que je n’ai jamais tenues. J’ai eu beau
demander que l’on me cite les sources,
inexistantes, en vain : cela a provoqué
des buzz que je ne comprenais pas. Je
recevais par moments des centaines de
notifications par minute. » BELGA

© DOMINIQUE DUCHESNES.

INFRACTION

Kylian

Hazard

flashé à

240 km/h
Kylian Hazard, le frère de
23 ans d’Eden et Thorgan
Hazard, a été flashé ce
mercredi à plus de
240 km/h sur l’autoroute
E403 à hauteur de Rou-
lers, en direction de Tour-
nai.
Le jeune footballeur, qui
évolue au Cercle de
Bruges, s’est vu retirer son
permis de conduire pour
15 jours, a indiqué jeudi la
section courtraisienne du
parquet de Flandre-Occi-
dentale.
Le Cercle de Bruges a
signé en mai avec l’atta-
quant un contrat qui court
jusque 2023. Le joueur a
été formé à Tubize et Lille
avant de rejoindre les
pelouses du Royal White
Star Bruxelles, de Zulte
Waregem, du club hon-
grois Újpest FC, puis de
Chelsea, où jouait encore
son frère Eden avant que
celui-ci ne s’envole pour
Madrid. BELGA

TRAFIC DE DROGUE

Des membres du staff

de Tomorrowland

complices?

A Tomorrowland, le ver
était-il dans le fruit? Le
dealer était-il membre du
staff? Deux témoins
anonymes, interrogés par
VTM, ont jeté le trouble
ce jeudi. Selon eux, cer-
tains membres de
l’équipe ont revendu de la
drogue lors du festival de
musique électronique, qui
vient de fermer ses
portes. Ils auraient profité
des contrôles plus souples pour le personnel. Certains
auraient même travaillé pour le festival dans ce but.
Les responsables du festival ont annoncé qu’ils allaient
mener l’enquête. L’organisation se dit toutefois convain-
cue que, si les témoignages sont avérés, il s’agit de faits
tout à fait isolés. Cette année, 61 dealers ont été inter-
pellés au cours des deux week-ends du festival, à
Boom. 460 festivaliers ont été interceptés en possession
de drogue. L.CO AVEC BELGA

Le festival Tomorrowland.© BELGA / PINTENS.

La tendance ne se limite
pas à BlaBlaCar. D’autres
applications du même
genre voient également
décoller leur nombre
d’utilisateurs. C’est le cas
de Mobicoop, une socié-
té coopérative française
de covoiturage, au sein
de laquelle chaque covoi-
tureur peut devenir
actionnaire. « Pour le
mois de juillet, nous
avons enregistré une
hausse de 25 % de nos
offres de trajets et une
augmentation de 35 %
des trajets effectués »,
constate Madeleine,
responsable de la vie
coopérative de Mobi-
coop. Cette société de
covoiturage exploite le
réseau routier belge et
fonctionne avec deux
types de trajets : les
trajets occasionnels,
souvent d’une plus
longue distance, et les
trajets réguliers, plus
courts et souvent utilisés
par les travailleurs. « En
été, sur Mobicoop, on
constate une hausse des
covoiturages occasion-
nels alors que les covoi-
turages réguliers stag-
nent, voire baissent »,
confie Madeleine. Une
fluctuation d’activité qui
coïncide avec les covoitu-
rages organisés pour les
départs en vacances,
principalement ceux des
étudiants, chez Mobi-
coop. PA.ML

D’autres
applications aussi
concernées

PA.ML.

C

ette hausse de la popularité du co-
voiturage auprès des vacanciers
n’étonne pas vraiment Chris Paulis,
docteur en anthropologie à l’ULiège.
« C’est tout à fait logique d’observer un
succès croissant de ce type de
moyen de transport. Cela cor-
respond complètement à la phi-
losophie de notre société ac-
tuelle. Nous sommes dans une
période de crise, où certaines
personnes cherchent à tout prix
à faire des économies. Mais à
côté de cela, il y a aussi un éveil
des consciences quant à la né-
cessité de respecter la nature.
Le covoiturage allie ces diffé-
rents aspects », commente Chris
Paulis. Outre l’avantage économique et
écologique que représente le covoitu-
rage, certains vacanciers y voient l’oc-
casion de recréer du lien. « Aujour-

d’hui, les gens ont cruellement besoin
de renouer des contacts humains. Le
covoiturage est vu comme un “anti-so-
litude” pour certaines personnes. En
optant pour ce moyen de transport,
elles s’assurent le fait de faire des ren-
contres. Avec le train ou un autre
moyen de locomotion, c’est
moins certain », explique l’an-
thropologue.

Casser la routine
Enfin, c’est le besoin d’aventure
qui pousserait de plus en plus de
personnes à choisir le covoitu-
rage. « Les gens sont de plus en
plus pris par leur boulot, la ges-
tion de la maison, les enfants.
Alors ils cherchent à casser cette
routine et ça commence dès le
trajet des vacances. Avec le covoitu-
rage, ils ont l’impression de partir à
l’aventure parce qu’ils vont côtoyer un
inconnu lors du déplacement. Et puis,

on voyage aussi plus léger avec ce mode
de transport. Certains, quand ils
partent en vacances, ont tendance à
prendre une tonne d’affaires et fi-
nissent par recréer l’espace de leur
maison, ce qui ne fait que déplacer leur
routine sans la casser », estime Chris
Paulis.
Rien d’étonnant non plus dans le fait
d’observer une hétérogénéité du public
qui plébiscite le covoiturage, selon l’an-
thropologue : « Ça n’est pas réservé
seulement aux jeunes qui veulent voya-
ger pas cher. De nombreuses personnes
dès la cinquantaine et même des retrai-
tés se laissent de plus en plus séduire
par ce mode vie. Beaucoup d’entre eux
voient cela comme un retour nostal-
gique aux voyages en stop qu’ils fai-
saient dans leur jeunesse. C’est une
sorte de liberté retrouvée. » Pour les re-
traités dont la pension est parfois limi-
tée, le covoiturage serait également un
moyen de continuer à pouvoir voyager.

l’anthropologue « Un besoin d’aventure

et de recréer du lien »

Chris
Paulis.
©D.R.
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