CLAUDE GERMAIN/ARCHIVES FONDATION MAEGHT ; KYLE BONO KAPLAN ; PATHÉ ; PATRICK BERGER/ARTCOMART ; PRESSE.
2 AOÛT 2019
28 ELLE.FR
LA CUISINE
DU MAÎTRE
ELLE CULTURE
ON FAIT LE TOUR...
3 DES FESTIVALS PAR THOMAS JEAN ET FLORENCE TRÉDEZ
Le plus convivial Une célébration géante du biniou? Un symposium international sur la
pensée celtique? Oui, le tout arrosé d’une pluie de grands noms (et de chopes de cidre). À ce
fest - noz géant en Morbihan, on croisera Goran Bregovic ou l’enfant du Finistère Nolwenn Leroy.
Festival interceltique de Lorient (56). Jusqu’au 11 août.
Le plus précieux Un ado suédois, Daniel Lozakovich, déjà demi-dieu du violon. Une voix
culte du jazz, Rhoda Scott, qui débarque avec son band de filles. Enfoui dans une palmeraie
tropézienne, le château de la Moutte aimante les plus beaux VIP de la musique.
Les Nuits du château de la Moutte, Saint-Tropez (83). Du 3 au 14 août.
Le plus muséal Des concerts avec Clara Luciani, Mayra Andrade, La Chica, Pongo, Johan
Papaconstantino, du cirque, du ciné en plein air, un bal populaire et la possibilité de dormir au
musée... Voilà ce que propose le Mucem de Marseille pour le festival Plan B. De la folie pure!
Jusqu’au 17 août, Marseille-2e.
Le plus champêtre Depuis trente ans, Le Festival Aux Champs fait chanter et danser les
habitants de Chanteix et de la Corrèze, sous un chapiteau entouré de champs et de prés. Cet te
année encore, il célébrera la pomme de terre et des artistes qui ont la patate comme Suzane,
Lou Doillon, Cats on Trees, Alexis HK, Foé ou Gringe.
Du 8 au 11 août à Chanteix (19).
Se balader cigales plein les oreilles et sculptures plein les
yeux dans les jardins de la Fondation Maeght, à Saint- Paul-de-
Vence, c’est déjà prendre la mesure du lien qui unissait Joan Miró
(1893-1983) à la famille Maeght. Ici, chez son marchand et éditeur,
Miró était chez lui. Une intimité mise en scène dans l’exposition qui
s’y tient cet été, largement tournée vers l’appétit graphique du peintre
catalan. Lithos, gouaches, gravures, affiches, recueils de poèmes,
rien ne résiste à l’ogre Miró, tête et mains chercheuses, dont le voca-
bulaire onirique – points, fourches, étoiles, calligraphies joueuses,
créatures à becs et yeux grassement ourlés – cavale de médiums en
techniques avec la même fringale. Et c’est bien ce que donne à voir
le parcours qui frotte l’œuvre graphique aux sculptures autant qu’à
la cuisine préparatoire, exposant
jusqu’aux plaques de cuivre en
attente de presse. Une cuisine qui
tâtonne, rectifie, accepte – voire
domine – le hasard et l’accident.
Miró perfore les plaques à l’acide,
jette la matière à grands coups de
pinceaux, pousse les couleurs, affole les formats ou trouve sur le tard
la fameuse technique au carborundum qui donnera tant de profon-
deur à ses noirs. Le tout avec une maîtrise si parfaite qu’elle permettait
toutes les liber tés à celui pour qui « un bout de fil [pouvait] déclencher
un monde ». n
« JOAN MIRÓ. AU-DELÀ DE LA PEINTURE », jusqu’au 17 novembre, Fondation
Maeght, Saint-Paul-de-Vence (06).
2
ON SAVOURE...
- « Emèhpylop », 1968. 2. « Le Grand
Triptyque noir », 1969. 3. Miró gravant
à Saint-Paul-de-Vence en 1981.
PAR MANOU FARINE
2
1
3