donnent pas le nom, mais sans doute Kasenyi. La même année, ils fondèrent
un autre à Irumu qu’ils renforcèrent l’année suivante. Parmi d’autres postes
établis dans la région, on peut mentionner ceux de Boga et de Kilo et
d’autres érigés chez les Bangiti. De ces postes, ils lancèrent, avec des chefs
autochtones alliés, des expéditions à l’intérieur de la région chez des
populations non alliées à eux. Les localités d’Avakubi, de Mawambi et de
Makala se trouvent alors sous la coupe respectivement d’Ugaruwa, de
Kilongalonga et de Kibonge et connurent aussi une importante présence
d’Arabisés.
Les Arabisés de Mambasa sont en majorité d’origine Kusu,
Bangobango et Tetela de l’actuelle Province du Maniema et du Kasaï-
Oriental. Ils sont arrivés à Mambasa vers les années 1870 via Kisangani
dans la mouvance ou commissionnaires des Arabes qui se sont imposés aux
autochtones. Ils s’adonnaient à la réquisition des pointes d’ivoire et à la
capture des esclaves qu’ils vendaient à leurs patrons Arabes. Leur
déploiement du Kivu à Mambasa s’est effectué grâce aux deux tactiques :
l’alliance avec la population hospitalière et la guerre d’invasion dans les
villages où ils trouvaient des résistances. En plus, de ces Arabisés d’origine
congolaise, il y a aussi un autre groupe venu de Zanzibar et du Tanganyika.
Cette double origine des Arabisés engendra et continue à engendrer une
dualité de pouvoir dans la chefferie de Mambasa. C’est pour cette raison
que cette entité connaît deux lignées dynastiques antagonistes.
1.6. Les immigrés de la période coloniale
1.6.1. Les Banande
A l’époque coloniale, les Nande ont été massivement engagés par
les colonisateurs et les missionnaires pour les travaux d’extractions de
matières premières à la mine de Lutele, des travaux de constructions de
routes, agricoles et autres. A ces Nande, il faut ajouter les Lendu, Hema et
Budu embauchés pour les mêmes travaux. A ce sujet, l’Administrateur du
territoire de Mambasa écrit : "L’immigration des Wanande se poursuit et
devient de plus en plus importante. Les Wanande s’engagent à la Mines des
Grands Lacs (M.G.L) ou chez les colons agricoles. Il y a aussi une forte
immigration des Walendu, Hema et Budu, recrutés en ordre principal par
les chantiers"^1. Cette population différente présente un type d’organisation
très varié.
Peu avant la rébellion muleliste de 1964, le chef des Babombi,
Hamadi Mbida, se trouvant dans le besoin de recettes et voulant faire face à
(^1) Rapports AIMO, 1954, p. 24.