Essai sur la monographie de l\'Ituri-1

(Serge vuhese) #1

cueillette des femmes portent sur des termites, des chenilles, des tortues,
des racines et des feuilles comestibles, des champignons... Pour obtenir des
produits agricoles et d’autres objets comme ceux de la forge (lance, pointes
de flèches...), du sel et des lambeaux d’habits, les Pygmées sont obligés de
travailler chez des Bantous ou les échanger contre les gibiers.


Les Lese, Bila, Mboo et Ndaka vivent par contre, en plus de
ramassage, de la chasse, de la pêche, de la cueillette, de l’élevage et de
l’agriculture itinérante sur brulis avec une longue jachère. Cette pratique de
jachère est possible dans ce milieu d’autant plus que l’espace occupé par la
forêt est vaste. L’élevage porte sur les chiens, les poules et les chèvres.


Le commerce se faisait par troc entre les Bantous, les Pygmées et les
Arabisés. Les articles de commerce étaient les gibiers, les produits de
ramassage (miel, champignons, diverses tubercules) par les Pygmées, les
produits de l’agriculture, par les Bantous, les habits, du sel et d’autres
produits manufacturés apportés par les Arabisés. C’était une économie
dcomplémentaire et de subsistance.


Sur le plan agricole, les Arabes puis les Belges ont introduit de
nouvelles plantes : le riz, le manioc, le café, le palmier, le coton et le
caoutchouc^1 dont les plantations embauchaient les autochtones comme
ouvriers. A ceux-ci vinrent s’ajouter les recrues de milieux environnants ou
lointains tels que Bunia, Wamba, Beni, Lubero, Djugu, Mahagi... Les
autochtones devaient cultiver plus pour augmenter leurs productions.
L’objectif visé était d’améliorer l’alimentation des indigènes et de
ravitailler les ouvriers des chantiers miniers et industriels nouvellement
installés dans le territoire.


Après 1960 et spécialement aux années 1970, le territoire de
Mambasa connut une intensification de l’agriculture, de l’exploitation
artisanale de l’or et du commerce. L’agriculture concerne le café et le
palmier, principales cultures du rapport. Celle concernant les produits
vivriers se pratique sur brulis et elle est itinérante. Elle comporte du
manioc, des bananes, du maïs, des arachides, des haricots... Actuellement,
les champs de café robusta sont abandonnés à cause de la chute du prix de
ce produit sur le marché tant national qu’international.


Pour ce qui est de l’exploitation artisanale de l’or, elle est pratiquée
par des personnes de provenance différente dans de nombreuses carrières
(Kambi) gérées par des particuliers^2. Les principaux centres commerciaux


(^1) Rapports AIMO, 1942, p. 37.
(^2) ITULAMYA Mubake, La réserve d’Epulu : Genèse, évolution et impact socio -
économique (1945-1991), Mémoire, Inédit, ISP, Bunia, 1993, p. 54.

Free download pdf