Essai sur la monographie de l\'Ituri-1

(Serge vuhese) #1

Kibali-Ituri sans doute pour maintenir l’intégration de ces deux territoires
dans un même district hébergeant les mines d’or de Kilo-Moto^1.


Après cette restructuration, le district du Kibali-Ituri restait avec six
territoires : Faradje, Mahagi, Djugu, Irumu, Wamba et Watsa ; les territoires
reprenaient leurs anciennes dénominations au détriment des noms
ethniques^2.


Le 23 mars 1940, les territoires de Logo-Dongo (Faradje), des
Mamvu-Mambuti (Watsa et Wamba fusionnés) sont détachés du district de
Kibali-Ituri pour être incorporés dans le district du Haut-Uélé pour des
raisons socioéconomiques de ces nouveaux districts d’une part et pour
équilibrer le nombre de leurs territoires d’autre part. En effet, l’Uélé a été
étendu au maximum à l’Est en raison de sa densité particulièrement faible.
L’Ituri a, au contraire, été réduit à une faible superficie parce que sa densité
était, sauf dans la région de Mambasa, forte. On peut cependant ajouter que
Faradje et Watsa furent rattachés plutôt à l’Uélé pour des raisons
linguistiques, et Wamba par son orientation économique, vers Paulis
(Isiro)^3.


Toujours dans sa passion de former des entités politico-
administratives ethniquement homogènes, l’administration coloniale va,
entre 194 0 - 1949, tenter plusieurs réaménagements politico-administratifs en
Ituri mais qui vont tous s’avérer inopérationnels.


Le 1er janvier 1948, fut rétabli le territoire d’Epulu (Mambasa),
supprimé en 1932 par prélèvement sur le territoire de Wamba, et créé le
territoire de Bunia en remplacement de celui d’Irumu.



  1. Le pragmatisme politico-administratif (1949-1960)
    Selon Umvor Keno^4 , à partir de 1949, l’administration coloniale
    abandonna son idéal d’organisation des entités ethniquement homogènes
    qui s’était revelé irréalisable dans la pratique en Ituri. Les ethnies s’y étaient
    tellement amalgamées pour des raisons diverses au cours de l’histoire qu’il
    est devenu impossible de les séparer pour l’instant. C’est le cas des Bale et
    Bira, agriculteurs avec les Hema, éleveurs, des territoires de Djugu et
    d’Irumu. En divisant la région en trois parties distinctes et homogènes,
    l’une habitée par les Bale, l’autre par les Bira, et un autre par les Hema, on


(^1) DE SAINT-MOULIN, L., Op. cit., pp. 210.
(^2) MUNAYI Muntu-Monji, Th., Op. cit., p.148.
(^3) De SAINT-MOULIN, L., Histoire de l’organisation administrative du Zaïre, in Zaïre-
Afrique, no 224, Kinshasa, 1988, p. 214.
(^4) UMVOR Keno, G., Processus... Op. cit., p. 183.

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