Essai sur la monographie de l\'Ituri-1

(Serge vuhese) #1

Ndo-Avari ou Bavulajembe (forgerons en swahili) à cause de leur métier de
fer.


Ils auraient longé le Nil avec les Lugbara sous la conduite de leur
chef Gbolu. Arrivé dans la région de Bar-el-Ghazal, un groupe de Ndo
Avari aurait traversé le Nil au dos d’un taureau. Ils ont continué leur route
pour s’installer dans la région de Solo et Biringi.


Suite à la famine et à la lutte tribale, trois clans Avari de Solo,
conduits par les chefs Lango Songamina et Ngora, traversèrent la rivière
Lowa pour fuir chez les Logo. Ils seront ramenés au 19e siècle par les
chasseurs Blancs dans leur fertile région d’origine. Vu la nécessité de faire
diriger le groupe Avari par un chef, les Blancs désignèrent Sugbama pour
exercer cette charge. Devant le refus de ce dernier, le choix tomba sur
Lango^1.
Un deuxième groupe des Ukebu longea le fleuve Nil sur sa rive droite au
niveau de Pakwach pour le traverser. Puis, il se dirigea vers la région de
Mahagi où il sera plus tard suivi des Alur avec qui il vécut ensemble sur la
frontière Congo-Ouganda. C’est vers la fin du 19e siècle que l’on assista
aux nouvelles dispersions des Ukebu. Le premier groupe s’installa à
Alungba, tandis que le deuxième groupe se dissémina parmi les Alur et les
Walendu. Avec l’arrivée des Ukebu à Alongba, les Ndo se sont répartis en
trois groupements : Ukebu d’Alongba sous le chef Malizi, Avari de Biringi
avec le chef Ndoa, et Avari Solo avec Lango. En 1933, l’administration
coloniale plaça tous les Ndo sous la direction de Lango dont les successeurs
sont Uluga, Guba, Lazare et Kambelogo Corneille. En 1957, avec les Ndo
évacués du mont Ayu, vendu aux Juganda, la chefferie des Ndo fut
constituée et comprenait désormais trois groupements : Alongba, Biringi et
Rungu. Quelques Ndo vivent parmi les Lugbara Aluru et Lu, et parmi le
Kaliko.


Selon Bura Dhengo^2 , le parcours migratoire des Ndo témoigne
d’une pluralité des guerres dans la région. Ils ont été en grande partie
massacrés et les rescapés furent acceptés et accueillis par certains autres
peuples voisins. Peuple forgeron, l’installation désordonnée des Ndo à
plusieurs endroits s’explique en grande partie par la présence du fer et du
bois nécessaire à leur industrie de fer et à leur métier de forgeron.


(^1) DRATA Nyaku, Op. cit., p.14.
(^2) BURA Dhengo, Les migrations de l’Ituri et la carte de répartition de la population du
Bulega dans la seconde moitié du XIXe Siècle, in UJUVI, no 8, ISP, Bunia, 1987, p.
58.

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