Occupant l’ouest du territoire d’Aru, les Ndo forment un secteur
dont le chef-lieu est Alongba.
1.3. Les Kakwa
Descendants des anciens royaumes nubiens, les Kakwa sont des
pasteurs nilotiques venus sans doute de la région de l’Ouest et du sud du lac
Rodolphe au Kenya^1. Ils se seraient détachés probablement d’un groupe
Lango. Ils ont quitté leur patrie pour se diriger à l’Ouest et envahir la région
de Redjaf où vivaient les Madhi et les Padjulu. Leur apparition chez les
Madhi fut un grand événement, car ceux-ci n’avaient encore presque jamais
connu d’invasions de si grand envergure. Dans leur déferlement, les Kakwa
étaient précédés des Padjulu et accompagnés des Bari^2. Leur arrivée
perturba la paix qui régnait jusqu’alors entre les Madhi et les Padjulu.
Redjaf devint bientôt le nouveau foyer des dispersions des Kakwa qui se
seraient effectuée entre le 15e et le 18e siècle.
Parmi les raisons qui expliqueraient les migrations des Kakwa, nous
retenons les plus plausibles suivantes^3 :
- Pasteurs de surcroît, semi-nomades et turbulents, les Kakwa auraient
pratiqué des razzias meurtrières, considérées un sport normal entre
eux-mêmes ou pour s’accaparer du bétail des voisins. - L’explosion démographique, les divers conflits inter-claniques et
familiaux, la traite négrière pratiquée par les Mahdistes munis de
fusils (pupu) leur faciliteraient la conquête de territoires. - La connaissance du fer qui leur était utile pour la fabrication des
flèches et des lances en vue de conquérir des terres pour leur bétail
et pour l’agriculture. Dans ce cas précis, il faut mentionner le cas de
Kimba qui fut accompagné de forgerons et de guerriers en
provenance de Kolwa et qui finit par s’installer au centre de la
chefferie des Kakwa.
De Radjaf, les Kakwa se sont dispersés en trois groupes. Un premier
groupe est resté en cohabitation au Soudan avec les Padjulu qu’ils finiront
par attaquer. Ceux-ci perdirent la guerre face aux nouveaux arrivants et
durent se replier au Sud parmi les Madi. Ensuite les Kakwa subirent la
pression des Bari et depuis lors, ils furent forcés de se diriger vers le Sud-
(^1) CRAZZOLARA, J.-P., The Lwo, migration, Vol I, Lwoo migrations, Museum
Combonianum, Verona (Italy), 1950, p. 38.
(^2) RUMU Ganya, Essai d’ét ude sur les migrations Madhi, TFE, Inédit, ISP-Bunia, 1975,
p.18.
(^3) DHATA Mandru, Evolution socio-économique de la collectivité des Kakwa dans la
Zone d’Aru sous le régime colonial belge (1885 - 1960), TFE, ISP/Bunia, p. 9.