Essai sur la monographie de l\'Ituri-1

(Serge vuhese) #1

  1. L’élevage
    L’élevage qui occupe la majorité de la population constitue l’activité
    économique du second rang après l’agriculture.


Le peuple d’Aru est originellement éleveur, surtout les Lugbara et
les Kakwa. Les Ndo et les Kaliko ne possédaient pas de gros bétail. Ils l’ont
obtenu chez les Lugbara surtout comme titre matrimonial ou échangé contre
les produits agricoles (surtout le sésame). Le petit bétail et les oiseaux de la
basse-cour sont élevés presque partout.


Le cheptel bovin indigène est du type Zébu, originaire de l’Inde et
introduit sur la côte orientale, correspond avec le mouvement migratoire des
peuples pasteurs au 18e siècle. Cet animal est de petite taille, aux cornes
courtes, avec la bosse thoracique classique, a un poids évalué à 250 kg et
donne une viande succulente, mais sa productivité laitière est plutôt faible.
La race est rustique et résistante aux maladies^1. L’élevage reste celui de
prestige, c’est-à-dire posséder un grand nombre de bêtes était un signe
ostentatoire de richesse pour le pasteur. C’est un patrimoine que le père
transmet à ses fils. L’abattage d’une bête est réservé pour des occasions
solennelles (mariages, deuils, danses populaires...).


L’élevage dans la ferme de l’Etat à Nyambere, dans les fermes des
missionnaires et parastatales (INERA au Mont Awa, SOKIMO à Kerekere,
Asada et Vumba) se fait selon les techniques modernes appliquées dans la
station de l’INERA/Nioka.


A part le commerce moderne des bétails introduit par la
colonisation, il existe encore, en milieu traditionnel, la pratique de troc qui
consiste à l’échange direct d’un objet contre un autre.


En général, chaque famille possède un troupeau d’ovins, de caprins,
de bovins ainsi que de volailles.


La dot est l’orientation indiquée pour les bêtes élevées. La situation
a un peu changé depuis l’encadrement du B.P.I. et de l’ACOOPELI grâce
aux soins vétérinaires, les pâturages améliorés, les kraals clôturés et
couverts et à la diminution de vol de bétail. L’élevage prospère et tend à
prendre aujourd’hui une envergure commerciale. Plusieurs marchés de
bétail (Ariwara, Atsinia, Ondolea, Yuku...) facilitent la vente de bétail afin
que les éleveurs puissent gagner de l’argent à investir dans les autres
secteurs économiques productifs (l’instruction, le commerce, la santé) et à
la construction des habitats confortables.


(^1) MEESSEN, J.-M. Th., Op. cit., p. 237.

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