- La pêche et la chasse
Ces activités forment le deuxième secteur économique important.
Cependant, elles restent localisées et même ponctuelles.
2.1. La pêche
Elle se fait en pirogue et en barque. Elle est pratiquée
principalement par les riverains des chefferies des Mukambu et Wagungu.
La nasse, les filets et l’hameçon sont les principaux instruments de pêche
chez les Alur. Pour conserver les poissons, on les fume ou on les sèche. Il
existe deux pêcheries industrielles en territoire de Mahagi : une à Mahagi-
Port (Wagungu) et l’autre à Ndaro (Mukambu) initiées par les colons Grecs
mais actuellement gérées par les Congolais.
Les pêcheurs artisanaux manquent souvent les matériels de pêche,
du carburant et du sel. Pour se les procurer, ils sont obligés de recourir aux
acteurs économiques de l’Ouganda. Certains pêcheurs nantis ont souvent
deux résidences, l’une au Congo et l’autre en Ouganda et les produits de
leur pêche sont vendus également dans ces deux pays. A ces difficultés
d’ordre matériel, il faut ajouter les cas fréquents de vol sur le lac, les
tracasseries des agents de l’ordre et le manque de débouchés sûrs pour le
poisson. Ce qui oblige les pêcheurs d’accepter, malgré eux, les fluctuations
fantaisistes des prix fixés par des commerçants cupides.
2.2. La chasse
Elle revêt un caractère beaucoup plus sportif qu’économique. Les
matériels usuels utilisés pendant la chasse sont le filet (voy), l’arc (atum),
la lance (tong), la trappe (ngbak), le harpon (gol madit), les flèches (athero)
et le bâton (uluth). Le chien (gwok) accompagne toujours les chasseurs sauf
dans le cas où le gibier aurait niché dans un trou. La chasse se pratique
principalement pendant la saison sèche au moment où les travaux des
champs connaissent une léthargie.
La chasse est l’apanage de la région du Nord-Ouest (Alur-Juganda,
Walendu-Watsi, Jukoth II et Anghal II), essentiellement couverte des
forêts-galeries traversées de rivières où pullulent les mouches tsé-tsé, un
handicap naturel pour l’activité pastorale.
Les régions de savane du centre et de l’Est sont très peuplées et
presque entièrement couvertes de champs, ce qui provoque l’exode des
animaux vers la forêt encore peu habitée. Les jeunes s’y organisent pour
chasser les marmottes (anghyer), le porc-épic (cheu), et surtout les singes
(anghyero), ennemis de plantes vivrières, et la mangouste (nzer), voleur de
volailles.