Essai sur la monographie de l\'Ituri-1

(Serge vuhese) #1

marchés locaux étaient souvent ponctuels. Leur emplacement était indiqué
par le chef du clan compte tenu du besoin local mais après avoir consulté
les ancêtres pour inhiber les actions de jeteurs de mauvais sort et des
accidents éventuels (vols, maladie, disputes, zizanie, foudre...) qui
pouvaient s’y produire. Les sanctions surnaturelles et la coutume servaient
de garde-fou à tout débordement et aux mauvaises manigances sur le
marché où se rencontraient les cultivateurs, les éleveurs, les marchands des
grains et des bêtes, les artisans de tous les métiers, les ramasseurs avec
divers produits, les femmes vendant la bière, les badauds, etc.


On prélevait une légère redevance sur la vente des marchandises.
Le produit de cette taxe permettait l’organisation des cérémonies religieuses
annuelles pour le marché en vue de le sanctifier et de lui éviter les actes
contraires à la coutume et à l’ordre social.


Depuis la colonisation, des marchés réguliers ont été érigés dans les
divers coins du territoire de Mahagi. Depuis lors, les produits d’échanges
sont diversifiés. Les principaux marchés actuels sont Amee et Ndrele chez
les Jukoth, Nyalebbe, Pajuma et Djegu chez les Anghal ; Ter-Ali, Walla,
Ramogi et Ndaru chez les Mukambu ; Mahagi et Nyalip chez les War-
Palara ; Ngote et Gwoknyeri chez les Panduru ; Mahagi-Port chez les
Wagungu... Le commerce ambulant prend le dessus sur le commerce
classique.



  1. Les industries
    A part l’ancienne usine cotonnière d’Awu, située en chefferie des
    Anghal, à Nioka, en chefferie des Panduru, la SOCONOKI a installé,
    depuis 1980, une usine décortiqueuse de café destinée à l’exportation via
    Beni. Ces deux installations sont détruites par les combattants du FNI
    pendant le conflit interethnique.


Aucune industrie alimentaire n’existe en territoire de Mahagi malgré
l’abondance des produits suivants : poisson, viande, céréales, oléagineux,
etc.



  1. Les voies de communication et le service de poste
    Dans le territoire de Mahagi, les voies de communication restent
    principalement terrestres. En général, l’état des routes laisse à désirer. La
    plupart des routes de desserte agricole sont peu praticables, car abîmées par
    les érosions ou les ponts cassés.


Jusqu’en 1960, les bateaux du Kenya-Uganda Railway et Harbour
desservaient régulièrement Kasenyi et Mahagi-Port avec escale à Butiaba
en Ouganda. Avec la montée du lac Albert entre 1961 et 1963, suite à une

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