Essai sur la monographie de l\'Ituri-1

(Serge vuhese) #1
II. Le cadre humain


  1. La mise en place des populations
    Les principaux groupes ethniques qui peuplent le territoire de
    Mambasa sont les Pygmées, les Bantous (Bila, Ndaka, Mboo) et les
    Soudanais (Lese) sans oublier les populations des dernières vagues
    migratoires de la période coloniale (Arabisés) et postcoloniale (Nande et
    Budu). Il comptait en 2015, 530.522 habitants.


1.1. Les Pygmées
L’existence des Pygmées ou Mambuti en Afrique centrale est
attestée depuis l’Antiquité. A ce sujet, Schebesta^1 écrit : "Homère faisait
allusion à des tribus noires vivant au bord des fleuves africains, notamment
le Nil et ses affluents. La science grecque avait reculé jusqu’ aux sources du
fleuve "Pere", autrement dit Nil, le foyer primitif des Pygmées.


Quant à Hubert Deschamps^2 , les Noirs de la "Terre du soleil, au
sud" n’étaient pas des figures légendaires, mais de petits hommes de chair
et de sang, dont ils étaient fort bien et directement informés.


En suivant la voie de pénétration qui remonte le Nil au Bar-el-
Ghazal, vers l’intérieur de l’Afrique, des Pygmées se rencontrent encore
auprès de ces affluents où les anciens situaient leur résidence. Après tout,
l’origine des Pygmées reste encore une question trop controversée et du
reste mal connue.


D’après Meessen^3 , dans le temps le plus reculé, les Pygmées se
déplaçaient également au nord et au sud du lac Albert, au bord de la
Semuliki et de l’Ituri. L’habitat primitif des Pygmées, région jadis
verdoyante et giboyeuse avant l’avènement des envahisseurs, se situerait
approximativement dans la savane comprise entre le Mbomu, le Bar-el-
Ghazal et le Nil. Ils sont les premiers occupants du territoire. Ils furent
repoussés vers l’Ouest où ils se sont retirés lentement dans la forêt devant la
hache des agriculteurs bantous venus de l’Est depuis le XVe siècle.


En Ituri, les Pygmées vivent actuellement dans la forêt d’Irumu aux
alentours du Mont Hoyo (Walese-Vonkutu et Banyali-Tchabi), celle de
Mambasa et de Djugu (Banyali-Kilo). Ils longent aussi la grand-route


(^1) SCHEBESTA P., Le sens religieux des primitifs, Maison Mame, Paris, 1963, pp. 13-
15.
(^2) DESCHAMPS, H., L’Afrique noire précoloniale , PUF, Paris, 1962, p. 95.
(^3) MEESSEN, J.-M. Th., Op. cit., pp. 174-175.

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