Essai sur la monographie de l\'Ituri-1

(Serge vuhese) #1

depuis Komanda jusqu’aux environs de Beni (Nord-Kivu). Ils vivent de
produits de la chasse, de la cueillette, du ramassage et de la pêche ; ce qui
explique la mobilité permanente de leurs campements.


Robert Cornevin^1 pense que chez les Bambuti de la rivière Ituri, on
distingue des Aka, des Efe, des Boma et de Bakongo. Seuls les Efe et les
Sua habitent le territoire de Mambasa.


1.2. Les Mboo et les Ndaka^2
Ils constituent les premiers habitants de la forêt après les Pygmées.
Les sources orales reconnaissent que les Mboo, les Ndaka et les Budu
auraient cheminé ensemble avec les Banyali dans leurs mouvements
migratoires. Leur parenté linguistique le témoigne aussi. Leur foyer primitif
se situerait dans le Bunyoro d’où ils seraient venus au Bulega vers le début
du XVe siècle. Ils auraient, en outre, marqué le début de la poussée de
grandes migrations bantoues causées par la pression des Gallas, peuple du
Sud-Est éthiopien^3. Ils auraient progressé vers le mont Djegu et Kilo en
territoire de Djugu via Bulega méridional. La tradition orale précise que les
Mboo, les Ndaka et les Budu proviendraient d’un ancêtre commun "Budu",
frère de "Nyali". Les deux frères se séparèrent à cause d’une cérémonie de
circoncision à l’issue de laquelle le fils de Budu serait mort alors que celui
de Nyali serait guéri sans difficulté. Dans ce même groupe, nous pouvons
citer les Mbeke. Ils proviendraient d’un métissage entre les Ndaka et les
Mbuti.


1.3. Les Babila
1.3.1. La signification des noms Babila et Babira
L’on confond le plus souvent les noms babila et babira, qui pourtant
désignent, quoi qu’issues autrefois d’une origine commune, deux ethnies
aujourd’hui relativement différentes l’une de l’autre. Ce sont en effet deux
ethnies descendant des Bakumu. Au départ, selon la tradition orale bila,
Mambira signifiait "circoncision symbolique" pratiquée par les Balombi et
les Babali et qui consistait à inciser le ventre au lieu de couper le prépuce de
la verge, lesquelles incisions, guéries, laissaient des tatouages. Selon Van
Geluwe^4 , les jeunes gens Lombi ont à subir une autre épreuve qui autrefois
suivait la circoncision ; actuellement, elle la précède : c’est la mambira ou
mombira qui s’effectue au village et a pour but d’obtenir l’obéissance


(^1) CORNEVIN, R., Le Zaïre (Ex Congo-Kinhasa), PUF, Paris, 1972, p. 15.
(^2) UMVOR Keno, G., Processus... Op. cit. , pp. 37-38.
(^3) MEESSEN, J.-M. Th., Op. cit., p. 174.
(^4) VAN GELUWE, H., Op. cit., p. 31.

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