32 MÉMOIRES D’UN COMBATTANT • OCTOBRE 2022
Ma belle-famille
Au début de 2006, je rencontre ma future femme dans
un centre de recherche. Caterina, qui travaillait en ressources
humaines, n’était pas censée être présente ce jour-là, mais
avait dû remplacer in extremis un membre de son équipe.
Elle était très belle et je me suis mis à lui faire la cour. « Es-tu
Portugaise ou Italienne? », je lui avais demandé avec intérêt.
« Italienne », me répondit-elle. « Je le savais! Est-ce que je peux
avoir ton numéro? J’aimerais t’appeler plus tard! ». Drague
élégante, mais directe de ma part. Et elle accepta! Pour notre
premier rendez-vous, nous sommes allés prendre un café
ensemble. Je portais un t-shirt rose, on était en plein été. Elle
était impressionnée par mon choix : « Wow, voilà un homme
sans complexe ». Le rendez-vous était très sympa, nous avons
convenu de nous revoir.
Peu de temps après, à Pâques, elle m’invite chez elle,
une occasion de rencontrer ceux qui allaient devenir ma belle-
famille. C’est une joyeuse famille, fièrement originaire de la
ville thermale d’Ascoli Piceno dans la région des Marches,
traditionnelle et catholique à souhait, mais aussi bigarrée et
ouverte. Il y a le Nonno, le sage retraité qui parle peu, mais
qui est imposant par sa présence à la maison. Il y a la Nonna,
l’infatigable pilier de la tribu. Il y a le beau-frère, le benjamin,
converti au judaïsme pour marier sa femme de confession juive,
et le grand frère, l’aîné avec sa femme sicilienne et ses deux
enfants. Et il y a moi, qui avait lancé à la blague, devenue ô
combien populaire, qu’il ne manquait plus qu’un bouddhiste
pour que le portrait soit complet! Avec le temps, nous
prendrons l’habitude de célébrer aussi bien Noël que Yom
Kippour que le ramadan. Autant d’occasions de réunir cette
heureuse ribambelle ; le rêve canadien du vivre-ensemble en
somme, tout naturellement. Bref, c’est une excellente relation
que je noue avec cette nouvelle famille élargie pour moi.
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