38 MÉMOIRES D’UN COMBATTANT • OCTOBRE 2022
dans la vie du ménage et à contribuer à un monde plus juste
et plus équitable, notamment pour les femmes, avec une réelle
égalité entre les sexes dans tous les aspects de la vie publique
et privée. Cependant, ma femme ne partage pas ce militantisme
qui m’anime. Pour elle, si l’engagement est important, il a des
limites, et le temps en famille est une priorité absolue et non
négociable. Il aura fallu que je tombe malade pour comprendre
qu’elle avait raison. Mais à l’époque, je n’étais pas prêt à réduire
mes ambitions personnelles. Et si nous avons essayé de nous
remettre en selle – thérapie de couple, vacances en amoureux
–, nous avons dû arriver à l’évidence, le divorce, après quatorze
années de mariage.
Notre divorce s’est déroulé simplement, sans embûche, à
l’amiable. Je verse quelques larmes au moment de la signature
de l’acte, pour la fin de cet important chapitre de ma vie, mais
c’est in fine moi qui voulais le plus la séparation. Caterina, plus
traditionnelle, italienne, conservatrice, voulait encore se battre
pour que ça fonctionne.
Ma fille aînée, introvertie, prend beaucoup sur elle,
faisant l’adulte même si elle ne comprend pas tout. La petite,
cependant, vit beaucoup plus difficilement la séparation, faisant
parfois de grosses crises ; mais progressivement, elle accepte
mieux, comme sa sœur d’ailleurs, ce nouvel état de fait depuis
qu’elle voit que papa et maman se retrouvent encore pour des
sorties ou des voyages en famille et exercent une coparentalité
harmonieuse. En fait, dans notre cas, le divorce ne rompt pas la
solide relation de confiance entre parents ni ma relation avec mon
ex-belle-famille, qui continue à m’inviter aux fêtes et réunions de
famille. Mais c’est la réaction de ma mère qui illustre le mieux la
résilience des liens qui continuent à nous unir malgré le divorce.
Elle a souvent pris le parti de sa belle-fille lorsque, forte de son
instinct féministe très poussé, elle devinait nos chamailles. Elle
prend, à ce jour, des nouvelles de « Cathy » et de sa mère, et ce,
chaque fois que je l’ai au téléphone.
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