46 MÉMOIRES D’UN COMBATTANT • OCTOBRE 2022
n’ont d’autres choses à partager que les aspects folkloriques
de leurs cultures traditionnelles. Je m’emploie plutôt à travailler
à développer les capacités d’agir des personnes d’origine
immigrante pour trouver des solutions aux situations d’exclusion.
La meilleure réponse à ces questions devrait venir de l’action
communautaire autonome avec ce qu’elle porte comme vision de
l’action collective pour mener des changements de fond avec la
participation démocratique des citoyens. Mais nous sommes loin
de la coupe aux lèvres!
Communautaire et politique
L’action communautaire se rapproche de l’action politique
et elle n’en a jamais été très loin, aussi bien à l’échelle locale que
régionale et nationale. L’un a besoin de l’autre pour survivre ou
s’épanouir. Leurs relations ont été très proches tout au long des
années soixante-dix avant de décliner progressivement à partir des
années quatre-vingt-dix avec la privatisation de l’État providence
et la prise en charge progressive d’une part importante des
services « publics » par des organismes à but non lucratif.
Il y a, depuis quelques années, un glissement vers la droite en
politique québécoise. La politique du déficit zéro a démoli l’État
providence pour condamner au chômage des milliers de salariés
québécois, surtout du réseau de la santé. Peu se dit à propos de
l’impact de cette stratégie sur le fonctionnement harmonieux des
rapports sociaux entre les Québécois, y compris avec les membres
issus de l’immigration. Il n’y a pas non plus, à ma connaissance, de
documents qui analysent l’évolution du communautaire à travers la
mise en œuvre des politiques par les différents gouvernements du
Québec. Et, à mon avis, ça ne changera pas de sitôt! C’est là mon
appréhension de voir le communautaire perdre son autonomie et
se soumettre au clientélisme des politiciennes et des politiciens
pour être réduit à des chambres d’écho et reproduire des mots
d’ordre partisans.
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