4 MÉMOIRES D’UN COMBATTANT • OCTOBRE 2022
Dédicace
À ma mère et à ma famille au Maroc, pays de mes ancêtres,
qui reste dans mon cœur et auquel je dois tellement pour m’avoir
préparé à devenir l’homme que je suis.
À ma famille que j’ai fondée ici, dans le pays qui m’a accueilli
et que j’ai appris à aimer pour en faire mien comme l’ont fait toutes
celles et tous ceux qui y vivent dans l’harmonie et le respect de la
Nature et de l’Humanité.
À mes filles, mes deux amours, que je laisse derrière moi sans
possibilité de les voir déployer leurs ailes et prendre leur envol
vers les horizons qu’elles auront rêvés. Je suis convaincu qu’elles
se souviendront de l’homme en rose qu’elles ont eu comme père
et auquel elles associent la couleur de l’ingénuité, la candeur, la
pureté, mais aussi la séduction et la fidélité.
Aux personnes dont j’ai apprécié le talent dans leur
engagement à mes côtés pour un monde juste fait de couleurs, de
sons, d’esprits et d’âmes généreuses qui chantent l’avenir, chacun
avec une tonalité en harmonie avec celle des autres.
Je vous dédie ces lignes comme souvenir mémoriel d’une vie
qui s’écourte pour moi, contre ma volonté et sans que je m’y sois
vraiment préparé...
Je vous livre ici, dans un exercice thérapeutique, le fruit d’un
effort de mémoire qui m’a permis de libérer des souvenirs, des
sensations et des émotions d’une vie que j’ai menée avec humilité
et beaucoup de mesure dans mes prétentions.
MÉMOIRES D’UN COMBATTANT • OCTOBRE 2022 5
J’ai quitté mon Maroc natal, non sans regret avec la
promesse, et la détermination, aussi, de me construire une
vie meilleure, libérée des chaînes de l’arbitraire et des esprits
tordus. J’y ai laissé une mère gigantesque par sa résilience et son
dévouement à nous élever, mon frère, ma sœur et moi, sans ne
jamais faillir à ses devoirs envers nous ni à sa généreuse affection
de tous les jours.
Je crois avoir fait bonne œuvre depuis que j’ai atterri à
Montréal en empruntant très rapidement le chemin des bâtisseurs
de la prospérité, de la justice et du respect des droits de la
personne. Je l’ai fait avec droiture en gardant l’esprit du don de
soi pour le bien commun que j’ai acquis auprès de ma mère.
J’assume mon bonheur pour lequel j’ai tant fait en fondant
un foyer avec celle qui nous a donné nos deux filles, les prunelles
de nos yeux. Malgré les vicissitudes de la vie qui nous a séparés,
je lui dois mon respect et toute ma reconnaissance!
J’ai certainement dû manquer des coups, mais j’ai fait de
mon mieux pour lutter contre l’injustice, que ce soit dans le milieu
sociocommunautaire ou dans le milieu politique. Je l’ai fait avec
abnégation au sacrifice de ma santé et de ma présence auprès de
ma petite famille.