MondeLe - 2019-07-30

(Sean Pound) #1

MARDI 30 JUILLET 2019 international| 3


La colère des habitants


après l’attaque des


triades du 21 juillet


Des dizaines de milliers de Hongkongais
ont défilé contre les gangs, samedi

REPORTAGE
hongkong - envoyé spécial

I


ls sont cinq hommes adossés
à une barrière : entre 35 ans et
50 ans ; l’air méfiant, ils scru-
tent les manifestants qui s’agglo-
mèrent doucement sur le terrain
de sport d’où partira la manifesta-
tion du jour à Hongkong. Derrière
eux, il y a leur « village » : quel-
ques grappes de maisons de trois
étages au milieu des immeubles
de Yuen Long, un district résiden-
tiel du nord de la mégalopole,
dans les Nouveaux Territoires,
qui marquent la frontière avec la
Chine continentale.
« On est pacifiques, mais on est
prêts à protéger notre village, pré-
vient un quinquagénaire en short
et débardeur blanc. Regardez-les
[les manifestants], ils s’habillent
en noir, ils se masquent le visage, ils
ont des casques, des parapluies ou
des bâtons. Ils ont l’air agressifs. Il
faut bien se défendre », justifie ce
résident qui ne donne que son
nom de famille, Huang, « comme
tous les habitants du village ». Sa
famille y est présente depuis « des
siècles », assure-t-il.
Une semaine plus tôt, le 21 juillet
au soir, des centaines d’hommes
vêtus de tee-shirts blancs et armés
de cannes de bambou et de tuyaux
métalliques ont attaqué les usa-
gers du métro qui sortaient de la
station de Yuen Long. Ils visaient
ceux qui revenaient de la manifes-
tation du jour, sur l’île de Hong-
kong, à une heure de métro plus
au sud. Mais les passagers ont été
attaqués indistinctement, sans
que la police n’intervienne. L’atta-
que a fait 45 blessés et fait couler
beaucoup de sang. Elle a choqué
les Hongkongais, habitués à vivre
en sécurité sur leur territoire.

Viviers du crime organisé
Rapidement, les triades – des
gangs violents – ont été pointées
du doigt. Les jours suivant, la po-
lice a arrêté six personnes ayant
« des liens avec les triades ». Sa-
medi 27, des dizaines de milliers de
manifestants se sont rassemblées
à Yuen Long pour dénoncer la vio-
lence des mafias et l’inaction de la
police, dans le sillage des manifes-
tations contre le projet de loi d’ex-
tradition vers la Chine continen-
tale. La manifestation n’avait pas
été autorisée, de peur d’échauffou-
rées avec les habitants des villages,
considérés comme des viviers du
crime organisé à Hongkong. Fina-
lement, les manifestants les plus
radicaux ont visé la police, tandis
que les villageois ont regardé pas-
ser la foule avec méfiance.
Même s’il se dit pacifique,
M. Huang, qui fait des affaires avec
la Chine, ne condamne pas l’atta-
que du 21 juillet : « Les triades, je
n’en fais pas partie, mais il faut voir
que derrières les gangs, il y a des
hommes qui ont peur pour leurs
biens et leur famille, défend
l’homme au teint hâlé par le soleil
tropical. Je trouve plutôt qu’ils ont
fait preuve de retenue : ils ont uti-
lisé des cannes flexibles, comme
pour corriger les enfants! ils ne
voulaient tuer personne! »
Lam Cheuk Ying, député des
Nouveaux Territoires, ne partage
pas cet avis. Il a encore la bouche
enflée et porte une attelle au poi-
gnet. Le 21 juillet, il entend que des
hommes armés se dirigent vers de
la station de métro. « J’ai averti la
police, et je suis parti voir avec deux
assistants. » Quand il arrive sur
place, les forces de l’ordre ne sont

pas là. « C’était effrayant : beau-
coup de gens étaient blessés. » Mal-
gré sa carrure imposante, il est lui
aussi la cible des agresseurs. Bilan :
dix-huit points de suture à la bou-
che et un poignet cassé. « Le gou-
vernement a délibérément permis
aux gangsters d’attaquer les ci-
vils », assène-t-il. Si l’identité du
commanditaire reste floue, l’im-
plication des triades ne fait pas de
doute. « Seules les triades ont le ni-
veau d’organisation et le personnel
pour orchestrer ce genre d’actions
violentes », explique le professeur
T Wing Lo, de l’université de la
ville de Hongkong. Yuen Long est
un district partiellement rural où
elles sont très implantées. « Au
quotidien, les triades sont enga-
gées dans des activités légales et il-
légales : divertissement, bars, res-
taurants, boîtes de nuit, construc-
tion. Dans les nouveaux territoires,
et en particulier à Yuen Long, une
activité importante, c’est le déve-
loppement immobilier. »
Elles profitent d’un privilège ac-
cordé aux familles autochtones,
qui occupaient les villages avant
l’arrivée du colon britannique.
Dans chaque foyer, les jeunes
hommes obtiennent à la nais-
sance le droit à 65 mètres carrés de
terrain pour construire une mai-
son de trois étages, sur la zone du
village ou en dehors. La plupart
des habitants s’arrangent pour
vendre leur privilège à des déve-
loppeurs immobiliers, souvent
par l’intermédiaire des triades.
Les mafieux ne sont pas forcé-
ment politisés en tant que
groupe, ils travaillent pour de l’ar-
gent, rappelle T Wing Lo, mais ils
font preuve d’un certain nationa-
lisme, illustré par l’un de leur slo-
gan : « Aime le pays [la Chine], aime
Hongkong, aime le village ». En
conséquence de quoi, les autoch-
tones des villages sont souvent
vus par le reste des Hongkongais
comme une caste de privilégiés
plus ou moins corrompus.
En fin de cortège de la manifesta-
tion, près de la station Yuen Long,
un cordon de police protège un
grand portique traditionnel en
bois peint qui marque l’entrée du
village de Kwan Lok Sun Tsuen. Les
grilles d’accès au petit hameau ur-
bain ont été cadenassées. Un cou-
ple de résidents d’une tour située
cent mètres plus loin, s’approche,
« pour voir ». Christy, 40 ans, cadre
dans le privé, donne son senti-
ment : « Les gens qui vivent dans les
villages étaient là avant que les Bri-
tanniques arrivent. C’est l’histoire...
mais pour les autres habitants de
Hongkong, leurs privilèges sem-
blent injustes. Ils obtiennent un ter-
rain automatiquement quand ils
naissent. Alors que la crise du loge-
ment est l’un des principaux repro-
ches des Hongkongais contre no-
tre gouvernement. » Le 21 juillet,
elle rentrait chez elle quand elle
a vu des hommes armés de bâ-
tons se diriger vers la station.
« J’étais terrifiée. Les triades, on sait
qu’elles existent, mais d’habitude,
elles ne s’en prennent pas aux per-
sonnes lambda. »p
simon leplâtre

« LE GOUVERNEMENT A


DÉLIBÉRÉMENT PERMIS


AUX GANGSTERS


D’ATTAQUER LES CIVILS »
LAM CHEUK YING
député des Nouveaux Territoires

En Roumanie, le meurtre sordide d’une


jeune fille suscite l’effroi et la colère du pays


Des milliers de manifestants réclament la démission du gouvernement, jugé responsable


bucarest - correspondant

C’


est une histoire maca-
bre qui a provoqué une
gigantesque émotion à
l’échelle du pays. La mort sordide
d’une jeune fille de 15 ans a horri-
fié les Roumains. Durant le week-
end, ils sont sortis par milliers
dans les rues de la capitale et dans
d’autres villes du pays pour pro-
tester et demander la démission
du gouvernement, tenu pour res-
ponsable de la tragédie qui a eu
lieu jeudi 25 juillet.
Aux cris d’« assassins » et d’« in-
compétents », ils ont manifesté et
déposé des fleurs et des bougies
devant le siège du ministère de
l’intérieur. « Nous ne sommes
plus en sécurité dans notre pays, a
prévenu un manifestant, Ioan
Dumitrache. Les véritables res-
ponsables des crimes qui sont
commis sont les gouvernants, qui
ont supprimé les lois afin d’échap-
per à la justice. On ne les lâchera
pas, ils vont nous entendre. »

Que s’est-il passé? Mercredi
24 juillet, la jeune Alexandra, âgée
de 15 ans, fait de l’auto-stop pour
retourner chez elle à Caracal, une
ville située dans le sud-ouest de la
Roumanie. Une voiture s’arrête,
elle monte. Gheorghe Dinca, le
chauffeur, un mécanicien de
65 ans, lui dit qu’il va la déposer
chez elle. Mais il a un autre plan. Il
la frappe, la ligote et l’emmène
dans sa maison perdue au fond
d’une cour de 3 000 mètres carrés.
Il continue de la frapper et la viole
à plusieurs reprises.

Intervention trop tardive
Pendant ce temps, les parents de la
jeune fille ont déposé une plainte
à la police, qui ne donne pas suite.
Selon le père, les policiers lui
auraient dit qu’il aurait à payer le
coût de l’enquête si sa fille avait
fait une fugue avec son copain.
Jeudi matin 25 juillet, le lende-
main du kidnapping, Alexandra
parvient à s’emparer du portable
de son kidnappeur et appelle le 112.

A trois reprises. Elle explique aux
policiers ce qui lui est arrivé et dé-
crit l’endroit où elle se trouve. « Il
arrive, il arrive », s’écrie-t-elle avant
que la communication s’inter-
rompe. Les policiers se décident
enfin à démarrer une enquête et
finissent par trouver l’adresse du
suspect. Jeudi soir, la voiture de la
police s’arrête à proximité de son
logement et attend l’ordre d’inter-
vention. Mais celui-ci n’arrive que
le lendemain matin, et c’est trop
tard. Pendant que les policiers at-
tendent le feu vert de leurs chefs
pour intervenir, Gheorghe Dinca
tue Alexandra, la découpe en mor-
ceaux, met ses os dans l’acide et
brûle sa chair afin d’effacer les tra-
ces. Et ce n’était pas la première
fois. Gheorghe Dinca a été arrêté
samedi et placé en détention pro-
visoire pour trente jours. Diman-
che, il a reconnu le meurtre
d’Alexandra, ainsi que celui d’une
autre adolescente, tuée en avril.
Le gouvernement social-démo-
crate, qui mène depuis deux ans

et demi une offensive contre les
procureurs et les magistrats, est
tenu pour responsable de ce
drame. Sous prétexte d’une ré-
forme du système judiciaire, la
majorité de gauche a limité les
pouvoirs des magistrats pour ten-
ter de sauver des hommes politi-
ques poursuivis pour corruption.
Le ministre de l’intérieur a toute-
fois limogé, dimanche, le chef de
la police, trois responsables de
la police locale ainsi que le préfet
du département.
Le président libéral Klaus Iohan-
nis, dans l’opposition, a déterré, lui
aussi, la hache de guerre. « Le gou-
vernement est l’auteur moral de
cette tragédie, a-t-il déclaré diman-
che 28 juillet. Je parle de gens qui
ont massacré les lois pénales, qui
ont mis à la porte des gens compé-
tents pour embaucher leurs pa-
rents et leurs amis dans les fonc-
tions publiques. L’incompétence et
la corruption du gouvernement ont
des conséquences désastreuses. »p
mirel bran

Brexit : la recette économique


« trumpienne » de Boris Johnson


Le premier ministre britannique veut un plan de dérégulation


et de relance, autoriser les OGM et créer des ports francs


londres - correspondance

P

arallèlement au défi
frontal qu’il a lancé à
l’Union européenne
(UE) sur le Brexit, Boris
Johnson dessine les contours
d’un virage économique radical.
La recette du nouveau premier
ministre britannique, qu’il a pré-
sentée à Manchester, samedi
27 juillet, mêle dérégulation et
grand plan de relance. Coupes fis-
cales, investissements dans les
trains, l’Internet haut débit, les
hôpitaux et les écoles, développe-
ment des logements, création de
ports francs, autorisation des or-
ganismes génétiquement modi-
fiés (OGM)... La longue liste de
promesses n’est pour l’instant
pas chiffrée, mais elle annonce
sans ambiguïté la fin de neuf ans
de politique d’austérité.
« Quitter l’UE est une énorme op-
portunité économique, de faire les
choses qu’on n’avait pas le droit de
faire depuis des décennies, de nous
débarrasser de la paperasserie, de
créer des emplois, de libérer la
créativité et l’innovation pour
lesquelles le Royaume-Uni est
connu », explique M. Johnson.
S’exprimant depuis le berceau de
la révolution industrielle, devant
une locomotive inventée au dé-
but du XIXe siècle, le leader britan-
nique affirme vouloir renouer
avec l’esprit d’innovation de l’épo-
que : « Il faut se rappeler que beau-
coup de gens pensaient alors qu’il
fallait abandonner ce projet [de lo-
comotive] qui aurait été un dan-
ger pour la santé, parce que la vi-
tesse proposée aurait été intoléra-
ble pour le corps humain. (...) Je
n’en veux pas à ceux qui doutent et
sont sceptiques, mais l’avenir
prouvera qu’ils ont tort. »

« Global Britain »
Ce projet d’inspiration thatché-
rienne est défendu depuis des an-
nées par une partie des brexiters,
qui rêvent d’une « Grande-Breta-
gne mondiale » (« Global Britain »).
Inquiets de cette course au moins-
disant social, fiscal et environne-
mental, ses opposants le surnom-
ment « Singapour-sur-Tamise ».

« D’ici à 2050, il est fort possible que
le Royaume-Uni soit la meilleure et
plus prospère économie d’Europe,
au centre d’un réseau d’accords
commerciaux dont nous allons être
les pionniers, s’emportait, lyrique,
M. Johnson devant les députés,
jeudi 25 juillet. Avec les investisse-
ments dans les routes et les trains
que nous faisons et proposons de
faire, et l’investissement dans l’In-
ternet haut débit et la 5G, notre
pays aura la connectivité techno-
logique et de transport la moins
chère du monde. » Dans cette vi-
sion, M. Johnson ne parle plus du
tout de réduire l’immigration, qui
était pourtant l’une des principa-
les revendications des partisans
du Brexit et qui était portée par
Theresa May, sa prédécesseure.
Dans les faits, la vision du pre-
mier ministre britannique reste
floue, mais il en dessine quelques
grandes pistes. Alors qu’il n’en
avait pas parlé pendant sa campa-
gne pour prendre la tête du Royau-
me-Uni, M. Johnson envisage
d’autoriser les OGM. « Commen-
çons par libérer l’extraordinaire
secteur des biosciences du Royau-
me-Uni des règles contre la modifi-
cation des gènes, et développons les
récoltes qui résisteront aux parasi-
tes et nourriront le monde », propo-
sait-il dès son premier discours de-
vant Downing Street, le 24 juillet.
M. Johnson veut aussi créer des
ports francs, des zones où il est
possible d’importer sans droits de
douane des produits venant de
l’extérieur de l’UE. Il ne précise ni
leurs emplacements ni les règles
qui y seront appliquées, mais il

promet « des milliers d’emplois de
haut niveau pour revitaliser cer-
tains des endroits les plus pauvres
[du] pays ». Jeudi, devant les dépu-
tés, il promettait aussi une « re-
naissance du nucléaire ».
Ces promesses n’ont pourtant
pas grand-chose à voir avec l’UE,
qui permet – dans certaines limi-
tes – à chaque pays membre
d’autoriser les cultures d’OGM.
Par ailleurs, il existe déjà de nom-
breux ports francs au sein des
Vingt-Huit. Le plan de relance
comprend des baisses fiscales sur
les « investissements et la recher-
che », là encore sans plus de détail.
M. Johnson est un peu plus pré-
cis sur ses dépenses. Samedi, il a
donné son feu vert à une liaison
ferroviaire rapide entre Manches-
ter et Leeds, un projet serpent de
mer que le gouvernement britan-
nique hésite à financer depuis des
années. Il promet d’embaucher
20 000 officiers de police sur trois
ans. Des financements urgents
pour vingt hôpitaux, pour « qu’ils
soient prêts pour l’hiver », sont éga-
lement promis. Un fonds de
3,6 milliards de livres (4 milliards
d’euros) destiné à la rénovation
des petites villes va être créé.
M. Johnson promet une augmen-
tation de 5 milliards d’euros pour
l’éducation nationale d’ici à 2022,
de quoi revenir au niveau de fi-
nancement par élève de 2010,
avant l’austérité.
En revanche, la baisse de l’impôt
sur les hauts revenus, promise
pendant sa campagne et évaluée
à 9 milliards de livres (10 milliards
d’euros), n’est plus citée. Le bud-
get de l’Etat précisant les dépen-
ses exactes ne doit de toute façon
pas être présenté avant novem-
bre. Mais le dirigeant britannique
a répété, juste avant d’être élu,
qu’il avait « une large marge de
manœuvre » budgétaire. Le déficit
du gouvernement pour l’année
fiscale en cours (avril 2019-
mars 2020) est prévu à seulement
1,3 % du produit intérieur brut,
donnant effectivement une cer-
taine flexibilité.
Un grand plan de dérégulation
jumelé à une politique de relance
budgétaire ressemble grande-

ment à la politique économique
menée par Donald Trump. Le
président américain est proche
de M. Johnson, qu’il présente
comme un « ami ». « On travaille
déjà à un accord de libre-échange,
a expliqué le président américain.
Je crois que ce sera un accord subs-
tantiel. [Notre commerce] était li-
mité par la relation [du Royaume-
Uni] à l’UE. Je crois qu’on peut faire
trois, quatre ou cinq fois plus que
nos échanges actuels. »

Exigences américaines
Cette promesse d’un accord com-
mercial post-Brexit avec les
Etats-Unis, brandie par les Brexi-
ters comme la récompense ul-
time, pourrait néanmoins s’an-
noncer compliquée à matériali-
ser. Contrairement à M. Johnson,
M. Trump est un protectionniste
et a déjà souligné ses exigences.
Il veut que le Royaume-Uni auto-
rise l’importation du bœuf aux
hormones et du poulet lavé au
chlore, actuellement interdite
par l’UE. Autre exigence : le pla-
fonnement du prix des médica-
ments, imposé par le système de
santé britannique, devra être
levé. En clair, ce que les Améri-
cains souhaitent serait au désa-
vantage des Britanniques. Un
éventuel accord de libre-échange
ne pourra de toute façon pas en-
trer en vigueur avant la sortie
complète de l’UE, ce qui pourrait
prendre encore des années.
Le très énergétique pro-
gramme économique de Boris
Johnson donne l’impression
qu’il reste en campagne, en vue
de possibles élections législati-
ves à l’automne. En cas d’échec


  • probable – des négociations
    avec Bruxelles, et si la Chambre
    des communes le bloque dans sa
    volonté de sortir de l’UE sans ac-
    cord, provoquer un scrutin anti-
    cipé pourrait être la seule solu-
    tion politique. Le déplacement
    du premier ministre britannique
    à Manchester, en terre tra-
    vailliste, n’est pas neutre. Celui-ci
    n’a donc pas besoin de s’embar-
    rasser de détails. Mais sa direc-
    tion économique est claire.p
    éric albert


Le déficit
2019-2020, prévu
à seulement
1,3 % du produit
intérieur brut,
donne une
certaine marge
de manœuvre
à M. Johnson
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